Birgitta Wolfgang et Julia Mincarelli © Sisters Agency

A Paris : équilibre capital chez Ashley Maddox

Dans cet appartement du quartier de Saint-Sulpice habité par une Américaine, l’architecture classique est contrebalancée par des teintes audacieuses et des motifs graphiques, les antiquités et les meubles fifties rehaussés de touches bohèmes. Un savant mélange qui diffuse une ambiance aussi intime qu’élégante.

Visiter l’appartement du XVIIIe siècle qu’habite Ashley Maddox au cœur du VIe arrondissement parisien, c’est un peu comme suivre une leçon particulière de style. Sans jamais perdre de vue le solide patrimoine architectural qui l’entoure, cette Américaine, fondatrice d’une agence immobilière internationale, mais qui aujourd’hui dirige une agence d’architecture intérieure de luxe dans le centre de Paris (Ashley-maddox.com), a créé un univers chic, classique et coloré.

Ashley Maddox, la propriétaire, dans sa cuisine.
Ashley Maddox, la propriétaire, dans sa cuisine. Birgitta Wolfgang et Julia Mincarelli © Sisters Agency

Dans une ville où la sophistication n’est pas un vain mot, il est assez audacieux de draper une pièce de bleu paon et de rouge, de peindre le salon en rose layette et d’installer des carreaux marocains dans tout l’appartement. Pourtant, tout ici respire l’élégance irréprochable et le respect de l’existant. À l’évidence, Ashley Maddox a suffisamment assimilé le protocole parisien pour mieux s’en détacher et suivre ses propres règles. La généreuse hauteur sous plafond, le parquet Versailles et les moulures rivalisent désormais dans un savant équilibre avec les couleurs vives souvent graphiques, les antiquités et le mobilier du milieu du XXe.

Les carreaux bleus Fretwork on One de Popham Design apportent de la chaleur à la cuisine, tout comme les lignes épurées du comptoir et des étagères conçues par l’agence Double G. Table en palissandre brésilien des années 60. Chaises en teck Model 31 (Schou Andersen Møbelfabrik, 1956) de Kai Kristiansen. Tulip Chairs (Knoll, 1956) d’Eero Saarinen. Lustre en cristal de roche du XIXe. Les différentes poteries et céramiques ont été rapportées du Maroc ou du Danemark.
Les carreaux bleus Fretwork on One de Popham Design apportent de la chaleur à la cuisine, tout comme les lignes épurées du comptoir et des étagères conçues par l’agence Double G. Table en palissandre brésilien des années 60. Chaises en teck Model 31 (Schou Andersen Møbelfabrik, 1956) de Kai Kristiansen. Tulip Chairs (Knoll, 1956) d’Eero Saarinen. Lustre en cristal de roche du XIXe. Les différentes poteries et céramiques ont été rapportées du Maroc ou du Danemark. Birgitta Wolfgang et Julia Mincarelli © Sisters Agency

Rien de garanti, pourtant, à la première visite. « L’appartement n’était pas très enthousiasmant. Il avait une jolie structure – une lumière naturelle abondante provenant de la cour intérieure et un parquet Versailles en excellent état –, mais c’était un endroit sinistre, occupé près de cinquante ans durant par le même célibataire. Cet homme avait disposé, dans la plupart des pièces, des portraits de famille dont les airs renfrognés vous toisaient. En outre, une grande partie de l’espace était peinte en jaune vif. La cuisine présentait un assortiment incroyable de placards en Formica et de linoléum, l’unique salle de bains comportait une douche en plastique et une baignoire, et les seules toilettes se trouvaient au fond d’un couloir sombre et intimidant », se souvient la propriétaire.

Quatorze mois intenses de rénovation, fruit d’une association éprouvée avec l’équipe d’architectes d’intérieur parisiens Double G, ont été nécessaires pour doter les lieux de trois chambres et trois salles de bains – avec, comme difficulté principale, le réaménagement de la plomberie. L’appartement a retrouvé sa beauté d’antan, avec ses parquets d’origine.

Une mosaïque, ici, s’harmonise, là, avec les rideaux d’une autre pièce ; un objet d’art rappelle les nuances d’un papier peint ; la teinte du parquet s’accorde avec un meuble ; tandis que les carreaux de ciment se reflètent dans les miroirs. Là encore, dans la salle de bains principale règne un équilibre très savant entre l’ancien et le contemporain. L’agence Double G a dessiné l’armoire au bleu pop sur laquelle a été ajouté un plateau en marbre taillé d’un seul tenant.
Une mosaïque, ici, s’harmonise, là, avec les rideaux d’une autre pièce ; un objet d’art rappelle les nuances d’un papier peint ; la teinte du parquet s’accorde avec un meuble ; tandis que les carreaux de ciment se reflètent dans les miroirs. Là encore, dans la salle de bains principale règne un équilibre très savant entre l’ancien et le contemporain. L’agence Double G a dessiné l’armoire au bleu pop sur laquelle a été ajouté un plateau en marbre taillé d’un seul tenant. Birgitta Wolfgang et Julia Mincarelli © Sisters Agency