Expo : Des tapis de designers sous la voûte céleste

Espace d’exposition consacré au design installé dans une ancienne chapelle de Mayenne, le Kiosque propose de lever la tête pour redécouvrir le tapis, accessoire habituellement foulé aux pieds.

Longtemps ringardisé, le tapis revient en grâce à la faveur de l’engouement actuel pour le graphisme, les motifs, les matières naturelles et, de façon plus générale, les intérieurs plus chaleureux… De Noé Duchaufour-Lawrance aux frères Bouroullec, les designers multiplient ces temps-ci les modèles, versant soit dans l’abstraction, soit dans le motif figuratif. Pourtant, rares demeurent les expositions qui se sont penchées sur le bouillonnement créatif actuel autour de cet objet du quotidien. Heureusement, ce printemps, 16 modèles contemporains sont suspendus sous la voûte de la chapelle des Calvairiennes de Mayenne, près de Laval.

Spin 01 (2013), spirale chromatique de Constance Guisset pour Nodus.
Spin 01 (2013), spirale chromatique de Constance Guisset pour Nodus. Marco Moretto

En 1998, le centre d’action culturelle Le Kiosque a pris ses quartiers dans cet édifice du XVIIe siècle classé au titre des monuments historiques depuis 1967 et spécialisé, depuis 2012, en design et en arts graphiques. « Il me semblait intéressant de rendre justice à cet accessoire important, mais néanmoins délaissé dans l’histoire des arts décoratifs. La dernière exposition notable était l’installation “Tapis Parade” à Hyères, qui présentait, à l’été 2012, une sélection de tapis contemporains », raconte Mathias Courtet, commissaire de l’exposition « À poils ! » et responsable du Kiosque. Ses critères de sélection ? « Leur densité, leur épaisseur et leurs motifs. »

Circus, de Lili Gayman, pour Roche Bobois.
Circus, de Lili Gayman, pour Roche Bobois. Roche Bobois

« À poils ! », une balade dans une forêt de motifs

On retrouve notamment le Spin 01, la spirale multicolore de Constance Guisset, et le Flou, de Marie-Aurore Stiker-Metral, dont le dessin est constitué de lignes estompées, mais aussi des modèles signés des designers Jean-Baptiste Fastrez ou Lili Gayman, de l’illustrateur jeunesse Chris Haughton ou encore de l’artiste et musicien Dylan Martorell.

Diagonal of Love, de Jean-Baptiste Fastrez, collection pour Tai Ping.
Diagonal of Love, de Jean-Baptiste Fastrez, collection pour Tai Ping. © fastrez

Cependant, contrairement à bien des expositions de design, si celle-ci sacralise le tapis en l’élevant dans les cieux, elle permet néanmoins au visiteur d’entrer en contact avec eux. Suspendus à une hauteur qui oblige à lever les yeux pour les admirer, ils restent suffisamment bas pour que chacun puisse les toucher et apprécier leur qualité, fruit d’un savoir-faire exceptionnel. « L’idée, c’est que le visiteur se promène dans une forêt de motifs, explique Mathias Courtet, comme une immersion au royaume des tapis. »

Tiger de Dylan Martorell est à la fois un détournement graphique de la traditionnelle peau de bête et une interprétation actuelle des motifs aborigènes.
Tiger de Dylan Martorell est à la fois un détournement graphique de la traditionnelle peau de bête et une interprétation actuelle des motifs aborigènes. DR
A bit lost, de Chris Haughton.
A bit lost, de Chris Haughton. DR

> « À poils ! ». Au Kiosque, place Juhel, Mayenne (53), jusqu’au 23 juin.

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