Icône : La lampe Pausania d’Ettore Sottsass (1983)

Pour le centenaire de la naissance du designer et architecte italien Ettore Sottsass (1917-2007), l’éditeur milanais Artemide réédite sa lampe Pausania, injustement méconnue. Ce n’est que justice, elle est magnifique.

Trop drôle. Si on pense « lampe verte » viennent illico en tête ces sages loupiotes à abat-jour d’opaline alignées sur les tables des bibliothèques. Curieusement, c’est bien cet archétype de lampe rétro que le célèbre designer et architecte italien Ettore Sottsass remet au goût du jour en 1983. Né à Innsbruck en 1917, l’homme, dont l’éditeur italien Artemide célèbre le centenaire de la naissance cette année, compte 65 printemps quand il redessine complètement ce type de luminaire très répandu dans son enfance austro-hongroise. Il va en faire une lampe contemporaine des années 80, une époque post-moderniste où l’on remet progressivement en scène le registre de formes des années 30.

Petite architecture aux proportions parfaites, la lampe Pausania célèbre le génie de son créateur.
Petite architecture aux proportions parfaites, la lampe Pausania célèbre le génie de son créateur.

On verrait très bien la lampe Pausania dans un intérieur d’Andrée Putman, par exemple. Mais, en plus de son côté légèrement radical, cette lampe élevée sur de fins pieds d’aluminium est quand même verte. Et pas besoin d’avoir lu Michel Pastoureau et son dernier livre sur le sujet pour savoir que ce n’est pas la couleur la plus commerciale en matière de design ! Or la Pausania, offrant si peu de surface colorée, s’en tire très bien. Et c’est justement pour cela qu’Artemide la réédite au même titre que les autres « icônes » de la collection consacrée aux maîtres, Masterpieces Collection.

Le designer et architecte italien Ettore Sottsass avec son vase Shiva : de l’insolence avec de la substance, et inversement !
Le designer et architecte italien Ettore Sottsass avec son vase Shiva : de l’insolence avec de la substance, et inversement !

Si vous parlez d’Ettore Sottsass à Ernesto Gismondi, fondateur d’Artemide et lui-même ingénieur, notamment en aéronautique, il vous dira que cette collaboration-là, étroite et fructueuse, a aussi été un « grand privilège » pour lui. Aujourd’hui, le fameux luminaire ressort en version LED (basse consommation oblige) et tunable white (TW), c’est-à-dire apte à jouer avec les différentes températures de lumière, modulées par un variateur. Attention, seul le diffuseur en méthacrylate est vert, pas le flux lumineux. Sottsass l’architecte a finalement réussi à rendre quasi patrimoniale une lampe presque dématérialisée. Il lui a donné une silhouette de fronton athénien posé sur une base de résine noire. Son nom est d’ailleurs celui d’un géographe grec, mais ce n’est pas ce qui prime quand on en fait l’acquisition. Ni même de savoir qu’elle appartient depuis des lustres à la collection de design du MoMA de New York. Encore que…

En vente chez Artemide : 980 €. Tél. : 01 43 44 44 44.

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