« Pas de fonction, pas de projet ! », rencontre avec le studio danois OeO

Thomas Lykke et Anne-Marie Buemann, le duo danois de OeO Studio, enchaînent depuis dix-sept ans les projets de design et d’architecture intérieure, de Copenhague à Tokyo. Cette année, ils planchent sur cinq appartements à Modène pour l’éditeur de céramique italien Mutina, sur une maison au Vietnam et sur un restaurant-bar à saké, à Londres.

Comment l’idée de créer un univers autour des carreaux de céramique Mutina a-t-elle émergé ?
T.L. : Mutina est venue à nous. Nous avions beaucoup utilisé leurs céramiques dans le restaurant Kadeau, à Copenhague. Intrigué par notre usage des matériaux, Massimo Orsini (président de Mutina) s’est rendu dans ce restaurant avec sept membres de son équipe. Ils nous ont alors demandé de concevoir tout un univers autour de la céramique : il s’agissait de mettre à jour des textures, des surfaces et de créer des accessoires pour capter l’essence de Mutina. Quand on a accepté (à seulement quelques mois du Salon du meuble de Milan), ils nous ont pris pour des fous…

Pour Mutina, OeO Studio crée en 2018 la collection « Mutina Accents », une petite révolution qui part d’une collection de carreaux pour aller vers toute une gamme d’accessoires. Son originalité : proposer un choix de carreaux et d’accessoires qui fait de l’acheteur le créateur de son projet.
Pour Mutina, OeO Studio crée en 2018 la collection « Mutina Accents », une petite révolution qui part d’une collection de carreaux pour aller vers toute une gamme d’accessoires. Son originalité : proposer un choix de carreaux et d’accessoires qui fait de l’acheteur le créateur de son projet. DR

Les designers scandinaves disent souvent que, petits pays obligent, ils se doivent d’être internationaux.
T.L. : C’est vrai. La Scandinavie, ce sont de petits pays, pour le marché du design. Nous devons donc aller voir ailleurs. Nous sommes beaucoup allés au Japon et en Italie. C’est aussi très enrichissant pour comprendre ce que font les autres designers et fabricants.
A.-M.B. : Pour être honnête, le marché est trop petit. Nous prospectons ailleurs pour tisser des réseaux et visitons des usines ou des ateliers d’artisans. Depuis plus de dix ans, nous circulons dans ce but jusqu’à quatre fois par an.

En même temps, n’êtes-vous pas aux premières loges du boom du design danois ?
T.L. : Nous sommes très fiers de ce moment danois du design et de l’architecture. Nous sommes aussi influencés par nos designers et architectes historiques, ayant grandi chez nous, au milieu d’icônes du design danois.

Le restaurant Kadeau, à Copenhague, livré en 2015, a tellement convaincu Massimo Orsini, directeur de Mutina, qu’il y est revenu avec plusieurs membres de son équipe leur montrer l’usage de la céramique.
Le restaurant Kadeau, à Copenhague, livré en 2015, a tellement convaincu Massimo Orsini, directeur de Mutina, qu’il y est revenu avec plusieurs membres de son équipe leur montrer l’usage de la céramique. DR