Interview : Pascal Allaman, le poète contemporain

Pascal Allaman porte sur le passé un regard respectueux. Qu'il s'attelle à un un intérieur XVIIIe ou contemporain, il rénove et décore avec la même passion, qu’il décline dans une subtile palette pastel ponctuée de touches de couleurs vives. Une approche très personnelle, nourrie de sa passion pour les métiers d’art. Le créateur des hôtels parisiens Le Bel Ami (VIe) et le Montalembert (VIIe) s'est confié à IDEAT.

Une couleur ?
Pascal Allaman : L’orange, pour le feu qu’il évoque, sa tonalité ambrée ; et toutes les nuances de vert dans des déclinaisons profondes. Les deux, en touches, uniquement. Un motif ? Le carré et le cercle. La figure géométrique donc, inhérente à notre démarche architecturale, au dessin du plan. Pas loin de ce que peut être un labyrinthe dans un jardin anglais.

En 2008, il s’était attaqué aux suites du 4e étage de l’Hôtel Bel Ami. Des murs à la moquette, la géométrie est à l’honneur.
En 2008, il s’était attaqué aux suites du 4e étage de l’Hôtel Bel Ami. Des murs à la moquette, la géométrie est à l’honneur.

Une matière ?
Le bronze. J’aime sa dureté et sa malléabilité dont naissent des formes aussi bien graphiques que souples. Le travail qu’il permet sur les finitions, dorure ou patine, le fait qu’il aille aussi bien dans un intérieur XVIIIe siècle que contemporain.

Pascal Allaman a créé son agence parisienne d’architecture antérieure et de design en 2000.
Pascal Allaman a créé son agence parisienne d’architecture antérieure et de design en 2000.

Une pièce ?
Ma cuisine, pour sa vue magnifique. C’est une pièce qui accueille les moments clés de la journée. J’y passe beau- coup de temps surtout lorsque je travaille à la maison.

Un siège ?
Le fauteuil Pappardelle London Bronze, de Ron Arad, pour son design complètement fou, mais également un fauteuil Louis XVI estampillé Jacob, pour son classicisme inaltérable.

Fauteuil « Youpi » de Pascal Allaman.
Fauteuil « Youpi » de Pascal Allaman.

Une ville ?
Buenos Aires et tout particulièrement le quartier de Palermo Viejo pour ses maisons aux façades colorées, ses arbres, restaurants et boutiques qui contrastent avec le côté haussmannien de la capitale.

Un hôtel ?
Le Hana Iti, sur l’île de Huahine, en Polynésie. Pour ses cabanons dans les arbres, ses bungalows sur la plage. J’y suis allé il y a vingt ans (le resort a disparu depuis à la suite d’un ouragan, NDLR) et j’avais l’impression que le temps était suspendu.

La grande époque de Saint-Germain-des-Prés refait surface à l’Hôtel Bel Ami à travers la création du mobilier et des luminaires. Un Mondrian est-il accroché au mur ? Non, c’est un téléviseur détourné en objet décoratif.
La grande époque de Saint-Germain-des-Prés refait surface à l’Hôtel Bel Ami à travers la création du mobilier et des luminaires. Un Mondrian est-il accroché au mur ? Non, c’est un téléviseur détourné en objet décoratif.

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