Nouvelle génération : les Albums des jeunes architectes et paysagistes

Tous les deux ans, le ministère de la Culture et de la Communication présente ses Albums des jeunes architectes et paysagistes (AJAP). Objectif ? Favoriser l’accès à la commande, souvent difficile pour ces jeunes talents. Découvrez ici les vingt agences de la promotion 2016, en attendant l’exposition que la Cité de l’architecture et du patrimoine leur consacrera au printemps 2017.

MAAJ Architectes

Anne-Julie Martinon (35 ans) et Marc-Antoine Richard-Kowienski (37 ans) ont fondé MAAJ en 2011 à Paris.
www.maaj.fr

Anne-Julie Martinon et Marc-Antoine Richard-Kowienski ont fondé MAAJ en 2011 à Paris.
Anne-Julie Martinon et Marc-Antoine Richard-Kowienski ont fondé MAAJ en 2011 à Paris. DR

Pourquoi l’architecture ? Nous ne l’expliquons pas vraiment. Au départ, il y a certainement l’envie de construire. Petits, c’étaient des cabanes ; plus grands, celle de participer à la fabrication de nos cadres de vie et de nos paysages.
Votre rencontre ? À l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-Belleville, en quatrième année.
Votre projet le plus important ? Notre première réalisation, un chalet dans le Beaufortain. Il est à l’origine du travail que nous nous efforçons de mener sur chaque projet : l’utilisation des matériaux locaux, le travail du détail et le rapport au contexte.
Un bâtiment que vous auriez aimé construire ? Le musée de l’Eau de Juan Domingo Santos à Lanjarón, en Espagne. Pour la poésie qui s’en dégage, pour sa cohérence constructive et pour le travail sur la lumière.
Une date importante pour l’agence ? Le 30 mars 2016, jour de l’annonce des lauréats des AJAP. Au-delà de cette belle reconnaissance de la part de la profession, nous espérons que ce prix nous permettra d’étendre notre réflexion à d’autres types de projets.
Ce que vous défendez ? L’agence a acquis la conviction que la connaissance et la pratique du site sont essentielles à la réflexion sur l’architecture. Il s’agit de comprendre les lieux dans lesquels nous construisons : à chaque projet, une attitude face à son territoire.
Un architecte que vous admirez ? Alberto Campo Baeza et Peter Zumthor. Impossible de choisir.
Un rêve ? Réussir à construire un bâtiment intemporel. Faire comme s’il avait toujours été là.

Chalet beaufortain à Arêches-Beaufort, en Savoie (2011).
Chalet beaufortain à Arêches-Beaufort, en Savoie (2011). DR


Guillaume Ramillien

Guillaume Ramillien (34 ans) a créé son agence en 2008 à Paris.
www.guillaumeramillien.fr

Guillaume Ramillien a créé son agence en 2008 à Paris.
Guillaume Ramillien a créé son agence en 2008 à Paris. Léonce Barbezieux

Pourquoi l’architecture ? Parce qu’elle n’est pas un acte isolé. Qu’elle convoque nombre des enjeux de notre société, de sujets d’engagement, et embrasse des champs immenses.
Votre projet le plus important ? Ils le sont tous. Notre centre socioculturel en bois dans le Val-de-Marne, premier équipement public livré par notre atelier, restera une étape importante. Nos efforts sont aujourd’hui consacrés au chantier d’une cité-jardin dans la Nièvre (34 logements). À la fois projet d’architecture, de paysage et d’espace public, il nous donne la chance inouïe de contrôler la qualité à toutes les échelles.
Un bâtiment que vous auriez aimé construire ? La chapelle Saint-Benedict, de Peter Zumthor, à Sumvitg, en Suisse. Pour la perfection de sa figure qui lie admirablement spatialité intérieure, dispositif structurel, vibration de sa vêture, topographie et grand paysage.
Une date importante pour l’agence ? Chaque jour, depuis un soir de 2008 où, jeune lauréat du concours Europan, je décidais de m’installer à mon compte. Avec enthousiasme, sans penser à la crise financière qui se manifestait, faisant de la frugalité ma condition.
Ce que vous défendez ? Une architecture optimiste et exigeante qui puise parmi ses ressources propres pour toujours se renouveler et proposer des formes construites surprenantes.
Un architecte que vous admirez ? Auguste Perret, Alvar Aalto, Alvaro Siza, Peter Zumthor… Ils sont trop nombreux pour se risquer ici à un inventaire complet.
Un rêve ? Continuer à trouver chaque matin la force (intérieure) et les opportunités (extérieures) de mener les combats d’un cadre bâti et paysager de qualité. Être toujours animé de ce désir.

