La nouvelle vie du Collège Néerlandais

Après cinq années de travaux, le Collège Néerlandais de la Cité internationale Universitaire de Paris vient de rouvrir ses portes. Un nouveau trésor moderniste dans la capitale…

« Optimiste et pragmatique ! », lance Fabien Oppermann, le directeur du Collège Néerlandais, en parlant de l’esprit qui a guidé la rénovation. De fait, ces maîtres-mots sont prégnants dans cette incroyable bâtisse moderniste. Lorsque les travaux de rénovation ont commencé en 2011, l’ordre du jour consistait en de simples améliorations logistiques (acoustique, accessibilité aux personnes à mobilité réduite, sécurité incendie…) mais finalement la restauration des boiseries et du mobilier sont venus compléter le programme.

Le Collège Néerlandais et son architecture géométrique sous haute influence Bauhaus…
Le Collège Néerlandais et son architecture géométrique sous haute influence Bauhaus… Frank Fockerman

Lorsqu’on entre dans le vaste hall de la Maison néerlandaise, c’est une atmosphère solaire qui domine. La pénétration de la lumière a toujours fait partie des priorités de l’architecte amstellodamois Willem Marinus Dudok (1884-1974), au moment de la construction du bâtiment en 1938. « Il était indispensable de conserver les espaces et les points d’entrée de lumière tels qu’ils étaient. Ce hall est chargé d’histoire : ici, auparavant se trouvait la salle à manger. C‘était une vraie salle vivante avec beaucoup de passage…» Aujourd’hui, on peut s’asseoir sur l’un des fauteuils juxtaposés à l’immense baie vitrée qui encadre un petit lac intérieur et sa cour.

Le hall d’entrée est l’endroit le plus lumineux du Collège Néerlandais. La cour intérieure sert de puits de lumière.
Le hall d’entrée est l’endroit le plus lumineux du Collège Néerlandais. La cour intérieure sert de puits de lumière. Paul Raftery

La salle des fêtes est probablement le lieu emblématique de la maison. Une pièce impressionnante dont le parquet et le mobilier – jusqu’aux luminaires – ont été restaurés à l’identique. Deux fresques murales surprenantes se font face : l’une représente les blasons des grandes universités hollandaises et l’autre, plus controversée, reprend une carte des colonies néerlandaises ! « Frans Vreede, le premier directeur, a démissionné suite à la réalisation de cette fresque. On ne pouvait pas – disait-il – se vanter de notre condition de colons dans un contexte international, où l’on accueille des étudiants du monde entier. » Au cours des travaux, deux autres fresques signées Dick Elffers (1910-1970) cachées derrières des faux murs ont aussi été retrouvées. « On aimerait en confier la restauration à une école d’art, car elles sont vraiment magnifiques ! », s’exclame Fabien Oppermann.

La salle de fête est la pièce maîtresse de la maison. Les lustres sont des copies commandées spécialement, reproduites à l’identique.
La salle de fête est la pièce maîtresse de la maison. Les lustres sont des copies commandées spécialement, reproduites à l’identique. Paul Raftery

Le reste de la maison respecte à la lettre l’esprit pragmatique de son architecte : 171 chambres avec leur pièce d’eau, une cuisine par étage, une salle de télévision, un lieu d’étude, un foyer (digne des bars hipster du quartier De Pijp à Amsterdam), un atelier réservé aux artistes peintres et sculpteurs, un autre pour les musiciens. Dans le paysage architectural parisien, le Collège Néerlandais est un joyau moderniste bien caché.

Spacieux et lumineux, les studios sont d’un confort inégalé.
Spacieux et lumineux, les studios sont d’un confort inégalé. Antoine Meyssonier
Les cuisines sont conçues pour accueillir une dizaine de personnes et disposent de toutes les commodités.
Les cuisines sont conçues pour accueillir une dizaine de personnes et disposent de toutes les commodités. Antoine Meyssonier
Dans les chambres doubles, tout le mobilier à été repensé mais toujours dans un esprit moderniste.
Dans les chambres doubles, tout le mobilier à été repensé mais toujours dans un esprit moderniste. Frank Fockerman

Thématiques associées