A Miami, Cristina Celestino reçoit chez Fendi

Fendi n’en finit pas d’étendre son domaine. Loin des sacs et des fourrures de ses débuts romains en 1925, la marque, qui appartient au groupe LVMH depuis 2001, est devenue un label qui pense global. A Miami, elle présente la Happy Room, un salon VIP signé de la jeune designer italienne Cristina Celestino.

Lors du dernier défilé Fendi Homme, on sentait déjà comme un air de « pradaïsation » dans le décor, notamment avec l’escalier tapissé de fourrure curcuma. Comme une volonté de sur-imprimer sa marque en affichant ses points de vue esthétiques jusque dans le décor d’une vie rêvée. Ce que Prada fait avec l’architecte hollandais Rem Koolhaas sous le regard médusé de la planète mode. A Miami, comme Vuitton (autre griffe du groupe LVMH), Fendi montre non pas l’image mais la réalité d’un univers esthétique nouveau. Via des rééditions, la marque participe depuis son QG romain à la redécouverte de l’univers historique de l’ensemblier italien Guglielmo Ulrich. Mais à Design Miami, où il est présent depuis huit ans, Fendi semble tourner le dos au passé. C’est Cristina Celestino, une jeune designer italienne sortie de l’IUAV, la grande école d’architecture de Venise, qui a mis au point la Happy Room.

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Cette sorte de lounge VIP itinérant suggère de quel rideau de velours se chauffe Fendi quand il reçoit les amis de la maison. Les designers qui travaillent pour des marques de mode disent souvent qu’il leur faut diffuser un esprit et une démarche connexes. Volumes ronds, couleurs soft… Ici, rien n’agresse. La sophistication, qu’il s’agisse, d’un luminaire, d’un paravent ou d’un fauteuil, n’induit aucune froideur. On se sent un peu comme dans l’ambiance protectrice d’un boudoir. Si la coiffeuse de star installée dans le décor a des réminiscences 1930, elles sont légères. On pense plutôt au travail, certes moins retenu, du jeune designer Matteo Cibic chez le label de tissu Bonotto.

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Ce qui est tout aussi contemporain, c’est la netteté des volumes de la moindre table, des sièges et des paravents. Et surtout cette façon dont les contours se détachent sur fond de mur rose poudré. Comme si la jeune designer maîtrisait déjà tout. Sous pavillon Fendi, elle a peu de chances de passer inaperçue…

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