Arthur Casas fait sortir de terre l’Emiliano à Rio

Le nouvel hôtel Emiliano, livré par l’architecte brésilien Arthur Casas à Copacabana, a parfaitement satisfait le cahier des charges établi par son directeur, Gustavo Filgueiras. La passion avec laquelle ce dernier en parle dessine en creux le portrait du grand Casas et d’un certain Brésil éternel.

Copacabana, un nom de quartier, mais surtout un label à lui seul… Sur l’Avenida Atlântica, le long de la plage, une nouvelle adresse dresse désormais ses onze étages de luxe lifestyle : l’hôtel Emiliano conçu par Arthur Casas. Entre l’architecte et les Filgueiras, propriétaires d’hôtels au Brésil, c’est une longue histoire. Arthur Casas avait déjà conçu à São Paulo, il y a dix-sept ans, le premier hôtel Emiliano. Gustavo Filgueiras, le patron, voulait que l’établissement de Rio mixe modernisme brésilien et lifestyle carioca. « Arthur était le plus à même de refléter la sophistication et l’identité brésilienne de la marque Emiliano », tranche Gustavo Filgueiras.

L’architecte Arthur Casas.
L’architecte Arthur Casas. Jhonatan Chicaroni

L’architecte se contente, lui, d’évoquer « les matériaux et le design moderniste brésiliens prédominants ». Gustavo Filgueiras avait d’abord opté pour l’architecte américain Chad Oppenheim, coauteur du projet. Mais pour saisir « l’essence de l’esprit carioca », il a finalement fait appel à Arthur Casas. Tout s’est fait en dix-huit mois. Filgueiras a aimé les dessins de Casas, qualifié d’« architecte sensible ». Il a fait de la façade de l’hôtel un emblème. Ses balcons sont ornés de cabogos, de jolies portes-fenêtres qui, ouvertes ou fermées, font vivre l’architecture.

L’Emiliano prescrit les fauteuils « Mole » de Sergio Rodrigues et la position fermée pour les cabogos, ces portes-fenêtres pare-soleil. Ici, hamac et tongs sont de rigueur…
L’Emiliano prescrit les fauteuils « Mole » de Sergio Rodrigues et la position fermée pour les cabogos, ces portes-fenêtres pare-soleil. Ici, hamac et tongs sont de rigueur… DR

Les deux hôtels Emiliano déclinent l’écru. « Nous avons aussi un peu de vert, celui du grand panneau de l’architecte et paysagiste Roberto Burle Marx, dans la réception », détaille Arthur Casas qui réactive ainsi l’âge d’or carioca.

Vue du lobby de l’Emiliano avec sa fresque qui rend hommage au génie de Roberto Burle Marx.
Vue du lobby de l’Emiliano avec sa fresque qui rend hommage au génie de Roberto Burle Marx. Emiliano hotels

Ici, les détails comptent, comme les tongs Havaianas adaptées à la pointure du client disponibles dans les chambres. « La personnalisation maximale est une évolution majeure. Notre service est comme ça, avec en plus l’alegria brésilienne », souligne Gustavo Filgueiras. Il tenait à ce qu’Arthur Casas préserve « un lien fort avec la nature et la ville. D’où la vue sur le célèbre Pain de Sucre depuis la piscine et les chambres. »

Depuis le rooftop avec piscine de l’Emiliano, le regard plonge dans la baie de Rio…
Depuis le rooftop avec piscine de l’Emiliano, le regard plonge dans la baie de Rio… Emiliano hotels

Telle est Rio, entre océan, montagne et asphalte. L’esprit de la forêt enchante le restaurant Emiliano serti dans un jardin vertical. Au dernier étage, Carolina Filgueiras, sœur de Gustavo, a voulu, en ville, importer l’expérience du spa d’un beach resort. La piscine sur le toit offre, elle aussi, une vue exceptionnelle. « C’est un hôtel dont le charme sans show off est délicieusement stylisé », conclut modestement Arthur Casas.

À l’hôtel Emiliano, le restaurant joue la carte française du chef Damien Montecer, le tout dans l’écrin d’un jardin vertical.
À l’hôtel Emiliano, le restaurant joue la carte française du chef Damien Montecer, le tout dans l’écrin d’un jardin vertical. DR

Il planche actuellement sur les places anciennes de Salvador de Bahia, sur un mall à Caracas, un restaurant à Amman, un building à Miami, des résidences à Beverly Hills et à Malibu ainsi qu’à New York. On se dit que, comme l’hôtel Emiliano, il incarne un certain Brésil, en accord avec son identité et inséré dans la modernité mondialisée. Un Brésil inspiré des lumières de son âge d’or. Et d’imaginer les fantômes d’Oscar Niemeyer ou de Sergio Rodrigues remonter l’Avenida Atlântica…

Hotel Emiliano Rio. Av. Atlântica, 3804, Copacabana, Rio de Janeiro. Tél. : +55 21 3503 6600.