Restaurant : Le Camondo rend hommage aux Arts déco

Installé dans l’ancien garage de l’hôtel particulier éponyme désormais transformé en musée, Le Camondo profite d’une idéale cour pavée et des derniers rayons de l'automne.

Le Camondo rappelle des souvenirs aux étudiants en architecture intérieure. Toute une génération s’en souvient : leur école fut d’abord installée dans l’illustre demeure d’une richissime lignée d’aristocrates, léguée à l’Union centrale des arts décoratifs en tant qu’authentique panorama de l’art français du XVIIIe siècle.

La cour pavée du Camondo, anciennement lieu d’entretien de limousines, fait le bonheur des clients caressés par la douceur de l’été indien.
La cour pavée du Camondo, anciennement lieu d’entretien de limousines, fait le bonheur des clients caressés par la douceur de l’été indien.

Bien qu’ayant migré boulevard Raspail en 1987, ladite école en porte toujours le nom. Ils se souviennent aussi que dans les communs, l’aile gauche de l’hôtel particulier reconstruit à la Belle Époque, se tenait la remise aux automobiles – les cours avaient lieu dans l’aile droite, jadis réservée aux écuries. Le restaurant, installé dans ce garage peu ordinaire, profite ainsi d’une cour pavée initialement destinée à l’entretien et au lavage des landaulets (une sorte de limousine) et autres Panhard collectionnées par le comte Moïse de Camondo.

Au sous-sol, les cuisines du Camondo remplacent dorénavant l’atelier de mécanique. En mode jardin d’hiver, l’agencement imaginé par la jeune agence Favorite évince la frontière entre intérieur et extérieur. Le haut volume mis en valeur par les anciens piliers, les poutrelles d’acier et les caissons du plafond d’origine provoque immédiatement l’adhésion.

L’agence Favorite a conçu la décoration en conservant une partie de l’architecture originale.
L’agence Favorite a conçu la décoration en conservant une partie de l’architecture originale. Photo DR

Central, le vaste bar opère comme une colonne vertébrale, dominé qu’il est par une structure de verre et de laiton et par un grand lustre en un ensemble qui habite ingénieusement l’espace. Sa carrosserie est le fruit d’un travail remarquable avec les artisans des Céramiques du Beaujolais et un clin d’œil aux splendides cuisines du musée. Pauline d’Hoop et Delphine Sauvaget ont adossé aux lambris contemporains de grandes banquettes tandis que devant les baies vitrées, les canapés se prêtent à des tablées plus informelles.

La salle est structurée par le bar central surmonté d’une structure en verre et laiton.
La salle est structurée par le bar central surmonté d’une structure en verre et laiton. Photo DR

Sans prétention, la cuisine a néanmoins la niaque d’un jeune chef prometteur. À 25 ans, Alexis LeTadic rêve d’emporter prochainement le morceau de MOF en charcuterie : son pâté en croûte est un délice et le reste de sa carte roule tranquillement les mécaniques de la bistronomie. Les desserts portent la signature Michalak. La tarte au yuzu est le meilleur raccourci vers un après-midi buissonnier.

Fregola sarde en risotto comme une paella.
Fregola sarde en risotto comme une paella. Photo DR

Le Camondo. 61, bis rue de Monceau, 75008 Paris. Tél. : 01 45 63 40 40.
Menus déjeuner : 30 € ou 38 €. A la carte : 50 € environ.