Back on the road en Californie

Ouverte en 1937, la Highway 1, plus connue sous le nom de Route 1, déroule son ruban d'asphalte tourmenté entre Los Angeles et San Francisco. Devenue mythique sous la plume de Jack Kerouac et d'Henry Miller, chantée par Joan Baez et plusieurs générations de musiciens, empruntée depuis par des millions de conducteurs en quête de sensations fortes, elle est un trait d'union entre une Amérique démesurément urbaine et une Amérique sauvage et éternelle, celle des grands espaces.

Jours 5 & 6 : Big sur

Indissociable de la Route 1, Big Sur est un trait de côte de 200 km rendu célèbre par l’écrivain Jack Kerouac qui, dans son ouvrage intitulé Big Sur, raconte son séjour de l’été 1962. Sa cabane se trouvait sous le pont de Bixby, Raton Canyon dans le livre. La beauté des paysages, la solitude, le fracas des vagues sur les flancs des montagnes tombant dans la mer, l’alcool aussi, lui inspirèrent quelques pages furieuses et tourmentées, pour ne pas dire infernales, à l’opposé d’un Henry Miller, autre personnage emblématique de Big Sur. Lui aima tant cette côte sauvage qu’il y passa près de vingt ans de sa vie. Après la visite de Hearst Castle, folie de 165 pièces réalisée en 1947 par Julia Morgan, première femme architecte de Californie, pour William Hearst, magnat de la presse, la librairie Henry Miller sera notre seule halte culturelle. À Big Sur, la nature est reine. Elle prend la forme de la cascade McWay tombant sur le sable, des plages de Pfeiffer Beach, des criques sauvages de Gorda, Lucia et Ragged Point, havres de paix pour les éléphants de mer, ou de longues promenades sous les séquoias des parcs de Pfeiffer Big Sur et de Los Padres.

La piscine gréco-romaine de Hearst Castle, folie du magnat de la presse William Randolph Hearst
La piscine gréco-romaine de Hearst Castle, folie du magnat de la presse William Randolph Hearst Antoine Lorgnier
Une des suites avec vue de l’hôtel Post Ranch Inn, qui fête cette année ses 30 ans.
Une des suites avec vue de l’hôtel Post Ranch Inn, qui fête cette année ses 30 ans. Antoine Lorgnier

Jours 7 & 8 : San Francisco

San Francisco se prépare à célébrer le 50e anniversaire du Summer of Love, deux mois de concerts estampillés Grateful Dead, Janis Joplin, George Harrison ou Jimi Hendrix qui, en 1967, attirèrent 100 000 jeunes en quête d’une nouvelle vie. Le quartier de Haight-Ashbury a gardé des traces de cet été placé sous le signe de la musique, de l’amour libre et de la drogue. Les boutiques de fringues de l’époque y foisonnent et le culte de l’herbe a été remplacé par celui du billet vert. Sur les murs, les portraits des héros d’alors continuent de faire rêver le chaland car San Francisco ne peut se défaire de cette image hippie qui lui colle à la peau. Comme les autres visiteurs, nous sautons dans le premier cable car disponible, cherchons une place dans un bateau en partance pour Alcatraz pour goûter au grand frisson de l’incarcération, grimpons dans un bus panoramique pour nous rendre au Golden Gate et admirer le coucher du soleil. Cela ne suffit pas à résumer l’âme de San Francisco. Alors, nous avons aussi pris le temps de parcourir la ville à pied pour dénicher les belles maisons victoriennes avec vue sur la baie, de nous joindre aux habitants dansant le rock dans le parc de Golden Gate et de déambuler dans le magnifique De Young Museum. Nous n’avons pas cherché la maison bleue adossée à la colline. La nostalgie ne sied finalement pas si bien que ça à San Francisco !

À San Francisco, le quartier de North Beach a gardé nombre de vieilles enseignes publicitaires dont certaines illuminent encore les rues à la nuit tombée.
À San Francisco, le quartier de North Beach a gardé nombre de vieilles enseignes publicitaires dont certaines illuminent encore les rues à la nuit tombée. Antoine Lorgnier
Impossible de ne pas faire un tour en cable car. Attention, ils sont vite pris d’assaut !
Impossible de ne pas faire un tour en cable car. Attention, ils sont vite pris d’assaut ! Antoine Lorgnier