Portrait : Adrien Rovero, le designer qui aimait les panoramas

Designer et scénographe, Adrien Rovero développe une prédilection pour le rapport de l’objet à son environnement.

Designer suisse discret (un pléonasme ?), Adrien Rovero s’est formé à l’architecture d’intérieur en apprentissage, puis au design produit à l’École cantonale d’art de Lausanne (ECAL). À peine diplômé, il reçoit en 2006 le prix du jury de la première édition de Design Parade, à Hyères, ce qui, reconnaît-il, « [lui] a ouvert beaucoup de portes ». Notamment celles d’Hermès, avec des créations de vitrines, des collaborations avec Petit h ou la Cristallerie Saint-Louis.

Chaises Lausanne (Atelier Pfister).
Chaises Lausanne (Atelier Pfister). DR

En parallèle, son travail scénographique séduit nombre d’institutions muséographiques en Suisse, au Luxembourg, en Belgique et jusqu’au Mucem, à Marseille. Sans compter le CAPC, musée d’Art contemporain de Bordeaux, qui programme en ce moment « Drive In », nouvelle exposition de la chercheuse et curatrice en design Alexandra Midal, avec qui le créateur s’entend à merveille pour explorer leur discipline et ses (en)jeux.

« J’aime les panoramas », l’exposition à laquelle il participe entremêle paysage et objet.
« J’aime les panoramas », l’exposition à laquelle il participe entremêle paysage et objet. DR

Loin de se reposer sur ses lauriers, Adrien Rovero aimerait proposer du mobilier aux musées, « car très peu de choses ont été faites. Repenser les potelets qui bordent les files d’attente, redessiner des spots magnétiques sur rails ou des porte-iPad à poser contre les murs qui soient à la fois beaux et discrets… » « J’aime les panoramas », le titre de l’exposition associant le musée Rath-MAH de Genève au Mucem à laquelle il a collaboré, résume parfaitement l’attention qu’il porte au dialogue entre paysage et objet.

Opercule, une des pièces d’Adrien Rovero.
Opercule, une des pièces d’Adrien Rovero. DR

À Tenerife (Canaries), il a pu mettre en œuvre cette approche en intervenant, à la demande de l’architecte Christophe Fouad, sur la « frontière » entre Carré blanc et Carré noir, deux maisons modernistes d’un lotissement des sixties rachetées par la Suissesse Ruth Ruttimann (agence DreamLiving). « Il y a dans ces maisons une force qui pousse à vivre à la fois dedans et dehors. Mais tout y était très droit et je souhaitais apporter une forme un peu plus libre, une courbe. » Objectif atteint avec sa vague. Pas de doute : en bon surfeur, amateur mais passionné, et en designer sensible, Adrien Rovero sait parfaitement dialoguer avec le contexte.

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