Arles ressuscite les monstres du cinéma

Cet été, les Rencontres d'Arles invite Maison d'Ailleurs pour une exposition baptisée « Monstres, faites-moi peur ! ». Un hommage aux vampires, géants, zombies et autres créatures effrayantes du cinéma, mais surtout une réflexion sur la normalité…

L’exposition comprend principalement des photos de tournages et des affiches de films.
L’exposition comprend principalement des photos de tournages et des affiches de films. Julien Moro

Si Arles peut se targuer de devenir la capitale internationale de la photographie chaque été depuis quarante-sept ans, c’est d’abord grâce à son éclectisme. De la photographie de rue aux images ultra-contemporaines de Systematically Open en passant par les reportages de guerre de Don McCullin, il y en a pour tous les goûts aux Rencontres d’Arles. Ainsi, dans le grand halle du Parc des ateliers (propriété de la fondation Luma mise à la disposition du festival), on sursaute au détour d’une allée en tombant sur un accrochage peu commun : « Monstres, faites-moi peur ! ». Un hommage émouvant – bien qu’un peu effrayant – aux monstres du septième art.

Quelques exemplaires du magazine « Famous Monsters of Filmland » sont exposés.
Quelques exemplaires du magazine « Famous Monsters of Filmland » sont exposés. Julien Moro

Le commissariat de l’exposition a été confiée à Maison d’Ailleurs, seul musée consacré à la science-fiction en Europe basé à Yverdon-les-Bains (Suisse). Son directeur, Marc Atallah, accompagné de l’écrivain suisse Frédéric Jaccaud, ont puisé dans les collections du musée 150 clichés qu’ils ont accroché dans la grande halle d’Arles. Godzilla, King Kong, Frankenstein, Alien ou encore Dracula… On y retrouve tous les plus célèbres monstres du cinéma.

La première partie de l’exposition propose des portraits de monstres en gros plans.
La première partie de l’exposition propose des portraits de monstres en gros plans. Julien Moro

Articulé en deux actes, le parcours présente dans un premier temps des créatures monstrueuses plein cadre, comme pour confronter le regard du spectateur à son idée de normalité. Avec ces portraits soigneusement présentés, le monstre n’est finalement pas si inquiétant. On en vient même à éprouver une certaine sympathie pour la créature.
La seconde partie s’attaque au hors-champ. Cette fois, plus d’êtres anormaux au centre de l’image mais des visages, bien humains, déformés par la peur. Par cette démonstration brillante, les commissaires troublent nos sentiments, entre nostalgie, souvenir douloureux du cauchemar enfantin, effroi et empathie.

La seconde partie de l’exposition s’attarde sur le hors-champ : on craint plus ce qu’on ne voit pas…
La seconde partie de l’exposition s’attarde sur le hors-champ : on craint plus ce qu’on ne voit pas… Julien Moro

L’exposition est ouverte jusqu’au 25 septembre. Un argument de plus pour se ruer au plus vite aux Rencontres d’Arles.

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