Secrets de fabrication : Élitis, la nature expérimentale du tissu

Elitis est l’une des plus belles maisons éditrices de revêtements muraux. Visite, à Toulouse, d’une entreprise qui cultive la pertinence depuis trente ans et revue de détail de ses tissages révolutionnaires, lins rebrodés ou ajourés, tressages de cuir, vinyle gravé, tissus végétaux et bambous tressés avec un fil métallique...

Même souci de se différencier avec les nouveautés textiles 2018, qui rivalisent d’inventivité et d’audace : la collection « Lin enchanté », traitée dans une texture laineuse, les soieries « Private », l’alpaga irisé de fibres scintillantes « Dolce Lana », le tressage de cuir « Emblème »…

Pour l’inspiration, les sources sont multiples : une exposition, une émotion, un souvenir, une rencontre, une photo de mode ou d’un voyage au Laos, en Corée, au Japon ou aux Philippines (le premier grand périple en Asie eut lieu en 2007), d’où sont rapportés des saris anciens, des filets, des sacs en perles, des voiles d’abaca… Mais tout peut partir aussi d’une technique de tissage, d’un vêtement, d’un design, artisanal ou industriel. « Les années zen sont derrière nous, confirment Marie Papillaud et Vincent Gevin. Aujourd’hui se profile un nouvel intérêt pour le dessin, les thèmes animaliers, les motifs géométriques et les panoramiques. Trois nouveaux modèles ont été lancés cette saison. Élitis en compte actuellement une trentaine. Chaque collection est une histoire à part entière. On ne se lancera jamais dans la reproduction d’un tissu du XVIIIe siècle, mais on s’en inspirera pour créer autre chose. »

Marie Papillaud, du bureau de style, dans l’atelier de recherche et de création. Derrière elle, revêtement mural en bois de la nouvelle collection 2018 « Trancoso ».
Marie Papillaud, du bureau de style, dans l’atelier de recherche et de création. Derrière elle, revêtement mural en bois de la nouvelle collection 2018 « Trancoso ». Guillaume Rivière

Dirigée par Laurence Millet et Sylvie Giachetti, la ligne « L’Accessoire » a vu le jour en 2013 avec une première série de coussins et de plaids réalisés dans des matières naturelles. Deux ans plus tard, le secteur s’est enrichi d’une collection de tapis tissés en Inde (dont un tout dernier modèle en jute bordé de lin brodé) et, cette année, d’une ligne de rideaux et de petits miroirs. En 2017, pour ses 30 ans, la maison a confié à Élizabeth Leriche le soin de scénographier l’exposition « Un autre regard » à La Cour du Marais, à Paris. En présentant dès l’entrée une page blanche, la chasseuse de tendances a rendu hommage à l’entreprise, en mettant l’accent sur sa créativité et ses valeurs : « Il ne s’agissait pas de faire de la décoration et encore moins une rétrospective, mais plutôt de poser un regard décalé sur un univers fort et créatif, d’orchestrer une mise en scène d’échantillons. »

L’espace réunissant bureau de style, atelier et matières.
L’espace réunissant bureau de style, atelier et matières. Guillaume Rivière

D’où ces modules qui font valser les assortiments de matières en racontant trois histoires (Bleu Japon, Nature précieuse et Terre sauvage), mais aussi des banquettes présentant des instants précieux, un atelier de matières au premier étage, un clin d’œil à un dressing, et pour conclure, une tactile room pour dire combien ces tissus invitent aux caresses.

Revêtement mural Costa Verde, un tissage de papier naturel et de fils de soie bruts (collection 2018).
Revêtement mural Costa Verde, un tissage de papier naturel et de fils de soie bruts (collection 2018). Guillaume Rivière

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