VIDEO : Des Dunes signées Anne Demians à Val-de-Fontenay

Alors qu’Anne Demians fête les 10 ans de son agence d’architecture, elle s’apprête à livrer un ensemble de bureaux pour la Société générale à Val-de-Fontenay (Les Dunes) et fourmille de projets où se marient beauté et efficacité et où l’écriture, très aboutie, est indissociable des valeurs qui lui sont chères. Parmi celles-ci : la réversibilité des bâtiments, une réflexion poussée sur les matériaux et l’écologie ainsi qu’une approche sensible de l’urbanisation.

Un immeuble d’habitation ? Non, il s’agit bel et bien des bâtiments d’une banque de renom. L’enveloppe est constituée d’une trame en bois reconstitué, une technique japonaise très efficace pour se conformer aux exigences thermiques.
Un immeuble d’habitation ? Non, il s’agit bel et bien des bâtiments d’une banque de renom. L’enveloppe est constituée d’une trame en bois reconstitué, une technique japonaise très efficace pour se conformer aux exigences thermiques. Jean-Pierre Porcher

Val-de-Fontenay, à l’est de Paris. Moins célèbre que la Défense, située à l’exact opposé de la capitale, ce quartier de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne) abrite néanmoins un grand nombre d’immeubles de bureaux. Une vaste zone où s’aligne le pire de l’architecture des décennies passées, contre-exemples absolus du dernier projet sorti de terre à proximité du RER : Les Dunes, d’Anne Demians. Avec leurs formes harmonieuses, elles dénotent singulièrement dans le paysage urbain ! À tel point que, face à ces trois trapèzes de verre, de bois et d’acier dotés de balcons, le passant est persuadé de se trouver au pied d’immeubles d’habitation alors qu’il s’agit des nouveaux bureaux d’une banque. « J’ai voulu sortir de l’idée que l’on se faisait de l’institutionnalisation architecturale de la banque en y intégrant la notion de culture ; des effets raffinés, des jeux de lumière, mais sans que cela soit pour autant ostentatoire », raconte l’architecte, qui a joué sur le lien entre intérieur et extérieur dans une volonté plus globale de flouter les perceptions, comme le permettent notamment, tout le long de la « rue basse », les lames de verre du designer Christophe Pillet.

Chaque bureau bénéficie d’une vue sur l’extérieur. C’était le souhait de l’architecte que l’usager du bâtiment « se sente bien dans l’espace, [et] que se dégage une perception sensuelle de la lumière et des matériaux ».
Chaque bureau bénéficie d’une vue sur l’extérieur. C’était le souhait de l’architecte que l’usager du bâtiment « se sente bien dans l’espace, [et] que se dégage une perception sensuelle de la lumière et des matériaux ». Jean-Pierre Porcher
Des matériaux au service de l’humain

Car, si elle a gagné seule le concours, Anne Demians a ensuite réuni une dream team composée, outre Christophe Pillet, de Patrick Norguet, du graphiste Ruedi Baur et du jardinier Pascal Cribier (disparu depuis), pour rendre un chantier abouti jusque dans ses détails. Dans le même ordre d’idée, elle a prêté une grande attention à la qualité constructive : « Essentielle pour moi, car elle est liée au développement durable. Je construis pour durer », précise l’architecte. Elle a aussi pris prétexte de la dimension passive pour proposer, tout le long de la façade, une trame en bois reconstitué. « C’est une technique unique que j’ai trouvée au Japon et que j’aimerais voir se répandre en Europe », explique celle qui souhaiterait développer une chaire de recherche sur les matériaux avec le ministère de la Culture. Des matériaux toujours au service de l’humain : « J’ai fait en sorte que chaque bureau ait une vue sur l’extérieur, j’ai voulu que chaque usager de ce bâtiment se sente bien dans l’espace, que se dégage une perception sensuelle de la lumière et des matériaux. À cet effet, j’ai imaginé Les Dunes comme un paysage très calme, qui mène au RER, car un bâtiment, aussi beau soit-il, s’inscrit dans un environnement et, par conséquent, dans une nécessaire fluidité de parcours. »

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