Leçon de déco : À Paris, le calme chic de Charlotte Macaux Perelman

Codirectrice artistique des collections pour Hermès Maison, Charlotte Macaux Perelman réalise depuis quinze ans des projets d’architecture d’intérieur des deux côtés de l’Atlantique. Son travail mélange sobriété et originalité, comme en témoigne cet appartement familial à quelques pas du parc Monceau.
Photos Stephan Julliard

Ces qualités sont bien mises en évidence dans cet appartement de 230 m2 situé au dernier étage d’un immeuble haussmannien proche du parc Monceau. Pour Charlotte Macaux Perelman, l’espace offrait de nombreux avantages, dont sa luminosité exceptionnelle. Il bénéficie de douze fenêtres qui offrent des vues spectaculaires sur les toits de Paris. « On a un peu l’impression d’être dans les nuages », affirme-t-elle. L’appartement n’avait pas été rénové depuis plus de quarante-cinq ans. Aucun élément de grande valeur architecturale méritant d’être conservé, Charlotte a décidé de tout casser et de créer une légère courbe entre les murs et les plafonds, à la place de corniches plus traditionnelles. « C’est un détail minimaliste, qui accroche la lumière de façon assez incroyable », précise-t-elle.

Dans le salon, autour de la table basse centrale de Charles et Ray Eames (Vitra), une paire de fauteuils en chêne et jonc tressé de Hans Wegner, un canapé vintage de George Nelson, un autre contemporain Jetlag d’India Mahdavi et deux fauteuils verts dessinés par Charlotte pour l’hôtel The Raleigh, à Miami. La photo Antibalas (gilet pare-balles) sur le mur du fond est une oeuvre de Milagros de la Torre.
Dans le salon, autour de la table basse centrale de Charles et Ray Eames (Vitra), une paire de fauteuils en chêne et jonc tressé de Hans Wegner, un canapé vintage de George Nelson, un autre contemporain Jetlag d’India Mahdavi et deux fauteuils verts dessinés par Charlotte pour l’hôtel The Raleigh, à Miami. La photo Antibalas (gilet pare-balles) sur le mur du fond est une oeuvre de Milagros de la Torre. Stephan Julliard/Tripod Agency

La distribution des différentes pièces a aussi été complètement revue, avec une attention particulière donnée à la création de perspectives fortes. Les portes de chaque côté du couloir sont parfaitement alignées et la cuisine dînatoire n’est séparée du salon que par de simples panneaux coulissants en bois. Le client, un journaliste marié avec trois enfants, a également insisté sur la création d’une grande suite parentale complètement indépendante. Avec sa famille, il avait précédemment habité dans une succession de lofts à New York et avait envie de retrouver un peu plus d’intimité. « Il voulait pouvoir se laver les cheveux sans que tout le monde soit autour de lui », plaisante Charlotte.

Retour à la sobriété dans la chambre de maître, où l’on retrouve des plafonniers Hikary d’Ettore Sottsass, un meuble de rangement suspendu de Maarten Van Severen, un fauteuil en rotin de Joseph- André Motte, des céramiques d’Alev Siesbye Ebüzziya et des photos de François Dolmetsch et Miguel Rio Branco.
Retour à la sobriété dans la chambre de maître, où l’on retrouve des plafonniers Hikary d’Ettore Sottsass, un meuble de rangement suspendu de Maarten Van Severen, un fauteuil en rotin de Joseph- André Motte, des céramiques d’Alev Siesbye Ebüzziya et des photos de François Dolmetsch et Miguel Rio Branco. Stephan Julliard/Tripod Agency

Fidèle à son esthétique, elle a privilégié des matériaux naturels, notamment le marbre, qu’elle aime pour ses connotations classiques : « Il me fait toujours penser aux villas italiennes ou aux bains turcs. » En revanche, son choix de mobilier est tout sauf traditionnel. On retrouve un mélange assez personnel et éclectique de pièces du XXe siècle, comme une chaise de bureau de George Nelson et un lustre d’Alain Richard ; une collection judicieuse de céramiques signées par des artistes tels qu’Alev Siesbye Ebüzziya, Kristin McKirdy ou Gustavo Pérez ; et de nombreuses touches ethniques. Parmi elles, une série de paniers en fibres naturelles que Charlotte Macaux Perelman a dénichée sur un marché, à Panama. Au premier coup d’œil, ils ont l’air relativement simples. Mais, en réalité, leur fabrication est d’une complexité extrême. « Il y a tant de nœuds qu’il faut deux ans pour réaliser chaque pièce, s’émerveille-t-elle. Regardez le travail ! C’est tout simplement incroyable ! »

Charlotte Macaux Perelman a choisi une table de Jean Prouvé. Celle-ci a été transformée en bureau dans un coin du salon. Chaise du designer américain George Nelson. Lampadaire issu des puces de Saint-Ouen. Au premier plan, un vase en résine de Gaetano Pesce posé sur un tapis en paille marocain.
Charlotte Macaux Perelman a choisi une table de Jean Prouvé. Celle-ci a été transformée en bureau dans un coin du salon. Chaise du designer américain George Nelson. Lampadaire issu des puces de Saint-Ouen. Au premier plan, un vase en résine de Gaetano Pesce posé sur un tapis en paille marocain. Stephan Julliard/Tripod Agency
Dotée de lignes sobres, la salle de bains de maître est habillée de marbre de Carrare.
Dotée de lignes sobres, la salle de bains de maître est habillée de marbre de Carrare. Stephan Julliard/Tripod Agency
Une importance particulière a été donnée à la création d’axes forts dans la suite de maître. Datant des années 50, le fauteuil dans le dressing est du designer Richard McCarthy.
Une importance particulière a été donnée à la création d’axes forts dans la suite de maître. Datant des années 50, le fauteuil dans le dressing est du designer Richard McCarthy. Stephan Julliard/Tripod Agency