Rencontre avec India Mahdavi

India Mahdavi, architecte d’intérieur, designer et éditrice de ses propres collections de mobilier, revient sur son métier et sa manière de l’appréhender aujourd’hui, forte de son expérience et de son triple regard.

Début 2000, vous apparaissiez dans Vogue Paris sur une photo de groupe de designers français qualifié alors de « French Touch ». 
Oui, je m’en souviens. C’était une photo de William Klein sur le thème de « la grande famille du design ». La French Touch a rajeuni. On pourrait refaire cette photo aujourd’hui, mais n’y figureraient pas les mêmes personnes.

La French Touch a-t-elle survécu à Internet et à la globalisation ?
Oui, la French Touch existe toujours. Je n’arrête pas de dire que les Français ont un truc très particulier avec l’architecture d’intérieur. Ils créent effectivement des ambiances, mais le côté narratif est très fort dans leur façon de composer ces intérieurs. Cela fait partie de leur éducation. Il leur faut raconter des histoires, des lieux et des personnes. C’est quelque chose qu’ils font très bien. D’autre part, il existe en France une grande richesse en matière de savoir-faire, d’artisanat et de métiers d’art. Staffeurs, plâtriers, ébénistes, menuisiers, tapissiers, c’est vraiment une chance de les avoir. On ne s’en rend pas compte tant qu’on n’a pas travaillé ailleurs. Ils sont à la France ce que l’industrie du design est à l’Italie.

L’escalier du Monte-Carlo Beach Hôtel (2009).
L’escalier du Monte-Carlo Beach Hôtel (2009). Béatrice Amagat

Cette propension française à la narration correspond à votre habitude d’élaborer des scénarios pour vos projets. Vous rêviez d’ailleurs de devenir réalisatrice de films…
C’est vrai. J’ai d’ailleurs fini par comprendre pourquoi j’avais tellement envie de réaliser des films. Je voulais raconter des histoires et pouvoir créer mon propre monde esthétique. Finalement, je me suis rendu compte qu’avec le métier que j’exerçais, ajouter une dimension narrative aux choses était possible. Avant de commencer un projet, je visualise toujours celui pour qui je vais travailler.

Vous présidez le jury de Design Parade Toulon, nouvelle manifestation consacrée non pas au design, comme à Hyères, mais à l’architecture d’intérieur. Pourquoi avoir accepté ?
J’ai d’abord dit oui par amitié pour Jean-Pierre Blanc (directeur de la villa Noailles et organisateur de Design Parade, NDLR), mais aussi parce qu’il a déjà entrepris, à Hyères, avec Design Parade dans le cadre de la villa Noailles, un travail extraordinaire. J’approuve cette manière de mettre le pied de jeunes architectes d’intérieur à l’étrier. Le métier est difficile. Il n’y avait jusqu’à maintenant aucune manifestation pour eux. Ce travail est tellement lié à un lieu qu’il n’est pas facile de l’exposer. Là, ça se passe dans un hôtel particulier à l’abandon, que l’on investit tout l’été. Chacun des dix architectes d’intérieur aura sa propre pièce. Et l’entrée est libre.

Un bon projet, pour vous, c’est quoi ?
Un bon projet, c’est un bon client. Avec certains, vous pouvez aller très loin. Avec d’autres, moins. C’est très variable. Donc, l’architecte d’intérieur fait de son mieux en permanence.

La rencontre avec le client, c’est le moment déterminant ?
Oui. Parfois, c’est l’architecte qui pousse. Il veut saisir pleinement cette opportunité. Un autre va aller jusqu’à réaliser un projet, en dehors de son client, pour récupérer trois bonnes photos et les publier. Moi, je distingue plutôt projet privé et projet public. Le projet privé, c’est un travail de portraitiste. On peut faire le parallèle avec le photographe dont la photo va d’une certaine façon ressembler à la personne qui pose. Différents éclairages sont apportés, une expression particulière est retenue. Vis-à-vis des clients privés, il y a tout un jeu. On les suit et on les surprend en montrant d’eux quelque chose d’inattendu. Le projet, je le fais pour eux. C’est un travail de service qui doit leur ressembler parce que je n’ai pas envie de me répéter.

