photo courtesy of WA Design Gallery

Wa Design Gallery, l’épure sinon rien

C’est toute l’essence des choses que défend la Wa Design Gallery, nouvelle enseigne lancée par Christophe Magnan et Philippe Brieallard, en juin dernier, dans un showroom du VIIe arrondissement parisien. Un hommage à ce culte de l’épure que portent de manière transversale le Japon et la France en termes de design.

La France et le Japon ont toujours entretenu des liens culturels forts. Et l’univers du design en a naturellement bénéficié. C’est d’ailleurs au pays du Soleil Levant que Charlotte Perriand est partie œuvrer dans les années 40. Entre le culte de l’épure poussé à son paroxysme par des artistes nippons – souvent des trésors nationaux pour lesquels le travail du verre, de la terre ou de la vannerie impose patience et humilité – et certains grands designers français du XXe siècle, une même émotion plane, une même passion pour la simplicité,pour cette « infinie richesse du vide », pour ce refus du superflu, ce respect de l’imperfection, signe d’humanité, et donc de vie. C’est ce qu’ont compris et démontrent dans une belle complicité Christophe Magnan et Philippe Brieallard, amis depuis plus de trente ans, le premier ayant créé l’agence de communication parisienne Akatoa dans laquelle le second est associé.

Philippe Brieallard, l’une des deux têtes de la Wa Design Gallery, assis dans un fauteuil de George Nakashima.
Philippe Brieallard, l’une des deux têtes de la Wa Design Gallery, assis dans un fauteuil de George Nakashima. Photos Young-Ah Kim pour IDEAT

Cette addiction pour le design français et japonais qu’il collectionne depuis vingt-cinq ans, Christophe Magnan l’a rapidement transmise à Philippe Brieallard, qui se passionne tout autant pour la beauté que chaque pièce enferme. De cet engouement commun est donc née une sélection pointue de créations uniques et originales, souvent historiques, qu’ils diffusent sous le label Wa (« harmonie » en japonais). « L’esthétique sculpturale des lignes est aussi fascinante que la noblesse des matières, les contempler est aussi reposant qu’admirer un paysage », disent-ils en s’extasiant devant de sublimes vases en verre coloré de Yoichi Ohira.

Parmi les pièces exposées, un salon dominé par les créations de Mathieu Matégot, comme la paire de fauteuils « Santiago », la servante « Fibrociment », ou les étagères « Dédal ».
Parmi les pièces exposées, un salon dominé par les créations de Mathieu Matégot, comme la paire de fauteuils « Santiago », la servante « Fibrociment », ou les étagères « Dédal ». Photos Young-Ah Kim pour IDEAT

Une même fascination plane pour le fauteuil tabouret Monjiro de Sori Yanagi, les céramiques de Georges Jouve, le lit de repos asymétrique de Joseph-André Motte, le fauteuil de George Nakashima, les lampes d’Isamu Noguchi et, au sous-sol, le mobilier de Mathieu Matégot. C’est donc un travail de transmission que défend la galerie Wa, une démarche unique et originale à travers un subtil chassé-croisé entre la sensibilité japonaise et le modernisme occidental, où la ligne la plus radicale, la matière la plus élémentaire, la forme la plus épurée disent tout avec trois fois rien.

Fauteuil « Catherine » (Édition Rougier) de Joseph-André Motte devant son lit de repos asymétrique. Table basse « In50 » (Herman Miller) d’Isamu Noguchi.
Fauteuil « Catherine » (Édition Rougier) de Joseph-André Motte devant son lit de repos asymétrique. Table basse « In50 » (Herman Miller) d’Isamu Noguchi. Photos Young-Ah Kim pour IDEAT

WA Design Gallery.
47, rue de l’Université, 75007 Paris. Sur RDV.
Tél.: 06 89 84 47 11 (Christophe Magnan) et 06 86 73 79 15 (Philippe Brieallard).
Gallery-wa.com