À Paris, l'appartement de Sandra Benhamou comme une galerie

L’architecte d’intérieur Sandra Benhamou écume salles des ventes et antiquaires pour dénicher les classiques italiens du XXe siècle qu’elle marie à des photos contemporaines et du design d’aujourd’hui. C’est dans cet esprit joyeux, curieux et gourmand qu’elle a livré des projets résidentiels à Paris et à Londres, des campings à Fréjus et à Biscarrosse et même un hôtel à Dinard (Castelbrac). Chez elle, dans le VIIe arrondissement, c’est avant tout cet amour des artistes et des designers qui s’exprime librement ainsi qu’un savoir-faire subtil, perceptible par les initiés.

Avec 15% de logements vacants, Paris est truffé d’appartements vides, laissés à l’abandon. Lorsqu’on lui a proposé d’occuper tout un étage d’anciens bureaux à deux pas de l’Assemblée nationale, la décoratrice Sandra Benhamou n’a pas hésité très longtemps. Elle a mis en branle son joyeux imaginaire et son goût pour se projeter dans cet espace qui allait devenir un immense appartement familial et contemporain de 330 m2. « C’est simple, ici, j’ai tout restructuré, car j’ai souhaité rompre avec le caractère haussmannien du lieu », explique Sandra en s’arrêtant sur ce travail relativement complexe pour le néophyte. 

Dans la salle à manger dont le parquet en point de Hongrie a été conservé, la maîtresse de maison a joué avec les couleurs acidulées en transparence. Les chaises Superleggera de Gio Ponti (Cassina) sont disposées autour de la table Eros d’Angelo Mangiarotti (Agapecasa, 1971). Au-dessus, suspension n° 604, dite « Moon » (1969), de Gino Sarfatti. Deux appliques en verre attribuées à Carlo Scarpa (Venini) encadrent le miroir. Sur la cheminée, céramiques chinées d’Ettore Sottsass, d’Andrea Branzi, de Georges Jouve et de Bruno Gambone.
Dans la salle à manger dont le parquet en point de Hongrie a été conservé, la maîtresse de maison a joué avec les couleurs acidulées en transparence. Les chaises Superleggera de Gio Ponti (Cassina) sont disposées autour de la table Eros d’Angelo Mangiarotti (Agapecasa, 1971). Au-dessus, suspension n° 604, dite « Moon » (1969), de Gino Sarfatti. Deux appliques en verre attribuées à Carlo Scarpa (Venini) encadrent le miroir. Sur la cheminée, céramiques chinées d’Ettore Sottsass, d’Andrea Branzi, de Georges Jouve et de Bruno Gambone. Photos Germain Suignard
Luminaire Bells de Ronan et Erwan Bouroullec (Galerie Kreo).
Luminaire Bells de Ronan et Erwan Bouroullec (Galerie Kreo). Photos Germain Suignard pour IDEAT

Par exemple, la décoratrice a déplacé la cuisine du fond de l’appartement jusque dans la pièce qui jouxte la salle à manger. Perfectionniste, elle a tout dessiné dans les moindres détails, notamment le sol de sa cuisine bleu foncé, qu’elle a souhaité en marbre noir et marbre de Carrare selon une disposition en opus incertum (irrégulière). 

Suspension n° 2109-16 de Gino Sarfatti (1971, Arteluce). Au premier plan, fauteuil ABCD (Artifort), en face, chauffeuse CM190 (Thonet), les deux de Pierre Paulin. À gauche, fauteuil du Brésilien Sergio Rodrigues. Au fond, au-dessus d’une console de Gio Ponti, photo de la série « Untitled Film Still » de Cindy Sherman.Photos Germain Suignard pour IDEAT
Suspension n° 2109-16 de Gino Sarfatti (1971, Arteluce). Au premier plan, fauteuil ABCD (Artifort), en face, chauffeuse CM190 (Thonet), les deux de Pierre Paulin. À gauche, fauteuil du Brésilien Sergio Rodrigues. Au fond, au-dessus d’une console de Gio Ponti, photo de la série « Untitled Film Still » de Cindy Sherman.
Photos Germain Suignard pour IDEAT Photos Germain Suignard pour IDEAT
Desserte 900 d’Alvar Aalto (Artek). Bouteille et coupe au crochet d’Anne-Claire Petit. Au mur, dessin de Christian Marclay. Applique attribuée à Carlo Scarpa (Venini).Photos Germain Suignard pour IDEAT
Desserte 900 d’Alvar Aalto (Artek). Bouteille et coupe au crochet d’Anne-Claire Petit. Au mur, dessin de Christian Marclay. Applique attribuée à Carlo Scarpa (Venini).
Photos Germain Suignard pour IDEAT Photos Germain Suignard pour IDEAT