Jeune designer : Antoine Rouzeau, le design à l’état pur

Architecte au Musée d’Orsay, Antoine Rouzeau jongle avec les échelles et les disciplines pour façonner des objets à la simplicité déconcertante.

Il suffit de jeter un œil à ses lampes, boîtes ou son-vide poche pour deviner l’admiration qu’entretient Antoine Rouzeau pour Dieter Rams et Jasper Morrison, deux apôtres de la simplicité dans le design. Déjà expérimenté dans son domaine d’origine, le jeune architecte décline désormais son amour du détail à travers des objets du quotidien dépourvus de tout superflu. Interview.


Antoine Rouzeau.
Antoine Rouzeau. Antoine Rouzeau

Parlez-nous de votre parcours…
Après mon diplôme passé à l’Ecole d’Architecture de Paris Val-de-Seine, je suis d’abord entré au sein des Ateliers Jean Nouvel. J’y ai beaucoup appris sur la façon de penser un projet à différentes échelles, dans sa globalité et jusque dans le détail. J’ai ensuite rejoint les équipes de Buttazzoni & Associés, notamment pour la livraison de la galerie Thaddaeus Ropac à Pantin.

Vide-poche « Bric à Brac » en bois laqué et maille pliée laquée.
Vide-poche « Bric à Brac » en bois laqué et maille pliée laquée. Antoine Rouzeau

Et aujourd’hui ?
J’ai la chance de travailler dans un bâtiment chargé d’histoire, le Musée d’Orsay, en tant que chef de projet. De nombreux travaux de modernisation sont en cours, c’est très enrichissant de pouvoir alterner la rénovation d’espaces avec des projets de scénographie, ou encore de design de mobilier.

Boîtes « Clap » en bois laqué et métal plié laqué.
Boîtes « Clap » en bois laqué et métal plié laqué. Antoine Rouzeau

Depuis quand exercez-vous en tant que designer ?
Tout remonte à 2014, avec le prototype de mon premier objet, un luminaire qui a eu la chance d’être présenté à la Paris Design Week, dans la section Now le Off. C’était super de pouvoir échanger autour de cette création, d’écouter l’avis des gens, de recevoir des compliments ou même des critiques… Ca m’a boosté je pense…

Boîte « Clap ».
Boîte « Clap ». Antoine Rouzeau

Comment articulez-vous votre pratique d’architecte et celle de designer ?
J’exerce le métier d’architecte au quotidien et le reste de mon temps est consacré au design de produit. Je fais en sorte de bien dissocier ces deux pratiques. Cela me permet de prendre un certain recul. Je crois que c’est important de pouvoir plancher sur une idée, avoir le temps de la mettre de côté et y revenir.

Lampe « Nomade » avec une base en PVC et en acier laqués et un diffuseur en Plexiglas translucide.
Lampe « Nomade » avec une base en PVC et en acier laqués et un diffuseur en Plexiglas translucide. Antoine Rouzeau

Comment définiriez-vous vos créations ?
J’essaye de dessiner les projets les plus évidents possible, des objets auxquels rien n’est à ajouter ni à enlever. Les détails sont très importants à mes yeux, comme la façon d’assembler deux éléments par exemple : doivent-ils s’encastrer ? S’articuler ? Et dans quelles proportions ?

Lampe « Nomade ».
Lampe « Nomade ». Antoine Rouzeau

Des éléments souvent contrastés…
Oui, que ce soit par la juxtaposition des matières ou l’utilisation de la couleur, cela permet de souligner et d’accentuer la lecture de ces deux éléments. Comme avec la lampe Dot, composée d’une base lourde, opaque et ancrée sur la table, puis complétée d’un diffuseur translucide et aérien qui apporte de la légèreté et de l’amplitude à l’ensemble.

Lampe « Dot » avec une base en PVC laqué et un diffuseur en Plexiglas translucide.
Lampe « Dot » avec une base en PVC laqué et un diffuseur en Plexiglas translucide. Antoine Rouzeau

Ces objets sont-ils déjà édités ?
Pas encore, je développe actuellement certaines pistes mais je ne préfère pas en dire plus tant que rien n’est confirmé…

www.antoinerouzeau.com