À Bruxelles
Un cube ouvert sur la nature

Installé dans la capitale belge depuis huit ans, ce jeune couple a récemment posé ses valises dans la maison de ses rêves : un cube de béton empli de lumière, pensé pour la vie familiale et la mise en valeur d’une collection d’art contemporain, où les pièces à vivre s’ouvrent de plain-pied sur un jardin.

Par sa taille humaine, son régime fiscal avantageux, ses grands espaces verts, sa vie culturelle et le sens de l’hospitalité de ses habitants, Bruxelles a séduit de nombreux Français ces dernières années. Près de 50 000 de nos compatriotes y vivent, soit la plus importante minorité de la capitale belge. Ils sont en général dynamiques et bien intégrés, à l’image de ce couple qui a quitté Paris en 2007 mais qui a patienté jusqu’à 2011 pour faire construire cette maison dans un quartier résidentiel des faubourgs. Au lieu de faire appel, comme leurs voisins, aux architectes les plus en vue, ils ont préféré un jeune praticien, Frédéric Haesevoets qui, bien qu’à peine trentenaire, avait déjà rénové leur petit loft du centre-ville. « Il était très à l’écoute de nos désirs, sans aucun ego, tout en nous guidant tout au long du processus de réhabilitation », racontent ses clients. Après avoir pris le parti de démolir la vieille demeure d’avant-guerre qui occupait la parcelle, ils lui ont donc donné carte blanche pour bâtir la villa de leurs rêves. S’adaptant à la configuration du terrain, long et étroit, le maître d’œuvre a dessiné un cube, ou plutôt deux rectangles recouverts de matériaux différents (panneaux façon pierre et crépi gris), accolés l’un à l’autre avec un léger décrochement, soit 600 m2 de surface totale. Le hall d’entrée donne accès aux trois niveaux, grâce à un spectaculaire escalier en acier réalisé par un artisan ferronnier et recouvert de marches en kambala, une essence exotique du Congo. Fixé au mur, entouré d’une cage de verre en guise de garde-corps, il descend au sous-sol, où l’architecte a installé une réserve pour le linge et la vaisselle, une buanderie, des toilettes pour les invités, une salle de jeux pour les trois enfants et un garage. Il conduit également à l’étage où, comme sur un bateau, une coursive distribue quatre chambres, un bureau, le dressing et la salle de bains des parents. Dénuées de fenêtres, ces deux dernières pièces sont éclairées par un puits de lumière.

Des cimaises de trois mètres de haut
La chambre du couple et le bureau bénéficient de vastes baies vitrées, qui occupent toute la hauteur et la largeur de la pièce, pour un panorama plein sud et sans vis-à-vis sur les frondaisons des alentours. Au rez-de-chaussée, on a la même vue depuis le salon et la pièce à vivre, où l’on regarde un film après avoir dîné sur l’îlot central de la cuisine, le véritable cœur du foyer. Une porte coulissante donne accès à la salle à manger, destinée, deux ou trois fois par mois, aux repas entre amis, dont beaucoup font partie du monde de l’art. C’est une des grandes passions des propriétaires, habitués des foires et des galeries internationales, qui ont souhaité des cimaises de plus de trois mètres afin d’accrocher leurs tableaux.

Bruxelles, un cube ouvert sur la nature

Atténuer la grisaille
Ici, tout est immaculé, du plafond jusqu’au sol en résine, matériau uniforme et lisse, qui est ici présent sous une forme veloutée. Alix, la maîtresse des lieux, ancienne attachée de presse pour des marques de luxe (et aujourd’hui engagée dans le bénévolat pour des œuvres de charité), s’est occupée elle-même de la décoration. Elle la souhaitait très moderne bien sûr, mais aussi chaleureuse et colorée, pour atténuer la grisaille du Nord. Le pari est réussi, car la plupart des visiteurs voient sa maison comme un cocon où il fait bon vivre et, de surcroît, assez différente du style belge contemporain, souvent uniforme. Peut-être est-ce dû à une petite touche de fantaisie venue d’ailleurs…

 

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