Le restaurant Sketch à Londres (2014).
Le restaurant Sketch à Londres (2014). Thomas Humery

Certains clients vivent des années dans l’intérieur livré, sans rien changer. Vrai ou faux ?
C’est vrai. Je pense que le travail de l’espace est une chose que beaucoup de gens appréhendent parce qu’ils n’ont pas ça d’instinct. Quand on les accompagne, cela change tout. En fait, quand j’ai écrit mon livre Home, c’était pour dire aux gens qu’ils pouvaient voir leur maison comme une garde-robe, où tout ce qu’on y fait habituellement est aussi possible chez eux : ajouter des accessoires, changer, bouger, jeter, recouvrir ou mélanger cher et pas cher. Home est moins un manuel de décoration qu’un outil de travail pour ceux qui veulent changer leur intérieur. Je n’y donne que des conseils tirés de mon expérience.

Les clients français ont-ils davantage peur de la faute de goût ?
Pour les clients privés, j’ai une chance énorme. Ce sont des gens qui possèdent des univers très forts. Je n’ai même pas envie de rentrer dans des questions de bon ou de mauvais goût. Quand bien même j’avancerais dans un univers qui ne serait pas le mien, je lirais quelque chose, je saisirais une personnalité, une intention, peu importe laquelle. Le pire, c’est quand on ne ressent rien. Parce qu’une maison, c’est un lieu de vie. C’est ce qui m’importe le plus. Les gens avec qui je travaille savent ce qu’ils aiment. Ils sont tous plus ou moins collectionneurs, dotés d’un regard particulier sur les objets, le mobilier ou les œuvres d’art.

Pour les chantiers publics, votre démarche est-elle différente ?
Elle est un peu différente parce que j’ai l’impression d’y exercer un travail en trois dimensions afin d’y créer des lieux matérialisant des identités fortes. Si je prends les exemples du restaurant Sketch, à Londres, ou du Café français, à Paris, ce sont des lieux entiers avec leur personnalité propre.

Bars ou restaurants, avec vous, on s’assied souvent sur des sièges en velours aux couleurs intenses…
C’est vrai. J’adore le velours parce que c’est l’un des seuls tissus qui permette d’avoir des couleurs très fortes. Ni le coton ni le lin ne produisent cet effet. Le velours renvoie la lumière, ce qui donne un côté texturé, suggérant le confort, ce que j’aime bien.

Le Café français à Paris (2013).
Le Café français à Paris (2013). Matthieu Salvaing

Au Monte-Carlo Beach, dans la Principauté de Monaco, vous parliez de recherches en amont menées à l’instinct, avec du ressenti, des souvenirs et des balades. Est-ce bien rationnel ?
Je pense que les vraies idées fortes viennent d’instinct. Au Monte-Carlo Beach, j’ai tout de suite vu que, dans ce bâtiment qui borde la mer le long d’une très jolie promenade allant vers La Vigie (nom de la villa de la princesse de Pless, médiatisée par Karl Lagerfeld, qui y habita dix ans, NDLR), il y avait un tout petit couloir pour accéder aux chambres. Je me suis dit qu’il était dommage d’entrer dans la chambre qu’on a louée par un couloir sombre, sans vue, alors qu’il est possible de passer par le côté tourné vers la mer. Les chambres deviennent alors des sortes de bungalows ouverts sur l’horizon. En se promenant sur place, on ressent forcément cette présence de la mer. Sur un plan, cette intuition peut venir, mais ce ne sera jamais pareil.

