3 expos qui déclinent la cabane à toutes les échelles

Ce printemps, trois expositions décryptent cet instinctif désir qui peut prendre chez certains des proportions monumentales. Quartier, folies ou cabanes d’artistes : l’expression d’un ou de plusieurs imaginaires…

1/ La ville intime de Winy Maas

L’îlot Queyries s’étend sur 2,5 hectares du futur quartier bordelais Bastide-Niel.
L’îlot Queyries s’étend sur 2,5 hectares du futur quartier bordelais Bastide-Niel. MVRDV

À Bordeaux, le centre d’architecture Arc en rêve consacre une exposition à la restructuration de l’îlot Queyries, une opération emblématique de la transformation du quartier de la Bastide, sur la rive droite de la Garonne. Signé MVRDV (avec le promoteur Kaufman & Broad), le projet cherche à « conjuguer la liberté et la cohésion sociale de la vie de quartier avec la nécessaire densité urbaine ». Winy Maas, fondateur de l’agence MVRDV, développe ainsi le concept d’« urban village » ou de « ville intime », qu’il expérimente à travers différents projets urbains dans le monde. Car, si elle s’inscrit dans le territoire bordelais, cette opération soulève des questionnements sur les enjeux propres à toutes les métropoles en développement. L’architecte néerlandais donnera une conférence à Bordeaux le 23 mai.

Le projet cherche à combiner les qualités des centres-villes historiques avec le confort, la lumière et la densité prodigués par l’urbanisme contemporain.
Le projet cherche à combiner les qualités des centres-villes historiques avec le confort, la lumière et la densité prodigués par l’urbanisme contemporain. MVRDV

> « Architecture d’ici, quai des Queyries ». À la grande galerie d’Arc en rêve, à Bordeaux, jusqu’au 26 mai. Arcenreve.eu


2/ Folies à Bruxelles

La Ghost House (1984) de Philip Johnson. construite à deux pas de sa fameuse Glass House (1949).
La Ghost House (1984) de Philip Johnson. construite à deux pas de sa fameuse Glass House (1949). © Carol M. Highsmith America Library of Congress Collection

Dans un ancien garage bruxellois, Kanal-Centre Pompidou a ouvert ses portes en mai 20108 pour treize mois de préfiguration, animés par une riche programmation. En juin, il fermera ses portes pour d’importants travaux de rénovation. En ce début d’année, les architectes Benjamin Lafore et Sébastien Martinez-Barat y présentent l’exposition « Miscellaneous Folies », qui rassemble une série de folies dénichées à travers les pays et les époques : « L’exposition explore les formes architecturales, paysagères et littéraires des parcs à folies. Au-delà du fétichisme historique, à travers une masse critique de projets, elle donne à voir l’enthousiasme prospectif des folies. » On retrouve notamment le parc de la Villette (1982-1992), conçu par Bernard Tschumi, ou les constructions éphémères photographiées, baptisées Métaphores (1972-1978, Espagne), d’Ettore Sottsass, mais également de petits bijoux moins connus à découvrir, tout comme ce musée en devenir.

Benjamin Lafore et Sébastien Martinez-Barat, commissaires de l’exposition.
Benjamin Lafore et Sébastien Martinez-Barat, commissaires de l’exposition. Nicolas Wagner

> « Miscellaneous Folies ». À Kanal-Centre Pompidou, à Bruxelles, jusqu’au 29 avril. Kanal.brussels


3/ Retour en enfance

La cabane, un sujet idéal pour initier les enfants à l’architecture.
La cabane, un sujet idéal pour initier les enfants à l’architecture. M Challe

S’il est un emblème universel de l’imaginaire architectural forgé dès la plus tendre enfance, c’est bien celui de la cabane. La Cité des sciences et de l’industrie présente l’exposition « Cabanes », conçue pour les enfants de 2 à 10 ans mais qui, avec différents degrés de lecture, offre un support passionnant pour expérimenter et échanger au sujet de l’architecture. La scénographie s’articule autour d’une vingtaine de cabanes à explorer et à inventer, spécifiquement créées pour l’occasion par des artistes et des artisans : la cabane empilée de l’Atelier 1:1, celle qui bouge de l’Atelier Aïno ou encore celle de Toyno… Au-delà du territoire physique de la construction, c’est l’imaginaire et la créativité qui sont ici sollicités. Des matériaux issus du quotidien (carton, tissus, tuyaux…) sont mis à la disposition des enfants, une façon de les sensibiliser à la réutilisation et au détournement d’objets, essence même du plaisir de fabriquer des cabanes.

Cabane Bonbonnes, conçue et réalisée par l’artiste Pedro Marzorati.
Cabane Bonbonnes, conçue et réalisée par l’artiste Pedro Marzorati. N Breton

> « Cabanes ». À la Cité des sciences et de l’industrie, à Paris, jusqu’au 5 janvier 2020. Cite-sciences.fr