Centre socioculturel Christian-Marin à Limeil-Brévannes, dans le Val-de-Marne (2015).
Centre socioculturel Christian-Marin à Limeil-Brévannes, dans le Val-de-Marne (2015). Pascal Amoyel


Architectures Back Caclin

Yann Caclin (32 ans) et Doonam Back (37 ans) se sont associés en 2010 à Nancy (54).
abc-studio.net

Yann Caclin et Doonam Back se sont associés en 2010 à Nancy (54).
Yann Caclin et Doonam Back se sont associés en 2010 à Nancy (54). DR

Pourquoi l’architecture ? L’architecture, c’est la vie.
Votre rencontre ? En première année à l’École nationale supérieure d’architecture de Nancy.
Votre projet le plus important ? Le concours étudiant CIMbéton en 2005 : notre premier projet ensemble.
Un bâtiment que vous auriez aimé construire ? Le stade de Braga, au Portugal, d’Eduardo Souto de Moura.
Ce que vous défendez ? La qualité d’usage pour ceux qui occupent l’espace. Le rapprochement des cultures.
Un architecte que vous admirez ? Eduardo Souto de Moura.
Un rêve ? Étudiants, nous rêvions de faire ce que nous faisons aujourd’hui. Notre rêve aujourd’hui ? Simplement que cela continue.

Gymnase à Neuves-Maisons, en Meurthe-et-Moselle (2013).
Gymnase à Neuves-Maisons, en Meurthe-et-Moselle (2013). Cyrille Lallement


Les Jardiniers nomades

Stanislas Bah-Chuzeville (31 ans), Richard Mariotte (28 ans) et Arnaud Mermet-Gerlat (30 ans) ont fondé Les Jardiniers nomades en 2012 à Saint-Jean-d’Ardières.
www.lesjardiniersnomades.com

Stanislas Bah-Chuzeville, Richard Mariotte et Arnaud Mermet-Gerlat ont fondé Les Jardiniers nomades en 2012 à Saint-Jean-d’Ardières.
Stanislas Bah-Chuzeville, Richard Mariotte et Arnaud Mermet-Gerlat ont fondé Les Jardiniers nomades en 2012 à Saint-Jean-d’Ardières. DR

Pourquoi le paysage ? Nos origines rurales (Beaujolais, Vercors et Vosges) nous ont très tôt donné le goût pour les paysages patrimoniaux et culturels. Cette profession s’est donc rapidement imposée à nous comme une évidence.
Votre rencontre ? Nos parcours respectifs n’ont pas toujours suivi des trajectoires linéaires mais ont tous fini par converger vers la Belgique et la formation d’architecte paysagiste à l’école de Gembloux.
Votre projet le plus important ? Le Syndrome de la page blanche, notre premier projet pour les Hortillonnages d’Amiens, dans le cadre du festival Art, villes et paysage. Cette première expérience est une source de motivation qui nous a vraiment fait prendre conscience du potentiel créatif de notre métier.
Un projet que vous auriez aimé réaliser ? La High Line, à New York. Cette reconversion d’une ancienne voie ferrée de Manhattan en un parc urbain en partie suspendu est à nos yeux un grand succès populaire et un modèle d’écologie urbaine.
Une date importante pour l’agence ? Le 30 mars 2016, jour de la proclamation des lauréats des AJAP. Une forme de validation des efforts produits jusque-là qui nous laisse penser que l’on est sur la bonne voie.
Ce que vous défendez ? Savoir-faire (enrichir nos connaissances en explorant toujours plus), savoir faire faire (transmettre et partager nos expériences) et faire savoir (faire naître des interactivités singulières entre un lieu et un public).
Un paysagiste que vous admirez ? Jacques Simon.
Un rêve ? Exercer pleinement notre passion, sans compromis…

