Tourisme : La triennale qui réveille La Nouvelle-Orléans arty

Avec ses noms de rues français, son ambiance caribéenne et sa situation géographique cernée par le Mississippi, La Nouvelle-Orléans fascine. Sa belle personnalité métissée entre magnifiquement en résonance avec la quatrième édition de la triennale d’art Prospect (jusqu’au 25/02). Des œuvres engagées, du jazz... La manifestation d’art contemporain la plus bouillonnante.

Mais avec Prospect, l’art prend volontiers l’air. Voire l’eau. En témoigne la Néo-Orléanaise Jennifer Odem et ses drôles de sculptures-totems qui trônent sur la berge nord du Mississippi au milieu des herbes folles, en regard du Business District et de sa skyline.

Le long des rues bourgeoises de Lower Garden, les belles maisons créoles sont au coude-à-coude.
Le long des rues bourgeoises de Lower Garden, les belles maisons créoles sont au coude-à-coude. Young-Ah Kim pour IDEAT

C’est que la nature, ici, sait jouer les exubérantes. Beaucoup trop parfois, comme lorsqu’en 2005 l’ouragan Katrina a tout anéanti. La ville, traumatisée, s’est toutefois relevée en beauté.

Le Besthoff Sculpture Garden de la Nouvelle-Orléans.
Le Besthoff Sculpture Garden de la Nouvelle-Orléans.

Dauphine, Chartres, Bourbon… Les rues du centre historique au parfum d’Hexagone ont retrouvé leurs balcons fleuris, leurs fanfares de cuivres et leurs effluves de cuisine cajun.

Regarding Fresh.
Regarding Fresh. Young-Ah Kim pour IDEAT

Sur Esplanade Avenue, dont les arbres évoquent autant Pondichéry qu’Aix-en-Provence, les demeures coloniales pavoisent, plus coquettes que jamais. Moins touristiques, Faubourg Marigny, tout en façades caribéennes chamarrées, ou Garden District, mêlant parterres luxuriants et boutiques indé, ravissent à nouveau.

Magazine Street, traversant les Garden et Warehouse Districts, est l’artère la plus à la mode de La Nouvelle-Orléans, dans laquelle les boutiques et restaurants in se nichent entre les entrepôts et les maisons coloniales.
Magazine Street, traversant les Garden et Warehouse Districts, est l’artère la plus à la mode de La Nouvelle-Orléans, dans laquelle les boutiques et restaurants in se nichent entre les entrepôts et les maisons coloniales. Young-Ah Kim pour IDEAT

Quant à St. Claude, multiculturel et ouvrier, sa mue post-Katrina enthousiasme : retapant les bicoques branlantes, de jeunes collectifs d’artistes inventent ici des espaces d’expo hybrides et rêveurs, à l’image de The Front, où les vernissages se terminent en musique dans les jardins attenants.

Logé dans une maisonnette de St. Claude, quartier populaire de l’est de la ville, l’espace d’art The Front est intégralement géré par une poignée de jeunes plasticiens pêchus. Ainsi du duo Ryn Wilson et Cristina Molina, dont la cabine vidéo new age vous laisse halluciné
Logé dans une maisonnette de St. Claude, quartier populaire de l’est de la ville, l’espace d’art The Front est intégralement géré par une poignée de jeunes plasticiens pêchus. Ainsi du duo Ryn Wilson et Cristina Molina, dont la cabine vidéo new age vous laisse halluciné Young-Ah Kim pour IDEAT

Nola, décidément, n’a pas fini de swinguer.

JiaJia Fei, directrice du digital au Jewish Museum de New York et instagrameuse très suivie.
JiaJia Fei, directrice du digital au Jewish Museum de New York et instagrameuse très suivie. Young-Ah Kim pour IDEAT