Le Fourvière, un hôtel béni des dieux

Sur la colline de Fourvière, un ancien couvent abrite désormais un hôtel quatre étoiles. Une reconversion aussi harmonieuse que surprenante, évoquant sa fonction originelle et l’histoire de Lyon.

Tout comme les gens, les lieux ont souvent plusieurs vies. C’est le cas du Fourvière Hôtel, installé sur la colline pieuse dominant l’ouest de la ville, dans les murs de l’ancien couvent de la Visitation Sainte-Marie, érigé en 1854. Il ressuscite aujourd’hui grâce à un passionné de brocante, Jean-Luc Mathias, et à Marianne Borthayre, qui s’étaient précédemment associés pour rénover et gérer le Collège Hôtel et l’Hermitage Hôtel.

Au Fourvière, ils ont imaginé 75 chambres et suites, installées sur trois niveaux. Dans ce lieu doté d’un riche héritage, le lobby a investi la nef de l’ancienne chapelle, donnant tout de suite le ton de cette réorchestration. Sa rénovation, autel compris, a demandé un an à l’entreprise Atelier Royal. Une renaissance à l’identique qui a permis de faire revivre les superbes tomettes et voûtes de brique d’origine, qui redonnent au péristyle son cachet. Partout l’identité profondément lyonnaise de l’hôtel est perceptible. Dans les étages, outre le code couleur instauré par Marianne pour installer une cohérence verticale (rouge au rez-de-chaussée, bleu au premier et jaune au deuxième étage), chaque chambre porte le nom d’un personnage ayant marqué l’histoire de la ville. D’autres clins d’œil sont parsemés çà et là, comme l’hommage à la tradition des tisserands dans l’Espace des Canuts ou, au grenier, une salle de cinéma projetant les films des frères Lumière et un théâtre de Guignol, tous les deux installés sur un sol souple représentant une carte de Lyon datant de 1847.

Un théâtre de Guignol au grenier fait partie des hommages que rend l’établissement au patrimoine emblématique lyonnais.
Un théâtre de Guignol au grenier fait partie des hommages que rend l’établissement au patrimoine emblématique lyonnais. Franck Paubel

En plus d’un « KFé » et d’un bar, deux restaurants ont ouvert : le bistronomique Les Téléphones et, plus tradi, Le Bouchon. Et pour s’en remettre, un couloir de nage chauffé de 25 mètres, un spa et une fontaine à glace ! Ami de longue date, l’artiste franco-argentin Pablo Reinoso a créé spécialement un parcours visuel en trois œuvres. Autant de ponctuations poétiques achevant de brouiller les lignes entre le couvent d’hier et l’hôtel d’aujourd’hui.

Fourvière Hôtel. 23, rue Roger-Radisson, 69005 Lyon. Tél. : 04 74 70 07 00.