« Fa d’eau », au Festival international de jardins, à Ponte de Lima, au Portugal (2015).
« Fa d’eau », au Festival international de jardins, à Ponte de Lima, au Portugal (2015). DR

 

Martinez Barat Lafore Architectes

Benjamin Lafore (33 ans) et Sébastien Martinez Barat (33 ans) collaborent depuis 2007. Ils sont basés à Ivry-sur-Seine et à Toulouse.
www.martinezbaratlafore.com

Benjamin Lafore et Sébastien Martinez Barat collaborent depuis 2007. Ils sont basés à Ivry-sur-Seine et à Toulouse.
Benjamin Lafore et Sébastien Martinez Barat collaborent depuis 2007. Ils sont basés à Ivry-sur-Seine et à Toulouse. DR

Pourquoi l’architecture ? C’est une pratique qui se situe à la jonction de la vie des formes et des multitudes de formes de vie. Même si l’architecture ne change pas le monde, elle augmente les choix possibles.
Votre rencontre ? À l’École nationale supérieure d’architecture de Toulouse, puis à celle de Paris-Malaquais, où nous partagions ambitions théoriques et affinités pour la culture pavillonnaire, qui nous ont conduits à fonder la revue Face b puis à créer notre agence.
Votre projet le plus important ? Intérieurs, Notes et Figures, le pavillon belge que nous avons réalisé pour la Biennale d’architecture de Venise en 2014. Nous avons analysé les figures architecturales issues des transformations apportées par les habitants sur leur cadre de vie et reconstitué en retour le paysage domestique issu de ces observations.
Un bâtiment que vous auriez aimé construire ? Le Désert de Retz, à Chambourcy, un parc constitué d’une collection de folies architecturales sans autre fonction que d’habiter le paysage et d’accompagner des rituels multiples.
Une date importante pour l’agence ? Le 1er juillet 2016 signe notre départ pour quatre mois de résidence à la Villa Kujoyama, à Kyoto, pour réaliser une gamme de folies architecturales.
Ce que vous défendez ? Une architecture explicite, qui énonce clairement ce qu’elle offre et ce qu’elle n’offre pas. Penser une architecture ne consiste pas à tordre une réalité pour la faire coïncider avec des désirs préétablis mais à comprendre, sélectionner et formuler une situation.
Un architecte que vous admirez ? L’éclectique Philip Johnson, qui a traversé le XXe siècle.
Un rêve ? Construire un lotissement et en publier le roman.

La Brigantine, maison de ville à Toulon (2016).
La Brigantine, maison de ville à Toulon (2016). DR


SOJA Architecture

Sonia Leclercq (32 ans) et Jean-Aimé Shu (33 ans) ont fondé SOJA en 2013 à Paris.
soja-architecture.com

Sonia Leclercq et Jean-Aimé Shu ont fondé SOJA en 2013 à Paris.
Sonia Leclercq et Jean-Aimé Shu ont fondé SOJA en 2013 à Paris. DR

Pourquoi l’architecture ? Pour révéler des lieux par de nouveaux usages et une expérience sensible, poétique et matérielle.
Votre rencontre ? À l’École d’architecture de la ville et des territoires de Marne-la-Vallée en 2006.
Votre projet le plus important ? Les études pour la transformation en résidence d’artistes d’une ancienne malterie de la fin du XIXe siècle construite sur les bords de Seine, projet qui a accompagné le lancement de l’agence en 2013. Notre intervention s’articule autour du travail de la lumière naturelle afin de révéler le patrimoine existant.
Un bâtiment que vous auriez aimé construire ? La Maison sur la cascade de Frank Lloyd Wright.
Une date importante pour l’agence ? Le 8 octobre 2010. Jean-Aimé vivait et travaillait à Londres. À l’occasion d’une visite de Sonia, nous faisons une longue promenade architecturale dans la ville. Au cœur du Barbican, nous nous décidons à nous lancer dans l’aventure SOJA. Un mois plus tard, Jean-Aimé revient s’installer à Paris.
Ce que vous défendez ? Nous considérons les XIXe et XXe siècles comme le terreau de l’architecture contemporaine. La mise en lumière que nous proposons sur ces édifices permet de les comprendre tout en éclairant le monde dans lequel nous vivons. Sur ce terrain d’intervention, c’est bien l’humain qui guide avant tout notre démarche, quelle que soit l’échelle du projet : mobilier, édifice, ville.
Un architecte que vous admirez ? Auguste Perret, Wang Shu ou encore Peter Zumthor, dont Sonia a suivi l’enseignement à Mendrisio, en Suisse.
Un rêve ? Ne jamais avoir de regrets. Toujours et longtemps.

