Hans Wegner, le Master of chairs à l’honneur du Vitra Design Museum

Jusqu'au 3 juin, le Vitra Design Museum expose les pièces d'Hans J. Wegner, auteur danois de plus de 500 chaises au cours de sa carrière et encore surnommé « Master of chairs » .

Au sein du monolithique Schaudepot d’Herzog et de Meuron, inauguré à la fin du printemps 2016 pour agrandir les surfaces d’exposition du Vitra Design Museum, l’institution rhénane présente à partir du 2 mars une rétrospective consacrée à Hans Jørgensen Wegner (1914–2007) et ses pièces de mobilier devenues parmi les plus emblématiques du design scandinave d’après-guerre.

Hans J. Wegner assis sur la « P46 / Ox chair ».
Hans J. Wegner assis sur la « P46 / Ox chair ». Hans J Wegners Tegnestue

Illustrée de photographies et films d’époque, l’exposition met en scène les fameux sièges du designer danois, préalablement formé à l’ébénisterie à l’Ecole d’Art et d’Artisanat de Copenhague. Une connaissance du bois qui l’a aidé à concevoir ses pièces dans les moindres détails et avec la plus grande économie de matière, en raison des restrictions provoquées par les suites de la Seconde Guerre Mondiale.

Dans sa maison de Tinglevvej, meublée de quelques-unes de ses créations.
Dans sa maison de Tinglevvej, meublée de quelques-unes de ses créations. Hans J Wegners Tegnestue

Réduit à l’essentiel, son design ne souffre pourtant d’aucun ascétisme grâce à des formes expressives, qui placent Wegner dans ce que le musée appelle la mouvance du « Modernisme Organique ». Son style fonctionnel privilégie le confort à la rationalité et fonde alors les bases du design scandinave dont il devient l’une des figures de proue avec plus de 1 000 pièces conçues tout au long de sa carrière.

Fauteuil « Peacock », inspiré des chaises « Windsor », 1947.
Fauteuil « Peacock », inspiré des chaises « Windsor », 1947. Jürgen Hans
La chaise « Wishbone », aux influences orientales (1949).
La chaise « Wishbone », aux influences orientales (1949). Jürgen Hans

Inspiré par le mobilier historique venu d’Asie comme de Grande-Bretagne, il signe les sièges Wishbone et Peacock à la fin des années 1940, avant de connaître un succès international en 1950 grâce à la Round Chair, imaginée à partir des courbes et de la simplicité des chaises chinoises caractéristiques de la fin du XVIIIe siècle. Mais ce que démontre l’exposition, c’est l’influence essentielle de ses contemporains sur son travail.

La « Round Chair » (1950).
La « Round Chair » (1950). Jürgen Hans
Chaise pliante « JH512 » (1949).
Chaise pliante « JH512 » (1949). Jürgen Hans

En 1949, il décline ainsi le fauteuil Barcelona de Mies van der Rohe en une chaise pliante tandis que son fauteuil à trois pieds, réalisé en 1963, puise ses origines dans les assises en contre-plaqué de Charles et Ray Eames. Des filiations assumées, qu’il s’approprie librement mais dont il n’hésite pas à se détacher pour créer des pièces aussi radicales et singulières que le fauteuil Flag Halyard.

« Three-Legged Shell Chair » (1963).
« Three-Legged Shell Chair » (1963). Jürgen Hans
Fauteuil « Flag Halyard » (1950).
Fauteuil « Flag Halyard » (1950). Jürgen Hans

Une carrière aussi étonnante que prolifique, parfois restée dans l’ombre de celles de ses compatriotes Arne Jacobsen et Børge Mogensen, à (re)découvrir jusqu’au 3 juin au Vitra Design Museum de Weil-am-Rhein.

Hans J. Wegner et Charles Eames, en pleine conversation à l’occasion d’une rétrospective consacrée au designer danois à New York, en 1959.
Hans J. Wegner et Charles Eames, en pleine conversation à l’occasion d’une rétrospective consacrée au designer danois à New York, en 1959. Hans J Wegners Tegnestue

Exposition « Hans J. Wegner: Designing Danish Modern » au Vitra Schaudepot.
Charles-Eames-Straße 2, 79576 Weil am Rhein, Allemagne. Tous les jours, de 10 h à 18 h.

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