Tourisme : A Cologne, l'eau, l'art, la vie !

Au cœur du très dynamique Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Cologne affiche un dispositif artistique des plus ambitieux qui n’a rien à envier aux grandes métropoles européennes. D’ailleurs, forte de deux mille ans d’histoire, cette ville, qui a connu un immense rayonnement artistique et culturel au Moyen Âge, pourrait bien de nouveau servir d’exemple…

Des références artistiques confirmées
Il le dit lui-même, ses efforts en tant que commissaire n’auraient sans doute pas porté leurs fruits aussi vite si la ville n’avait pas disposé d’un milieu artistique aussi fort et structuré. À commencer par les artistes (Gerhard Richter, Rosemarie Trockel, Cosima von Bonin, feu Martin Kippenberger…) et leurs collectionneurs, qui vivent ici et interagissent mutuellement.

La galerie Gisela Capitain se consacre principalement à l’art contemporain américain et allemand des années 80 et 90.
La galerie Gisela Capitain se consacre principalement à l’art contemporain américain et allemand des années 80 et 90.

Puis, grâce à un réseau de galeries bien établies – une bonne centaine, annonce-t-on de manière officielle – qui font le lien et dont certaines sont aujourd’hui considérées comme des poids lourds du marché international : Daniel Buchholtz, Gisela Capitain, Christian Nagel, Karsten Greve… Enfin, par la force de frappe d’une institution muséale que la ville a eu l’intelligence de créer lorsque les collectionneurs Irene et Peter Ludwig ont tendu une perche.

Spécialisée dans l’art contemporain international, la galerie Buchholz dispose également d’espaces d’exposition à Berlin et New-York.
Spécialisée dans l’art contemporain international, la galerie Buchholz dispose également d’espaces d’exposition à Berlin et New-York.

« Les Ludwig n’habitaient pas Cologne mais Aix-la-Chapelle. Dans les années 70, ils cherchaient à léguer leur collection, mais uniquement en contrepartie de la création d’un musée pour la présenter. Les pouvoirs publics de Cologne ont bien compris la chance qui s’offrait à la ville de bénéficier de l’une des plus belles collections d’alors : un fonds remarquable de Picasso, mais aussi d’œuvres du Pop art, d’artistes allemands des années 60 et 70 », raconte Rita Kersting, directrice adjointe du musée Ludwig (@museumludwig).

« Shadowline » (1967), de Kenneth Noland, au musée Ludwig. Créé à partir de la très riche collection d’art moderne d’Irene et Peter Ludwig, dont ils ont fait don à la ville en 1976, l’institution propose également des expositions temporaires de haute volée.
« Shadowline » (1967), de Kenneth Noland, au musée Ludwig. Créé à partir de la très riche collection d’art moderne d’Irene et Peter Ludwig, dont ils ont fait don à la ville en 1976, l’institution propose également des expositions temporaires de haute volée.

Cette historienne de l’art se souvient encore de sa découverte de l’endroit : « J’y ai d’abord travaillé en tant que stagiaire. C’était formidable de pouvoir évoluer au milieu de tant d’œuvres aussi remarquables. À cette époque, Cologne était vraiment une place pour les avant-gardes, riche de connexions évidentes avec New York. Alors, bien des années plus tard, lorsque le poste de directeur adjoint s’est libéré, je n’ai pas hésité un instant à présenter ma candidature. Ce dont je me réjouis encore aujourd’hui. »

L’escalier magistral du Ludwig Museum.
L’escalier magistral du Ludwig Museum.

Car, outre la richesse de sa collection, le musée Ludwig est à la pointe en matière d’expositions temporaires : des artistes tels que Matthew Barney, Franz West, Isa Genzken ou Pierre Huyghe ont occupé ses murs. Et bien évidemment Gerhard Richter, qui donne régulièrement à l’institution la primeur d’œuvres jamais exposées. La proximité du bâtiment érigé en 1986 par les architectes Peter Busmann et Godfrid Haberer avec le Dom, la gare et les rives du Rhin en fait forcément un lieu central, dans une ville où l’on circule facilement à pied, même lorsqu’il s’agit de passer le fleuve pour rallier la Messe (parc des expositions).

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