Les idées réalisées d’après un plan sont-elles donc moins risquées ?
Non. La preuve au Sketch de Londres, un projet rendu dans un délai très court. Il était déjà prévu d’afficher sur les murs de la partie restaurant de Pierre Gagnaire plus de 230 dessins de l’artiste David Shrigley. Mon client, Mourad Mazouz, m’a demandé de faire le mobilier. Quand je m’y suis rendue, j’ai senti un rythme : l’entrée, le coffee shop pour déjeuner et le bar en rotin, puis les escaliers qui mènent au restaurant. Tout était très vintage et dans une même veine. On arrivait alors dans un espace de l’artiste Martin Creed. Chaque pièce de mobilier, chaque assiette était différente. On ressentait une étonnante impression de brocante, d’éclectisme, mais univoque. Dans la grande pièce carrée sans fenêtres du restaurant, j’ai ressenti un besoin de fraîcheur. J’ai dit à Mourad que, face à tous les dessins de David Shrigley, j’avais envie d’opérer une compensation avec une grande pièce rose. Je lui ai demandé : « Est-ce que ça te va ? » Il m’a répondu : « Je n’aime pas trop le rose, mais j’ai confiance, fais ce que tu veux. »

Table Petite Friture (2015).
Table Petite Friture (2015). Ola Rindal

Vos clients vous laissent-ils vraiment carte blanche ?
Oui, mais à la limite, c’est moins drôle. La carte blanche du Sketch, à Londres, se faisait quand même autour du travail de David Shrigley, avec un nombre de places limité et un budget à respecter. J’avais ces contraintes et il fallait convaincre Mourad. Lui me laissait m’exprimer, mais me disait ce qu’il préférait dans ce que je lui proposais. J’aime les contraintes. C’est même mieux d’en avoir.

Quand vous faites un lieu pour une marque à forte identité, jusqu’à quel point êtes-vous libre ?
Cela dépend. Je viens de concevoir une petite boutique, rue Cambon, à Paris, pour la marque de parfums Memo. Sa fondatrice, Clara Molloy, avait déjà un univers, celui du voyage. Ses flacons étaient présentés sur des malles marron foncé. Elle avait un langage coloré qui était brun, doré et blanc cassé. Je trouvais que cela manquait un peu de féminité par rapport à Clara Molloy, qui est une fille qui présente beaucoup de sensibilité. L’espace ne le traduisait pas assez. On a essayé de féminiser son idée. Il n’était pas question de lui dire : on efface tout. Notre objectif est de nous saisir d’un ADN et de l’emmener quelque part. On a gardé certains éléments qu’on a redessinés. Le but de mon travail reste vraiment de retranscrire un univers de la façon la plus harmonieuse pour le rendre plus lisible.

Douze ans après une interview où vous nous disiez rêver de faire un hôtel, vous en avez réalisé sept !
J’aime bien les hôtels. J’ai eu la chance d’en faire beaucoup à un moment où ils offraient de vraies possibilités d’innovation. Les hôtels rassemblent plusieurs choses : l’abstraction de la résidence sans avoir à gérer le goût des clients ; c’est aussi un incroyable lieu d’échanges entre locaux et gens de passage. Que ce soit au Condesa DF, à Mexico, ou à l’Hôtel du Cloître, à Arles. Cela dit, ces hôtels comptent entre vingt et quarante chambres. Sur une plus grande échelle, c’est moins facile de conditionner une atmosphère propice aux rencontres.

Comment expliquez-vous le succès médiatique de l’hôtel Condesa DF, à Mexico ?
Le Condesa DF a été ouvert en 2003. Il y avait peu de petits hôtels avec de grandes ambitions, pas trop chers. Je voulais que tous les artistes y viennent prendre leur petit déjeuner. Et que les personnes de passage fraient avec eux. J’ai des amis qui m’on dit que les gens qu’ils devaient voir à Mexico étaient justement ceux qui y venaient régulièrement à l’heure du petit déjeuner (rires) ! C’est ce qui s’appelle devenir un spot ! J’ai aussi réussi ça au Sketch, à Londres, qui est maintenant un véritable succès commercial. Je n’imagine les hôtels et les restaurants que comme ça, vivants.

