Le fleuriste Pierre Banchereau sur les podiums

Avec ses bouquets empreints d’un classicisme twisté de modernité, Pierre Banchereau, à la tête de la maison Debeaulieu, à Paris (9e), est devenu la rock star des fleurs. Celui qui fleurit la plupart des défilés lors des fashion weeks prépare en ce moment une collection de vases et de bougeoirs et accompagnera, avec ses compositions, les festivals de Design Parade à Hyères et à Toulon, au début de l’été.

Le plus beau parc à Paris ou ailleurs ?

Celui du château de Versailles (@chateauversailles) reste un lieu d’apaisement, de beauté, de rigueur en toute saison. C’est une réelle source d’inspiration et de respiration.

Le plus beau jardin ?

Je suis tombé amoureux du jardin d’Isola Bella, l’une des îles Borromées, sur le lac Majeur, de ses sculptures, de ses senteurs, de ses terrasses plongeant dans le lac, de cette symétrie et cette abondance à l’italienne.

La terrasse la plus agréable ?

Celle de l’hôtel Old Cataract d’Assouan, en Égypte, pour siroter un apéritif face au ­coucher du soleil.

Comment décririez-vous votre odeur de nature préférée ?

Le parfum des aiguilles de pin grillées sous la chaleur écrasante du soleil dans les pinèdes.

Votre meilleur restaurant avec vue ?

La Cabane du Mimbeau, au Cap-Ferret (33), parfaite pour un déjeuner de fruits de mer et de ­crevettes roses.

Votre plus bel hôtel avec vue ?

L’Amangiri Resort, situé dans le sud de l’Utah, au milieu du désert, dans des paysages éblouissants, riches en diversité de plantes et d’espèces animales.

Votre saison favorite ?

L’été : la chaleur, la mer, l’effet du soleil sur la peau en fin de journée. La possibilité d’être pieds à l’air en sandales et débardeur…

Vos fleurs fétiches ?

Les lupins multicolores, qui sont des fleurs de mon enfance.

Montagne, campagne ou bord de mer ?

Inévitablement, bord de mer. J’ai grandi au bord de l’océan Atlantique. L’horizon, les embruns, les plages de sable à perte de vue font partie de moi et sont absolument ­nécessaires à mon bien-être.

Votre plage de prédilection ?

Je pars régulièrement dans les îles grecques. La plage de Firiplaka, sur l’île de Milos, dans les Cyclades, est l’une de mes préférées, par les couleurs variées de ses falaises tombant dans la mer, du jaune au vert en passant par des rouges et des bruns. Une fois dans l’eau, on a l’impression que les rochers vont nous tomber dessus.

Où partez-vous pour vous oxygéner ?

Aux thermes de Vals (en Suisse), sans hésiter ! Très rarement, mais chaque fois avec le même plaisir.

Votre œuvre de land art fétiche ?

Champs d’altitude, d’Olivier de ­Sépibus ­(réalisée dans les Hautes-Alpes, cette série d’installations a également fait l’objet d’une production photographique du même nom de la part de l’artiste, NDLR).

Si vous aviez un jardin en ville, à quoi ressemblerait-il ?

Il serait exubérant de fleurs, de couleurs et de variétés camouflant le bruit urbain, avec vue sur les toits. J’adorerais avoir une grande serre à l’ancienne abritant des plantes rares et extraordinaires.

L’essence d’arbre qui représente le mieux la ville selon vous ?

Les grands pins parasols de Méditerranée restent, pour moi, les plus beaux : leur corpulence, leurs lignes légères et à la fois centenaires, le grain de leur écorce… J’aime les voir dans les paysages urbains.

Votre paysagiste favori ?

Damien Roger, récemment installé à son compte à Paris mais intervenant un peu partout, notamment pour la Villa Noailles de Hyères. Pour son souci autant du beau dans sa globalité que de la qualité des végétaux sélectionnés. C’est un réel passionné.

Comment rendre la vie plus bio ?

En ce qui concerne mon quotidien, c’est-à-dire les fleurs : en respectant la saisonnalité des végétaux pour réduire l’empreinte carbone. Par ailleurs, en optant pour des productions de fleurs bio qui, étonnamment, tiennent mieux que les fleurs traitées produites à l’autre bout de la planète. Notre rôle en tant que fleuristes est de rééduquer nos clients quant à la saisonnalité et à la durée de vie d’une fleur.