Des artistes transgénérationnels à la biennale de Rennes

Du 1er octobre au 11 décembre, la biennale de Rennes expose les productions d’artistes transgénérationnels, dont nombre d’exclusivités. Un événement au contact de la cité bretonne et à l’écoute des interrogations sociétales face à l’économie libérale.

Travaille-t-on dans son sommeil ? La réponse est dans la maison construite pour un danseur par l’artiste Jean-Pascal Flavien. Chaque jour, le danseur y répète ses gestes ou improvise avec des acteurs du monde du spectacle rennais. « Ce projet soulève les questions importantes de la biennale », résume François Piron. À l’initiative de l’ancien et influent espace d’art parisien Castillo/Corrales, le critique d’art et éditeur est aujourd’hui commissaire de la 5e édition des Ateliers de Rennes.

Titrée « Incorporated! », elle « explore comment l’économie nous affecte ou organise notre rapport aux autres ». Dans l’espace public de la ville, ainsi que dans dix musées et institutions indépendantes où se produisent 29 artistes français et étrangers, de nouvelles pièces tentent de répondre à cette préoccupation. C’est le cas de Camille Blatrix (Prix de la Fondation d’entreprise Ricard 2014), connu pour ses sculptures, et « dont la performance repose sur les réflexions d’un personnage partagé entre un discours publicitaire et le sentiment de se sentir prisonnier de sa relation avec la machine. »

Dans ce programme, qui fait aussi revivre des œuvres d’artistes anachroniques en leur temps et désormais pertinents comme Klaus Lutz et Anna Oppermann, « l’accent est mis sur des pièces accessibles et concrètes, qui reflètent les tensions actuelles », explique le curateur. À noter, la dernière œuvre d’Ed Atkins, Safe Conduct, un mix de vidéo en motion capture et de poésie, qui détourne le protocole de sécurité des aéroports ; le bain à remous revisité par Aaron Flint Jamison (déjà responsable d’un dispositif générant du Bitcoin), et la série en 15 épisodes de Mélanie Gilligan sur la commercialisation d’un patch du futur permettant de ressentir les émotions d’autrui. Cette biennale imagine de nouvelles réalités étrangement familières…

Biennale de Rennes. Du 1er octobre au 11 décembre.