Le Condesa DF Hotel, à Mexico (2003).
Le Condesa DF Hotel, à Mexico (2003). Undine Prohl

Est-ce qu’à l’instar d’Andrée Putman, ce ne sont pas vos premiers succès à l’étranger – l’hôtel Townhouse de Miami, par exemple – qui, en France, ont attiré l’attention sur vous ?
Je me souviens qu’en France, après avoir travaillé à Londres et aux États-Unis, j’étais un peu frustrée de toujours entendre : « Toi, tu es de New York, c’est ça ? » Ou bien : « Toujours à Londres ? » (Rires.) J’ai ouvert un showroom en France aussi pour dire où j’étais basée.

Vous êtes l’unique designer française à avoir une boutique à votre nom, vendant votre mobilier !
À Londres, Tom Dixon a un peu ça. Mais c’est vrai que cela correspond plus ici à une tradition de décorateur, depuis Jean-Michel Frank jusqu’à Maison Jansen.

Votre travail abonde en effets graphiques. Cela paraît normal quand vous collaborez avec M/M ou Ich&Kar, mais vous avez aussi été formée au graphisme en plus de l’architecture et du design…
J’ai adoré travailler avec les M/M (Michael Amzalag et Mathias Augustyniak). Ils ont un monde tellement fort, presque radical. Nous avons cosigné le Café français parce qu’après notre travail sur l’espace, leur dessin du logo s’est appliqué du sol jusqu’aux tables. C’est ce qui tient tout et donne toute sa singularité au lieu.

Pouvez-vous être obsédée par une forme ou un motif et y travailler sans savoir si vous en ferez un siège ou un buffet ?
À vrai dire, le point de départ pour moi, ce sont le plus souvent mes projets d’architecture intérieure. Mais répondre à leurs besoins correspond aussi à mes envies dans l’absolu. Par exemple, pour le projet de l’Hôtel du Cloître, à Arles, j’avais déjà l’idée de travailler sur le cannage associé au métal. J’aimais bien ce mélange du végétal et de l’industriel. Le Sud m’a fait aimer le rotin. Ce sont des choses ressenties qu’on expérimente. Là, je viens de réaliser une installation pour la VitraHaus à Weil-am-Rhein (Allemagne). Chaque année, on demande à un créateur d’y faire une scénographie. L’exercice consiste à ne travailler qu’à partir des tissus et du mobilier présenté sur place. C’est quand même assez cadré. Nora (Nora Fehlbaum, co-dirigeante de Vitra, NDLR) aime bien qu’on choisisse un personnage à faire évoluer dans l’espace. On pense à quelqu’un avec un métier, un photographe par exemple, ce qui suggère un univers auquel on peut se raccrocher. En fait, moi, j’ai fait un espace pour Alice d’Alice au pays des merveilles. J’ai tout peint en rose et j’ai travaillé sur des échelles différentes.

L’Hôtel du Cloître, à Arles (2015).
L’Hôtel du Cloître, à Arles (2015). Matthieu Salvaing

Ce qui va bien avec l’échelle contrastée du bâtiment d’Herzog et de Meuron.
Oui. Nous avons ajouté des edelweiss surdimensionnées en feutre. Il y a des canapés, des sofas, avec une grande théière dans laquelle les enfants peuvent entrer. C’est assez rigolo. Alice peut y dormir partout. C’est ce que suggère le titre de l’exposition, la première phrase du livre de Lewis Caroll : « Alice was beginning to get tired. » (Alice commençait à se sentir fatiguée.)

Êtes-vous tentée par le design industriel ?
La question n’est pas d’être tentée. Je n’ai pas accès au design industriel. Quand vous commencez, si vous attendez que le V.I.A. (Valorisation de l’innovation dans l’ameublement, NDLR) fabrique à votre place, impossible de s’en sortir. Dès le départ, je me suis autoproduite. À mes débuts, j’avais des projets à meubler. L’offre n’était pas aussi foisonnante qu’aujourd’hui. Il y avait bien le design italien, les trucs en cuir, le côté industriel, mais, à vrai dire, cela me fichait un peu le bourdon. C’était plus simple de dessiner moi-même le mobilier sans l’industrie derrière moi. Comme j’ai un réseau de distribution minimal, qui s’appelle la rue Las Cases (rires), je n’ai pas intérêt à surproduire. C’est le système du serpent qui se mord la queue. Si je vais voir les industriels, ils vont me demander des quantités importantes pour qu’ils puissent les diffuser dans toutes leurs boutiques. Je travaille donc avec des artisans et je fais tout à la commande.

