Sé, la petite marque glamour grandit et s’installe à Londres

Au-delà de sa collection de meubles, l’éditeur Sé propose une vision contemporaine du luxe. Il vient d’inaugurer son premier showroom dans le très exclusif quartier de Fulham, dans l’Ouest londonien. Un boudoir raffiné et discret, tout à son image.

Pavlo Schtakleff, le fondateur de Sé.
Pavlo Schtakleff, le fondateur de Sé. DR

En 2010, lorsque Pavlo Schtakleff a révélé sa deuxième collection dessinée par Jaime Hayón, nombreux ont été ceux qui lui ont reproché d’avoir mis la barre trop haut. Aboutie et élégante, celle-ci avait pourtant attiré les regards de la planète design… La success-story de Sé s’est finalement confirmée avec la « Collection III », confiée à la designer slovène Nika Zupanc en 2014. Car s’il œuvre quasiment seul à développer sa maison d’édition, l’entrepreneur londonien possède un instinct très sûr qui lui a permis de comprendre et d’assimiler les goûts (de luxe) de l’époque. Sa base-line, très simple, est pourtant complexe à incarner : « Depuis le début de Sé, je m’attache à développer des objets qui parlent un langage luxueux, intemporel, féminin et glamour. Mais attention, si nos clients aiment le glamour, ils n’ont pas pour autant envie de pièces hautaines et glacées. Ils attendent plutôt de l’humour, une qualité irréprochable, mais aussi du confort et de l’ergonomie », explique Pavlo Schtakleff.

Fauteuil Hapiness (Sé) de Damien Langlois-Meurinne.
Fauteuil Hapiness (Sé) de Damien Langlois-Meurinne.

Le fauteuil Arpa, dessiné par Jaime Hayón, est un exemple du genre. « Les gens ont envie que les meubles leur racontent une histoire, qu’ils soient évocateurs… Une pièce doit être iconique, certes, mais surtout s’inscrire dans nos usages, dans les nouvelles sociabilités. Les différents éléments doivent dialoguer entre eux, promouvoir un art de vivre d’aujourd’hui. Il faut aussi que leur possesseur ait envie de les toucher, de se les approprier. » C’est le cas des Smoke Tables, un ensemble de trois tables basses, de hauteurs et largeurs différentes, à composer selon l’usage. Ou du banc Stay, que l’on peut adapter en bout de lit ou dans une entrée. Cette esthétique glamour flirte avec le style Art déco dont il épouse les vibrations. Une sophistication décontractée à laquelle adhèrent décorateurs et maisons de luxe. Si l’éditeur ne souffle aucun nom, il précise que des maisons françaises de premier ordre ont été séduites par ses collections intemporelles pour équiper bureaux et showrooms.

Tabouret de bar et banc « Stay » de la « Collection III » de Nika Zupanc (Sé).
Tabouret de bar et banc « Stay » de la « Collection III » de Nika Zupanc (Sé). DR

Car c’est le luxe que s’offre Pavlo Schtakleff : ne pas céder à la pression des saisons et laisser à sa maison le temps de grandir à son rythme. Après sa « Collection I » dessinée par Damien Langlois-Meurinne, il a confié la seconde à Jaime Hayón et s’est offert la possibilité d’élargir chacune d’elles quand cela lui semblait pertinent. C’est ainsi à la demande d’un client architecte que Jaime Hayón a par exemple dessiné un tabouret de bar qui a ensuite intégré le catalogue de Sé. « Si l’on sent un manque ou que l’on reçoit une commande particulière, nous élargissons la gamme jusqu’à ce que nous la sentions complète. »
Après avoir bien évolué, sa « Collection III », dessinée par Nika Zupanc, est désormais complète grâce à la dernière table livrée. Officiellement, Pavlo ne pense pas encore à la quatrième déclinaison de l’univers Sé. « On n’a que huit ans d’existence et j’apprends tous les jours. Je préfère apporter une nouvelle finition plutôt que de lancer dans la précipitation une nouvelle collection dont je ne suis pas satisfait. » Le temps d’attendre le bon moment pour choisir le bon designer qui aura la capacité de produire une vraie famille… « Nombreux sont ceux qui dessinent de beaux produits ; beaucoup moins ceux qui savent imaginer un univers cohérent et complet », estime-t-il. Une liberté qui va de pair avec une flexibilité propre à la taille de ce micro-éditeur…

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