Entre terre et mer, le Havre célèbre un art XXL !

Classée au patrimoine mondial de l’Unesco, la ville portuaire ajoute de nouveaux chapitres à son héritage architectural signé Auguste Perret, invitant les artistes à jouer avec l’espace urbain lors d’« Un été au Havre ». Pour cette 3e édition, neuf œuvres s’ajoutent aux huit déjà ancrées près de l’océan.

Depuis le succès de l’anniversaire des 500 ans de la ville en 2017, Le Havre s’est pris de passion pour les structures artistiques aux dimensions architecturales. Cette année-là, La Catène, de Vincent Ganivet, deux arches de 36 conteneurs colorés érigées sur le quai de Southampton, limpide clin d’œil à l’univers industriel portuaire, est devenue l’un des emblèmes de la cité. Tout comme UP#3, de Lang/Baumann, en perspective entre rues et plage. Elles font partie des huit œuvres conservées après les festivités. Cet été, neuf nouvelles pièces sont installées.

Érigée en 2017 pour les 500 ans du Havre, « UP#3 », de Lang/Baumann, fait partie des huit œuvres (initialement éphémères) conservées à l’issue de cet événement. Elle a pour cela dû être totalement reconstruite en béton. Trônant sur la plage, cette magistrale structure fait le lien entre ville et océan et laisse la place à toutes les interprétations.
Érigée en 2017 pour les 500 ans du Havre, « UP#3 », de Lang/Baumann, fait partie des huit œuvres (initialement éphémères) conservées à l’issue de cet événement. Elle a pour cela dû être totalement reconstruite en béton. Trônant sur la plage, cette magistrale structure fait le lien entre ville et océan et laisse la place à toutes les interprétations. Philippe Bréard / Ville du Havre
Composée de deux arcs-en-ciel de conteneurs, « La Catène », de Vincent Ganivet, a également eu l’honneur d’être conservée.
Composée de deux arcs-en-ciel de conteneurs, « La Catène », de Vincent Ganivet, a également eu l’honneur d’être conservée. © Laurent Lachevre © Ville du Havre

Thomas Malgras, directeur d’« Un été au Havre », explique : « Avec Jean Blaise, le directeur artistique de la manifestation, nous commandons des œuvres in situ en correspondance avec les perspectives architecturales d’Auguste Perret, qui a rebâti la ville à partir de 1945. Il s’agit de mettre en valeur les rues, les rives et leurs commerces, en redonnant le goût de s’y déplacer. L’été dernier nous avons ainsi accueilli 1,2 million de visiteurs. » Le ton est donné côté quais avec Cités oubliées, ville de carton conçue par Olivier Grossetête, qui sera présentée le 29 juin.

Etude de « Cités oubliées », par Olivier Grossetête.
Etude de « Cités oubliées », par Olivier Grossetête. Olivier Grossetête
Dans le cadre d’« Un été au Havre », l’artiste brésilien Henrique Oliveira fait, avec « Sisyphus Casemate », la proposition d’une nature intrusive, qui envahit une alvéole des Jardins suspendus, sous la forme d’une étonnante racine géante.
Dans le cadre d’« Un été au Havre », l’artiste brésilien Henrique Oliveira fait, avec « Sisyphus Casemate », la proposition d’une nature intrusive, qui envahit une alvéole des Jardins suspendus, sous la forme d’une étonnante racine géante. © Henrique Oliveira

Aux Jardins suspendus, on croisera la troublante œuvre organique Sisyphus Casemate d’Henrique Oliveira, alors qu’Occupation de façades, de Stephan Balkenhol, nous ramènera vers Perret via des sculptures de céramique disposées aux fenêtres d’immeubles. Erwin Wurm jouera quant à lui sur les formes extrêmes avec sa miniature Narrow House. Antoine Schmitt allumera un essaim de pixels sur les cheminées de la centrale thermique, tandis que Susan Philipsz fera résonner son propre souffle dans l’église Saint-Joseph. Enfin, Alice Baude, Antoine Dieu et Baptiste Leroux, étudiants aux beaux-arts du Havre, ajouteront leurs propres créations spatiales. Ainsi, chaque été enrichit la collection semée dans l’espace public… avec une joyeuse insolence.

« La Sprite », imaginée par Antoine Schmitt, est « une créature artificielle qui habite les cheminées de l’usine EDF du Havre ».
« La Sprite », imaginée par Antoine Schmitt, est « une créature artificielle qui habite les cheminées de l’usine EDF du Havre ». Philippe Bréard / Ville du Havre

> « Un été au Havre ». Dans toute la ville, du 29 juin au 22 septembre. Uneteauhavre.fr