Géraldine Prieur sublime les couleurs

Designer et architecte d’intérieur, Géraldine Prieur a construit un style immédiatement reconnaissable, une inspiration toute en couleurs qu’elle puise dans la haute-couture. Son année 2016 est riche en actualités, qu’elle dévoile à IDEAT.

La décoratrice Géraldine Prieur.
La décoratrice Géraldine Prieur. Rouge Absolu

Diriez-vous que les gens vous associent aux couleurs ?
Oui, et les formes aussi ! Je suis habitée par les couleurs depuis toute petite. Elles m’ont toujours beaucoup inspirée. Mes deux grand-mères les ont toujours utilisées librement, à une époque où elles pouvaient être – disons… – plus choquantes ! L’une affectionnait les plumes, chapeaux et gants colorés. L’autre était toujours invitée à des défilés de mode privés et elle m’y amenait fréquemment. Mes grands-mères avaient beaucoup d’audace, un trait que j’ai récupéré naturellement, je pense. J’ai envie de transmette cet esprit à mes projets. Lorsque c’est audacieux, c’est parfois fort : on aime ou on n’aime pas, mais c’est mon positionnement.

En parlant d’audace, avez-vous de nouveaux terrains de jeu en vue ?
Oui, l’hôtellerie ! Nous (elle et son agence Rouge Absolu, NDLR) sommes en train de nous développer dans ce secteur en tant qu’architectes d’intérieur. Nous réalisons aussi le mobilier et l’agencement. Ce qui séduit les hôteliers, c’est cet œil nouveau : nous ne faisons rien de standard. Et pourtant nous parvenons toujours à respecter le budget. Nous avons des antennes un peu partout pour fabriquer ce que l’on dessine.

D’ailleurs, vous revendiquez l’importance de l’artisanat hexagonal…
Oui, nous faisons travaillez un maximum d’artisans français. Je trouve ue dans ce pays, nous avons beaucoup de chance d’avoir un éventail très large de savoir-faire dans le travail de différents matériaux : textile, métal, bois… Parfois, un simple détail peut faire la différence. Une différence que l’on ne peut pas toujours se permettre quand on est dans la grande série.

Quelle est votre dernière réalisation ?
Le lobby de l’hôtel Montalembert, achevé en janvier. Ce fut un exercice très agréable avec Pascal Allaman (qui s’est occupé des chambres) car il a fallu réaliser quelque chose qui allait compléter son travail. Nous avons gardé notre patte en jouant des rondeurs, notamment dans la bibliothèque qui est la pièce maîtresse du lobby. Mais nous avons également conservé quelques éléments de Christian Liaigre qui avait repensé l’hôtel il y a une dizaine d’années. C’est intéressant de mélanger les styles !

 Et les projets à venir ?
Côté hôtellerie, plusieurs sont en cours mais pas encore signés, notamment un 5 étoiles à Paris et quatre établissements en Algérie, à Sidi Fredj, une presqu’île à 30 kilomètres d’Alger. Il s’agit d’une architecture d’origine de Fernand Pouillon. Le premier sera livré dans six mois. J’ai aussi signé une collection de tapis avec Toulemonde Bochard et des tissus papiers-peints qui seront présentés en septembre. Enfin, le porcelainier de Limoges Raynaud nous a commandé 20 pièces pour sa collection d’arts de la table qui sera dévoilée en janvier 2017.

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