Le Rockwell East secoue la scène hôtelière londonienne

Chère et pauvre en services dès qu’on quitte les établissements de luxe : pour le visiteur venu du continent, l’hôtellerie londonienne ne réserve pas que des bonnes surprises. Voilà pourquoi IDEAT a craqué pour le Rockwell East, qui prend tous ces travers à rebours.

Situé à deux pas de Tower Bridge, donc en plein cœur historique de la capitale britannique, le Rockwell East propose depuis l’automne dernier 57 chambres et suites aux tarifs abordables conçues dans un esprit appart-hôtel (avec cuisine, vaste coin salon, salle de bains confortable…). Mais le principal atout du Rockwell East, c’est indéniablement sa déco. Dès qu’on pénètre dans cet immeuble d’angle, la réception voisine un lobby-restaurant divisé en plusieurs sphères d’intimité tapissées de velours. Le bois du parquet le dispute aux banquettes en terrazzo dans cette vitrine que l’on voit de loin grâce à sa position stratégique sur un carrefour, à quelques pas du métro Aldgate. Quant au bar, il s’illumine de touches de cuivre légèrement brossé. Comme le reste de l’établissement, cette élégante mise en scène est signée Waldo Works.

Posté sur un carrefour à deux pas de la Tour de Londres, le Rockwell East soigne aussi son décor extérieur.
Posté sur un carrefour à deux pas de la Tour de Londres, le Rockwell East soigne aussi son décor extérieur. Paul Raeside

Ce studio fondé par Tom Bartlett et basé dans le quartier de Clerkenwell à quelques rues de là, réalise autant des espaces commerciaux (pour le grand magasin Selfridges, Fortnum & Mason…) que des résidences privées à Londres, Ibiza ou Hong Kong. Grâce à leur aptitude à créer des décors à forte personnalité et ancrés dans leur époque, ces architectes d’intérieur se sont rapidement fait un nom sur le scène britannique. Et en évitant les clichés, ce qui n’est pas la moindre de leurs qualités… « Nous avons pensé le Rockwell East comme un environnement joyeux qui brise en douceur les codes de l’appart-hôtel », revendique Tom Bartlett, la tête pensante de Waldo Works.

Le lobby-restaurant, une vitrine pour le travail de matières et de textures de Waldo Works.
Le lobby-restaurant, une vitrine pour le travail de matières et de textures de Waldo Works. Paul Raeside

Leur palette a ici tourné autour du jaune et du bordeaux, du sépia, ce qui crée une ambiance chaleureuse mise en valeur par un éclairage subtil, feutré… Dans les chambres lumineuses et relativement calmes malgré le trafic dans les rues alentours, on découvre un style fait d’un assemblage de formes géométriques simples, de pièces de mobilier piochées chez des éditeurs bien sentis (Petite Friture…) et de motifs audacieux distillés par petites touches. Les lignes courbes et les demi-cercles sont omniprésents et contribuent à créer un sentiment de douceur. L’artiste Fergus Hare a dispersé au-dessus des lits et dans les salons ses toiles, toutes centrées sur des ciels et des paysages traités dans un esprit essentiel, ce qui crée une continuité envoûtante dans tout l’établissement.

Dans les chambres, les architectes d’intérieur ont privilégie les lignes courbes et les demi-cercles.
Dans les chambres, les architectes d’intérieur ont privilégie les lignes courbes et les demi-cercles. Paul Raeside

Autre point fort du Rockwell East, la taille des chambres. Là où ses concurrents proposent pour ce prix des cabines de bateau, chaque appartement fait ici minimum une trentaine de mètres carrés. Trois types sont proposés : studio, une-pièce ou appartement familial (quatre couchages). Après une journée à écumer la ville entre musée, shopping et bus bondés, ce surcroît d’espace pour chacun est pour le moins bienvenu !

En partie dessiné spécialement par Waldo Works, le mobilier pioche aussi chez les meilleurs éditeurs.
En partie dessiné spécialement par Waldo Works, le mobilier pioche aussi chez les meilleurs éditeurs. Paul Raeside

> Rockwell East. 99 Mansell Street, London E1 8AX. Tél. : 020 7014 0240. A partir de 149 £ le studio.

L’artiste Fergus Hare a dispersé ses toiles de ciel dans tout l’établissement.
L’artiste Fergus Hare a dispersé ses toiles de ciel dans tout l’établissement. Paul Raeside