Portrait : Jim Olson, l’architecture au plus près de la Nature

D’abord, rencontrer l’architecte américain Jim Olson, 78 ans, auquel l’éditeur Thames & Hudson consacre ce mois-ci une monographie. Visiter ensuite sa « cabane » de Longbranch, nichée dans les bois de la péninsule de l’état de Washington, ainsi que la City Cabin imaginée à Seattle pour une amie d’enfance. Comprendre, enfin, que l’on tient là le meilleur moyen de faire mentir instantanément les clichés de folie des grandeurs que les États-Unis suscitent bien souvent…

Plus de cinquante années séparent la réalisation de deux « cabanes » de Jim Olson, mais elles véhiculent les mêmes valeurs de simplicité. « Mon travail a toujours été modeste : il s’agit avant tout d’intégrer le paysage dans l’architecture. Enfant, je passais 99 % de mon temps libre dehors et être au plus près de la nature reste pour moi le luxe ultime », affirme le fondateur en 1966 de l’agence aujourd’hui devenue Olson Kundig.

Jim Olson.
Jim Olson. DR

À l’âge de 18 ans, alors qu’il entame ses études d’architecture, il reçoit de son père la somme de 500 dollars (soit près de 4 300 dollars actuels) pour bâtir une cabane-dortoir pour adolescents à Longbranch, sur le terrain de la maison familiale. Le résultat ? Longbranch Cabin, acte I. Une construction sur pilotis en bois de 4,25 mètres de côté. Une seule et unique pièce, mais un poste d’observation hors pair sur le bras de mer du détroit de Puget et le mont Rainier. De toute évidence, le vocabulaire architectural de Jim Olson, millimétré et (souvent) humble, a commencé à s’écrire là. Pendant une vingtaine d’années, cette micro-cabane, aussi basique fût-elle, sera un authentique havre de paix pour les week-ends. « Katherine (sa femme, NDLR) et moi considérions – et considérons toujours – les espaces extérieurs comme des pièces en soi. Pourquoi aurions-nous eu besoin d’un salon alors que la petite plage juste au pied de la cabane en était naturellement un ? »

Il faudra attendre 1983 avant que l’architecte – qui dessine néanmoins en parallèle de vastes propriétés pour des collectionneurs aisés et dont l’agence achève en ce moment la rénovation de l’iconique Space Needle de Seattle* – ne se décide à lui adjoindre une pièce, ainsi qu’une salle de bains intérieure.

L’ensemble de l’habitat offre des perspectives toutes tournées vers une nature proéminente.
L’ensemble de l’habitat offre des perspectives toutes tournées vers une nature proéminente. DR

« Tout ne s’est opéré que par additions successives, au fil du temps, jamais par soustraction », précise Jim. De nouvelles petites extensions suivent en 1997 et en 2003. Puis, en 2014, deux chambres d’invités sont créées, de même qu’une chambre pour Katherine et lui tapissée de planches de bois d’épaisseurs variées à laquelle on accède par un couloir-bibliothèque.