Cristina Celestino amène un peu de douceur dans la déco…

Lors du dernier Salon de Milan, le designer Daniele Lago a demandé à huit femmes de penser des intérieurs empreints de douceur. Parmi elles, l’architecte et designer Cristina Celestino a relevé ce qui, au fond, était un vrai défi…

Dans l’univers impitoyable du design, choisir la gentilezza (au sens de bonté et de douceur) comme thème annuel surprend. Et demander à huit femmes – certaines même pas designers – de la matérialiser dans un espace étonne encore plus. Oui à l’originalité et au confort, mais attention à la mièvrerie ! De cette première collaboration avec la designer et architecte Cristina Celestino, Daniele Lago dit : « Nous lui avons laissé la liberté de développer un univers au diapason de son inspiration. Son “Ciel dans une chambre” devait pouvoir s’intégrer dans une vraie maison, pas faire ovni… Je lui ai demandé de matérialiser l’esprit des créations Lago dans son univers onirique. Et elle y est parvenue avec une grande sensibilité, très féminine. »

Dans cette mise en scène orchestrée par Cristina Celestino, le mobilier suspendu de Lago est rehaussé par le tissu discrètement fleuri Mezzaestate, qu’elle a créé pour l’occasion.
Dans cette mise en scène orchestrée par Cristina Celestino, le mobilier suspendu de Lago est rehaussé par le tissu discrètement fleuri Mezzaestate, qu’elle a créé pour l’occasion. Lago

Pour lui, cet aspect féminin est aux antipodes du registre girly. Il cite en exemple la designer Constance Guisset, chez qui la maîtrise de la douceur est devenue une force. Selon lui, le monde du design n’est pas plus machiste qu’un autre. Constance Guisset ou Nika Zupanc sont d’abord des designers, pionnières dans un monde d’hommes, pas des femmes qui font du design. De la même façon, Cristina Celestino estime que c’est par ses innovations qu’on se distingue.

Les teintes jouent l’harmonie et le ton sur ton…
Les teintes jouent l’harmonie et le ton sur ton… Lago

Elle a mis en scène dans cette chambre le mobilier suspendu de la collection « Air ». Résultat : la pièce est aussi intime qu’ouverte sur l’infini, un espace abstrait et poétique développé autour du mobilier. « J’ai aussi créé un motif de tissu qui transforme le système d’armoires et devient un fil rouge entre les rideaux, les rangements et la lucarne du plafond », révèle la designer.

Pour Cristina Celestino, la douceur passe aussi par l’utilisation de tissus.
Pour Cristina Celestino, la douceur passe aussi par l’utilisation de tissus. Lago

Son inspiration ? La maison de l’architecte milanais Piero Portaluppi. « Un endroit éblouissant, où la perception de l’espace est modifiée par un motif de fleurs et de plantes couvrant les murs, un lieu clos qui vous enveloppe et vous transporte en même temps. Chez Portaluppi, le motif en étoile, décoratif et symbolique, se retrouve à Milan dans son Planetarium et à la fameuse villa Necchi Campiglio », ajoute-t-elle, avant d’évoquer son néo-ciel de lit en tissu plissé, rappel des hublots des architectures de Luigi Caccia Dominioni et de Gio Ponti…

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