Soho Farmhouse

Tourisme

« John is all yours », me dit-on en signe de bienvenue à Soho Farmhouse. Grand et beau, John est l’un des nombreux farmhands (comprendre « hommes à tout faire ») de ce lieu à la lisière du conte de fées, du parc d’attractions et (quand même) de la réalité. Dans le Oxfordshire, à une heure trente de Londres en voiture, à peine la barrière franchie, on entre dans le monde de « La Petite Maison dans la prairie » revue à la mode du jour. John, donc, m’emmène faire le tour de la propriété de 40 hectares : un corps de ferme restauré du XVIIIe siècle et plusieurs ailes ajoutées, des étangs, une piscine « intérieur-extérieur », un terrain de foot et 40 cabines en bois recyclé ou en tôle comprenant une à trois chambres. L’ensemble a été orchestré avec brio par le studio londonien Michaelis Boyd. Le nouveau village est un rêve pour Instagramers. À commencer par ma cabane, mêlant vintage et rustique chic : canapés couverts de plaids, tapis persans, platine à vinyles où résonne la voix d’Elton John, téléphone néorétro en Bakélite… Tout est à sa place jusque dans les moindres détails : le poêle à bois attend d’être allume… Au rez-de-chaussée, on jalouse presque les lits superposés des enfants, les lavabos de deux hauteurs différentes, les brosses à dents rigolotes et le dentifrice « qui ne pique pas ». À l’étage, la chambre parentale donne sur une salle de bains XXL croulant sous les produits Cowshed, la marque de la maison. Voilà pour le cabanon. Reste à enfiler les bottes pos.es devant la porte. Boucle d’or serait surprise : les souliers lui iraient comme des gants, et la selle du vélo est déjà à sa taille (en réservant la chambre, on donne ses mensurations). Bien équipé, on part saluer les moutons dans les champs, caresser les chevaux des écuries et observer les poules. Les petits jouent sous le tipi ou sur le vrai camion de pompier, les grands ont le choix : spa, cours de cuisine, cin.ma aux fauteuils-lits en cuir, crazy golf, sauna sur une mini-île, bière et concert au pub… La journée file sans en avoir l’air et se termine à la table de The Shak, à l’ambiance beautiful people. Au Main Barn, le petit déjeuner est gargantuesque, posé sur le comptoir de la cuisine ouverte. Celle-ci est supervisée par le chef Tom Aitken, dont le challenge est de n’utiliser, à terme, que les produits du potager. En attendant, la carte s’affiche locavore. Dans cet « entre-soi » quasi urbain, on s’étonne presque d’entendre les tirs des chasseurs.