En Norvège, une cabane sauvage

Avant que les architectes Yashar Hanstad et Marianne Løbersli Sørstrøm, de Trondheim, ne viennent à son secours, cette ancienne baraque à bateaux ne tenait presque plus debout. Construite il y a cent cinquante ans sur la côte ouest de la Norvège, isolée, elle méritait une attention toute particulière. Sa transformation en une jolie cabane au bord de l’eau, idéale pour des séjours paisibles et très nature, relève du coup de baguette magique.

En Norvège, une cabane est un droit que l’on acquiert à la naissance. Malgré l’urbanisation que le pays a connue depuis les années 50, les Norvégiens ont conservé des liens étroits avec ces maisonnettes qui leur donnent un accès privilégié à la nature. Toutefois, chaque année, les terribles tempêtes de la mer du Nord détruisent des centaines d’entre elles.

Ancrée sur et dans la roche, la cabane convoque celle-ci comme élément de décor intérieur. Si la charpente en bois est neuve et généralement peinte en blanc, tout le vieux bois recyclé de l’ancienne construction a conservé sa couleur naturelle pour marquer son histoire.
Ancrée sur et dans la roche, la cabane convoque celle-ci comme élément de décor intérieur. Si la charpente en bois est neuve et généralement peinte en blanc, tout le vieux bois recyclé de l’ancienne construction a conservé sa couleur naturelle pour marquer son histoire. Gaëlle Le Boulicaut

Le fait que celle-ci ait été toujours debout, lorsque Stein Erik Sørstrøm a acheté le terrain en 2009, suffisait à prouver qu’elle était bien située : à la fois au bord de l’eau et solidement ancrée sur deux rochers de granit la protégeant contre les éléments. « C’est un vrai privilège de concevoir et de construire quelque chose dans un lieu comme celui-ci », confie Yashar Hanstad, qui a concrétisé ce projet en 2011 avec sa compagne, Marianne Løbersli Sørstrøm, pour les parents de celle-ci. Stein Erik Sørstrøm, le père, avait alors engagé le couple pour imaginer et superviser la reconstruction de la cabane. « C’était une jolie construction traditionnelle. Malheureusement, elle était tellement détériorée lorsque nous avons acheté le terrain qu’il était impossible de la restaurer pour un budget raisonnable », explique le propriétaire des lieux.

Relevés, les panneaux de bois révèlent un abri « in & out » qui invite à une interaction étroite avec la nature environnante.
Relevés, les panneaux de bois révèlent un abri « in & out » qui invite à une interaction étroite avec la nature environnante. Gaëlle Le Boulicaut