En 1971, dans Les Monades urbaines, Robert Silverberg dépeint un monde surpeuplé, où les gens vivent dans des tours gigantesques. Même si les problèmes de poussée démographique, de campagnes délaissées, de croissance des villes et de rareté des sols obligent à construire toujours plus haut, la réalité n’a pas encore rejoint la fiction. C’est pourtant de cette dernière que sont nés les récents travaux de l’agence Gaëtan Le Penhuel & associés, exposés ce printemps par la Galerie d’architecture, à Paris : des logements à Aubervilliers, un campus scolaire à Clamart, un immeuble cinétique à Toulouse, une opération urbaine aux Batignolles et, aussi, l’étude prospective d’une « ville verticale » pour le Grand Paris.
Cette architecture vivante, dynamique, crée des espaces agréables : des jardins d’hiver dans les logements, des bureaux avec terrasses. On regrette que le projet soit juste ébauché. Depuis la rue, une rampe mène à la galerie commerciale. À 50 mètres du sol, crèche et logements donnent sur le square. À 130 mètres, c’est un marché de produits frais, récoltés sur place dans une serre de fruits et légumes cultivés hors sol. Tout en haut de la tour, un hôtel panoramique s’étend sous le toit-verrière. Les architectes ont proposé des solutions pour concevoir un édifice durable. Des androïdes sur le toit régulant la température et la ventilation couvrent les besoins électriques de l’hôtel, alimenté en eau par la collecte des eaux de pluie. Récupération de la chaleur du métro pour chauffer la piscine, filtrage des eaux grises pour arroser les cultures… À Paris, vivre ensemble entre ciel et terre, voilà une bien belle utopie… potentielle.
Gaëtan Le Penhuel & associés architectes. 23, rue de Cléry, 75002 Paris. lepenhuel.net
La Galerie d’architecture. 11, rue des Blancs-Manteaux, 75004 Paris. galerie-architecture.fr
