En Norvège, une cabane sauvage

Avant que les architectes Yashar Hanstad et Marianne Løbersli Sørstrøm, de Trondheim, ne viennent à son secours, cette ancienne baraque à bateaux ne tenait presque plus debout. Construite il y a cent cinquante ans sur la côte ouest de la Norvège, isolée, elle méritait une attention toute particulière. Sa transformation en une jolie cabane au bord de l’eau, idéale pour des séjours paisibles et très nature, relève du coup de baguette magique.

Les anciennes lattes de plancher ont donc fait office de coffrage pour le béton lors de la construction du mur situé à l’arrière de la cabane. Le toit en tôle d’origine a, quant à lui, servi à recouvrir les panneaux qui s’ouvrent en basculant vers le haut. Enfin, l’habillage extérieur, qui était patiné, a été nettoyé pour revêtir les murs intérieurs. « Lorsque vous avez du bois vieux de deux ou trois siècles, c’est plutôt intéressant d’essayer de le restaurer pour que les occupants puissent ressentir une partie de l’histoire liée aux matériaux. Cela contribue à l’atmosphère du lieu », affirme l’architecte.

La banquette, toute de simplicité accueillante avec, à ses pieds, la table basse « Dama » (Poliform), qui sert aussi de tabouret. Au mur, une photo de l’ancienne construction.
La banquette, toute de simplicité accueillante avec, à ses pieds, la table basse « Dama » (Poliform), qui sert aussi de tabouret. Au mur, une photo de l’ancienne construction. Gaëlle Le Boulicaut

Cet ancien espace de travail s’est donc découvert une vocation conviviale. Sa proximité avec l’eau et la nature en font un spot idéal pour passer de bons moments en famille et entre amis. C’est d’ailleurs ainsi qu’en parle Stein Erik Sørstrøm : « C’est un “lieu intermédiaire”. Lorsque l’on revient de la pêche, on peut nettoyer les poissons, boire un verre, et ranger le matériel durant l’hiver. Nous organisons de petits repas sur place de temps en temps. C’est aussi un endroit agréable à vivre entre amis après une journée en mer ou après être allé chasser dans les forêts alentour. Le côté sauvage de la nature est omniprésent sur ce site à la fois protégé et fortement ancré dans l’histoire. C’est un sentiment réconfortant. »

À la fi n du séjour, la cabane se referme comme une huître. Ainsi sécurisée, elle est prête à affronter les longues périodes d’inoccupation pendant l’hiver nordique.
À la fi n du séjour, la cabane se referme comme une huître. Ainsi sécurisée, elle est prête à affronter les longues périodes d’inoccupation pendant l’hiver nordique. Gaëlle Le Boulicaut