Ancienne malterie à Ris-Orangis, dans l’Essonne (2013).
Ancienne malterie à Ris-Orangis, dans l’Essonne (2013). DR
Étude pour la transformation d’une ancienne malterie en résidence d’artistes à Ris-Orangis, dans l’Essonne (2013).
Étude pour la transformation d’une ancienne malterie en résidence d’artistes à Ris-Orangis, dans l’Essonne (2013). DR


Mutations Architectes

Pierre Heulhard de Montigny (33 ans), Quentin Belin (32 ans) et Marie-Hélène Pinoche (32 ans) ont fondé Mutations Architectes en 2014 à Lille.
www.mutations-architectes.com

Pierre Heulhard de Montigny, Quentin Belin et Marie-Hélène Pinoche ont fondé Mutations Architectes en 2014 à Lille.
Pierre Heulhard de Montigny, Quentin Belin et Marie-Hélène Pinoche ont fondé Mutations Architectes en 2014 à Lille. DR

Pourquoi l’architecture ? L’architecture allie créativité, implication dans la société et action tangible. Ce n’est donc pas le pire des métiers.
Votre rencontre ? À l’École supérieure des arts Saint-Luc Tournai, en Belgique. Nos retrouvailles à Paris, sept ans plus tard, coïncident avec l’envie de se lancer ensemble dans l’aventure humaine qu’est la création d’une agence. Étonnamment, nous sommes toujours une équipe soudée.
Votre projet le plus important ? En termes de taille et de budget, et surtout parce qu’il évoque notre appétit pour les prototypes, c’est celui qui nous lie à un drôle de promoteur, avec le concours de l’établissement public foncier d’Île-de-France et de la ville de Montreuil, pour un bâtiment qui abritera des activités artisanales, quelques bureaux et une couche
de logements. Les savants calculs de mètres carrés, de charges foncières et de réglementations vont nous faire ressembler à Odile Decq sous peu !
Un bâtiment que vous auriez aimé construire ? La maison de Victor Horta, à Saint-Gilles, en Belgique, est exemplaire car c’est l’aboutissement d’un travail d’orfèvre et de groupe où chacun a contribué de manière visible à une réussite qui perdure.
Une date importante pour l’agence ? Celle où nous avons passé vingt-quatre heures en immersion dans le « home » pour handicapés mentaux des Blés d’or, à Mourcourt, toujours en Belgique, pour bien comprendre le contexte avant d’esquisser un projet d’extension. Expérience à la fois éprouvante, riche d’enseignements et d’amour.
Ce que vous défendez ? Accompagner les changements de nos sociétés est une idée qui nous plaît bien. Cela se traduit par quelques projets spontanés qui nous ont emmenés jusqu’au Parlement européen.
Un architecte que vous admirez ? Vincent Vaulot, pour sa démarche souvent radicalement différente de la nôtre, en ce sens qu’elle porte son intérêt sur le design de la ligne pure.
Un rêve ? Parler couramment le langage des acronymes.

« Le Village suspendu » : projet de 12 logements étudiants pour un concours lancé en 2015 par l’office public Habitat du littoral (Pas-de-Calais).
« Le Village suspendu » : projet de 12 logements étudiants pour un concours lancé en 2015 par l’office public Habitat du littoral (Pas-de-Calais). DR

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