A Tokyo, l'hommage à la végétation chez Nicolai Bergmann

D’origine danoise, Nicolai Bergmann est installé depuis presque vingt ans au Japon, où il est devenu une référence de l’art floral. Sa résidence privée est une maison de ville sur quatre niveaux avec une belle terrasse sur les toits tokyoïtes. Un hommage à la végétation luxuriante dans cette ville pourtant ultra-dense.

Diaporama : A Tokyo, chez Nicolai Bergmann

Dans le quartier tokyoïte branché de Roppongi, dans l’arrondissement de Minato-ku, se trouve une zone résidentielle assez exclusive. C’est là qu’Amanda et Nicolai Bergmann (@nicolaibergmann) vivent avec leur fils, Jack. La confiserie Summerbird Organic, dernier projet en date de Nicolai, vient tout juste de s’ajouter à son empire de boutiques de fleurs, mais aussi de cafés où la friandise danoise Cream Kiss (flødebolle, en danois), sorte de marshmallow recouvert de chocolat, est sur le point de conquérir le cœur des Japonais. Construite en 2008, la maison en béton s’élève sur quatre niveaux et dispose d’une terrasse à la vue imprenable, une rareté dans la métropole de gratte-ciel qu’est Tokyo. Lorsque le couple en est devenu propriétaire, il y a trois ans, il n’y avait pas de plantes sur la terrasse. Ils se sont immédiatement lancés dans le projet de la végétaliser au maximum en se faisant livrer une tonne de terre puis plusieurs variétés de plantes soigneusement sélectionnées. Malheureusement, beaucoup d’entre elles n’ont pas survécu au soleil implacable de l’été. Mais, depuis, le couple a trouvé la combinaison parfaite entre plusieurs espèces qui vivent en ­harmonie en ce lieu qui accueille régulièrement des barbecues entre amis.

Le climat de Tokyo est en effet doux et tempéré presque toute l’année, sauf l’été, où il devient vite insupportable. Le thermomètre atteint alors régulièrement les 30 °C, et le taux d’humidité rend la chaleur d’autant plus étouffante. Les précipitations entretiennent la luxuriance de la végétation et, si c’est la saison durant laquelle la famille Bergmann a l’habitude de retourner au Danemark, les plantes, elles, profitent pleinement du climat. À Kyushu, à Shikoku et dans le sud de Honshu, ce sont des espèces subtropicales telles que le bambou, le camphrier, le magnolia et le figuier des banians qui s’épanouissent plus particulièrement. On y cultive aussi l’arbre à thé, l’arbre à laque (urushi) et l’arbre à cire (haze). À l’intérieur de la maison aussi les plantes sont à l’honneur. Amanda est mordue de succulentes, ces plantes charnues, tels les cactus, dont la résistance en milieu aride est impressionnante. Elle les collectionne avec ­passion et en rapporte de partout dans le monde.

Un intérieur à l’épure scandinave parmi la végétation opulente
Dans un espace cerné de larges baies vitrées, le couple a créé une commode en utilisant des boîtes anciennes provenant d’une usine de porcelaine pour apporter une touche d’authenticité. Au même étage, avec son sol couvert d’épais tapis et ses rideaux drapés du sol au plafond, tous inspirés d’intérieurs d’hôtels de luxe, leur chambre, aux teintes camel et blanc, donne l’impression de pénétrer dans un monde silencieux. En descendant d’un niveau par l’escalier sculptural, on arrive dans une grande cuisine familiale qui mène directement au salon puis à la bibliothèque. Chose rare ici, les sols de toute la maison sont en bois peint. Les espaces sont divisés en zones. Dans la cuisine, l’îlot central est investi pour les repas quotidiens durant la semaine tandis que la table à manger est plutôt utilisée pendant le week-end. En descendant une marche, on atteint la composition exquise de meubles de salon des ­designers danois Arne Jacobsen et Poul Kjærholm et de l’Espagnol Jaime Hayón.

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