Milan 2018 : Gufram replonge dans l’âge d’or des discothèques

Gufram est une légende du design italien, qui a édité des icônes comme le Cactus de Drocco & Mello. Son nouveau président, Charley Vezza, est bien décidé à en faire le trublion d'une scène milanaise parfois trop sage. Lors du prochain salon de Milan, Gufram présentera des meubles inspirés par les discothèques des années 1970-1980. IDEAT lève le voile en avant-première sur cette collection à laquelle ont collaboré les Parisiens du studio GGSV.

C’est un phénomène étrange : au fur et à mesure que les discothèques disparaissent du paysage, elles inspirent de plus en plus de créateurs… Lors du prochain salon du meuble de Milan, Gufram, éditeur italien historique et néanmoins déjanté, les met à l’honneur avec une collection qui s’inspire des riches heures de l’italo-disco, des clubs transalpins et de leur esthétique singulière.

Dans l’usine Gufram, Charley Vezza se jette sur un « canapé » Pratone (1971).
Dans l’usine Gufram, Charley Vezza se jette sur un « canapé » Pratone (1971). Adeline Bommart

Charley Vezza, le jeune patron de Gufram, a eu le déclic quand il est tombé dans les archives sur un vieux catalogue de l’éditeur dans lequel figurait une ligne de mobilier rembourré mise au point spécialement pour ces lieux de fête. Le catalogue sous le bras, il se rend chez Atelier Biagetti, couple de designers milanais tendance arty, à qui il confie la conception de cinq canapés « de discothèque ».

Canapé Stanley d’Atelier Biagetti (Gufram).
Canapé Stanley d’Atelier Biagetti (Gufram). Leonardo Scotti

Alberto Biagetti et Laura Baldassari ont tous deux grandi dans le Nord de l’Italie, où étaient implantés certains des clubs les plus réputés de la Botte. Ils ont donc naturellement inscrit leur travail dans la liberté de formes caractéristique des discothèques de cette époque, avec des sofas qui marient le tartan au rose fluo et assument le rembourrage vinyle doré, le velours violine ou l’assemblage de formes psychédéliques… A chacun des cinq canapés, a été attribué une personnalité et un prénom : Betsy, Tony, Stanley, Jimmy et Charly. 

Canapé Jimmy d’Atelier Biagetti (Gufram).
Canapé Jimmy d’Atelier Biagetti (Gufram). Leonardo Scotti

Pour accompagner ces assises contemporaines surgies des eighties, Gufram a demandé au studio GGSV (Gaëlle Gabillet et Stéphane Villard) de dessiner des tapis. C’est la première fois que Gufram collabore avec des designers français. « Nous sommes tous les deux de grands fans de Gufram et nous plaçons souvent leurs pièces dans nos installations », nous a confié Gaëlle Gabillet, moitié du duo. Repérés avec leur happening coloré au Centre Pompidou, les Parisiens ont dessiné un tapis baptisé Dance Floor qui propose une relecture des jeux de néons et autres fantaisies intérieures, typiques de l’esthétique des discothèques. « Nous avons formulé beaucoup de propositions, mais ce sont les plus disco qui ont séduit Charley. » Plutôt que d’être tufté, le tapis a été imprimé pour mieux faire ressortir son dessin rectiligne et ses effets de volume.

Tapis Dance Floor du studio GGSV (Gufram).
Tapis Dance Floor du studio GGSV (Gufram). Leonardo Scotti

Enfin, Charley Vezza proposera dans cette collection les créations de Rotganzen. Ces artistes néerlandais ont dessiné des armoires et tables basses aux formes rigoureuses habillées de laque, auxquelles sont greffées des boules à facettes comme « ramollies », qui auraient fondu au contact de la chaleur humaine dégagée par les danseurs. Un mix entre Donna Summer et Salvador Dali qu’IDEAT vous fera découvrir en vidéo dès le premier jour du Salon de Milan (17-21 avril) depuis la – vraie ! – discothèque aménagée par Gufram à l’occasion du lancement de cette collection…

Buffet After Party de Rotganzen (Gufram).
Buffet After Party de Rotganzen (Gufram). Leonardo Scotti

Gufram est représenté en France par l’agence ATù.

Chez Gufram, un Cactus toujours vivace

Best-seller absolu du catalogue Gufram, le Cactus de Drocco & Mello (1972) a régulièrement droit à de nouvelles rééditions. Ce printemps, il refleurit dans deux coloris inédits : un blanc cassé et un vert pâle proposés dans des éditions non limitées.
Cactus de Drocco & Mello, 3 980 €