Dans la boutique d’India Mahdavi, à Paris, rue Las-Cases (VIIe).
Dans la boutique d’India Mahdavi, à Paris, rue Las-Cases (VIIe). Young-Ah Kim

Vous êtes donc devenue une architecte d’intérieur qui fait du design…
En même temps, je suis aussi un peu choquée de voir à quel point le métier de designer fait partie des moins rémunérés. Je ne pourrais pas vivre en tant que designer aujourd’hui. C’est affreux. Je vois ces designers qui ont un talent fou, reconnus par les médias, et qui gagnent en fait 3 % de royalties.

La visibilité médiatique comme complément de rémunération du designer, c’est cynique ?
Ce n’est pas normal dans la chaîne de compétences de voir la tête pensante, à savoir le designer, toucher 3 %, le fabricant, disons 1 %, et le distributeur, 2 %. Et pendant ce temps-là, au bénéfice de l’éditeur, c’est le designer qui incarne son investissement pour la création !

Les éditeurs de design industriel vous sollicitent-ils ?
Ma politique, c’était de dire que je voulais bien éditer, mais à condition qu’on ne me fasse pas de concurrence sur mon activité indépendante. Je veux bien dessiner pour IKEA ou Louis Vuitton. Aller loin dans la qualité, rencontrer des savoir-faire de qualité, oui. Mais quel intérêt de se mettre dans un tel rapport de dépendance ?

Votre position n’est-elle pas surtout celle d’une indépendante ?
Ah, oui ! Je suis très indépendante ! Ce qui est amusant, c’est que je suis très proche de mes clients. Il n’y a pas une semaine où je ne passe pas au showroom. À force de voir et de revoir mes meubles, j’en ai une vision très précise. Quand je crée un nouveau modèle, je peux demander qui l’a aimé ou pas et pourquoi. Je sais tout de suite comment les gens réagissent à ce que je fais. C’est impensable dans le design industriel.

Pourquoi proposer des petits objets en plus de votre mobilier ?
C’est un autre concept. Je voulais proposer des objets « chatty », des objets qui parlent. Ils ont de la présence et sont susceptibles de changer l’ambiance d’une pièce. Un beau coussin rajoute de la vie dans une pièce. Une assiette, un beau cendrier, tout cela, réalisé avec des savoir-faire du monde entier, enrichit ce que j’offre.

Tabourets Bishop et plateau Peanut.
Tabourets Bishop et plateau Peanut. India Mahdavi

L’artisanat vous permet d’être de toutes les étapes de la production, contrairement au design industriel.
L’artisanat est une chose qui me plaît et à laquelle j’ai accès. Je n’ai aucun dédain pour le monde du design industriel, mais c’est simplement un mode de production incompatible avec mes petites pièces. En revanche, si je devais aménager un hôtel de 200 chambres, cela m’intéresserait de développer quelque chose avec les industriels. Souvent, les questions de timing ne fonctionnent pas non plus. L’industriel peut mettre deux ans à développer un produit. Or, pour les hôtels, il faut aller assez vite.

Quand vous faites le tabouret Bishop et que, quelques années plus tard, vous ajoutez un plateau en en reliant deux pour composer une table, on se dit que l’industriel ne peut se permettre cette sorte de cadeau fait maison pour vos amis…
Il y a toujours un côté « famille » dans tout ce que je fais. Ce sont des familles d’objets. Ce plateau s’appelle Peanut (il est en noyer, NDLR). Il y a aussi un surplateau en céramique, le C.O.D. ou complément d’objet direct (rires). Le Bishop, c’est comme la poupée Barbie, il a plein d’accessoires (rires). En fait, c’est ça qui est génial : je peux développer mes idées et les produire.

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