Interview : Luca Nichetto, tête de file du nouveau design italien

Originaire de l’île de Murano, dans la lagune de Venise, Luca Nichetto a grandi dans l’univers de l’artisanat et de la verrerie d’art. Après des études d’art et un cursus en design industriel, il acquiert une expertise dans les champs du verre et de la lumière, en travaillant notamment avec Salviati et Foscarini. En 2006, il monte sa propre agence et collabore aujourd’hui avec un large panel d’éditeurs comme Moooi, Ethimo, MDF Italia, Kristalia… Installé depuis 2011 à Stockholm, il a conservé un bureau à Venise où il se rend tous les mois.

Le bâtiment de Venise que vous préférez ?
Luca Nichetto : Difficile de faire un choix tant il y a d’édifices magnifiques. Mais j’aime bien la Scala Contarini del Bovolo, qui est un peu à l’abri des regards. Et puis, son célèbre escalier extérieur en colimaçon a quelque chose de surprenant.

Qu’est-ce qui vous a conduit à devenir designer ?
Je n’ai pas véritablement cherché à devenir designer. J’ai grandi dans un haut lieu de l’artisanat. Petit, j’avais quelques talents pour le dessin, alors je dessinais des cartes que je vendais. Un peu plus tard, j’ai frappé à la porte de la maison Salviati. Le directeur artistique d’alors, l’Anglais Simon Moore, m’a régulièrement proposé d’acheter mes dessins. C’était l’époque où Anish Kapoor, Thomas Heatherwick ou encore Ross Lovegrove venaient travailler chez le verrier. Alors, j’ai eu la chance de me retrouver au contact de ces gens-là. C’est comme cela que le lien avec le design s’est fait.

La place Saint-Marc, sa basilique… et ses cohortes de touristes !
La place Saint-Marc, sa basilique… et ses cohortes de touristes ! Young-Ah Kim

Une figure du design qui vous a influencé ?
Honnêtement, je ne peux pas dire que j’ai été influencé par le travail d’un designer ou d’un architecte en particulier. Certes, l’approche de Tobia Scarpa me plaisait du fait qu’il a travaillé à Venise, mais je n’aime pas pour autant tout ce qu’il a fait… Je parlerais plutôt d’univers ou de situations. En fait, je suis attiré par les objets que je ne serais pas capable de faire.

Le stand de l’éditeur de tissus suédois Svenskt Tenn rhabillé par Luca Nichetto.
Le stand de l’éditeur de tissus suédois Svenskt Tenn rhabillé par Luca Nichetto. Photo DR

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