Déjanté et arty : Le Moscou d'Alicia Knock

Conservatrice au Centre Pompidou, Alicia Knock a vécu à Moscou, où elle est passée par le National Centre for Contemporary Art. Elle nourrit une passion telle pour la capitale russe qu’elle favorise activement la visibilité d’artistes russes et d’Europe centrale dans le musée parisien. Pour IDEAT, elle livre ses spots moscovites.

Où voir du design à Moscou ?
Au centre Artplay, un lieu d’expérimentation qui regroupe boutiques et studios de designers.

Les galeries, studios et boutiques du centre Artplay ont pris place dans les anciens locaux d’une usine à thé.
Les galeries, studios et boutiques du centre Artplay ont pris place dans les anciens locaux d’une usine à thé. DR

Quelle est la plus belle saison ?
Le moment le plus magique se situe en avril, lorsque l’hiver se transforme directement en été. La métamorphose soudaine de la nature crée une euphorie que je n’ai jamais vue ailleurs.

Alicia Knock, conservatrice au Centre Pompidou et russophile de la première heure.
Alicia Knock, conservatrice au Centre Pompidou et russophile de la première heure.

L’heure ?
Quand la nuit tombe, j’aime les lumières artificielles de Moscou qui véhiculent un certain sens du kitsch. À l’image de cette ville hétéroclite et insaisissable, où les styles architecturaux se juxtaposent sans se mélanger.

Un objet ?
Les images religieuses populaires ou bien les fleurs, comme peintes en bleu, vendues par les babouchki (grands-mères) dans les rues.

Plus discret que jamais, le bar Mendeleev.
Plus discret que jamais, le bar Mendeleev. Mendeleev Bar

Un bar ?
Le bar clandestin Mendeleev auquel on accède par une minuscule boutique de nouilles chinoises. C’est à la fois chic et kitsch, comme souvent à Moscou.

Un parc fétiche ?
Le parc Gorki, un véritable poumon vert pour la ville, où se trouve le Garage, ou le drôle de zoo de Moscou – à côté du National Centre for Contemporary Arts –, dans lequel les animaux hibernent la plupart du temps !

La monumentale entrée du parc Gorki.
La monumentale entrée du parc Gorki. DR

Qu’est-ce qui vous manque lorsque vous quittez Moscou ?
On sent à Moscou la nécessité et l’envie de faire naître des espaces de liberté, de communauté et de résistance. Les artistes y travaillent en collectifs et mènent des combats politiques. Personnellement, j’aime la diversité des imaginaires, des paysages qu’elle suscite… C’est une ville qui me met à l’épreuve, qu’il faut conquérir et pour laquelle j’éprouve des sensations contradictoires. Moscou, c’est un peu « vivre dans le feu », pour reprendre un titre de mon auteure russe fétiche, Marina Tsvetaïeva !

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