Déco et photo (2/12) : Les fragments de nature d'Eliott Barnes

La première rencontre d’Elliot Barnes avec la photo remonte à ses 24 ans : le cliché d’une statue réalisé par l’architecte américain John Clair Miller et qu’il a acquis chez lui, à New York. Quelques années plus tard, ce fut l’acquisition d’un portrait de la série « The Klan », d’Andres Serrano, réalisée en 1990.

Qu’apporte la photo dans un intérieur, par rapport à d’autres modes d’expression artistique ?
Eliott Barnes : Elle inscrit un intérieur dans un temps précis, elle donne une touche réaliste, elle met l’accent sur un détail, sur un message.

Quel style de photos demandent vos clients lorsque vous en sélectionnez pour leurs chantiers ?
Le plus souvent, ce sont des paysages ou des fragments de nature.

Faites-vous appel à des sociétés spécialisées dans le placement d’œuvres d’art ?
Non, dans la plupart des cas, mes clients sont déjà des collectionneurs et des passionnés d’art.

Dans cette maison-galerie, au mur, The Red Pope I-III d’Andres Serrano (1990). Les photos appartiennent à la collection privée de l’un des clients de l’architecte qui, lui-même, affectionne et collectionne les œuvres du photographe américain dont les clichés mettent l’accent sur les tabous d’une certaine Amérique puritaine et hypocrite.
Dans cette maison-galerie, au mur, The Red Pope I-III d’Andres Serrano (1990). Les photos appartiennent à la collection privée de l’un des clients de l’architecte qui, lui-même, affectionne et collectionne les œuvres du photographe américain dont les clichés mettent l’accent sur les tabous d’une certaine Amérique puritaine et hypocrite. Didier Delmas

Achetez-vous des œuvres photographiques à titre personnel ?
Oui, surtout des portraits et des panoramas qui enferment deux choses assez contradictoires : un air de familiarité et une nouveauté. Une dualité qui se traduit par des images calmes et posées d’où se dégage également quelque chose d’un peu décalé ou dérangeant.

La plus belle photo, selon vous ?
Sans doute, celle qui vous coupe le souffle chaque fois que vous la regardez.

Elliot Barnes vient de livrer l’appartement parisien du tailleur Lorenzo Cifonelli, ainsi qu’une maison à Londres et un second appartement à Paris. Il inaugurera, en 2020, une maison à Meudon et un appartement dans le quartier d’affaires Toranomo, à Tokyo.
Elliot Barnes vient de livrer l’appartement parisien du tailleur Lorenzo Cifonelli, ainsi qu’une maison à Londres et un second appartement à Paris. Il inaugurera, en 2020, une maison à Meudon et un appartement dans le quartier d’affaires Toranomo, à Tokyo. FRANCIS AMIAND

Un ou une photographe que vous aimez tout particulièrement ?
Le New-Yorkais Andres Serrano, pour son traitement classique des sujets tabous. Et Friederike von Rauch, pour ses paysages d’intérieurs mystérieux.

Préférez-vous le noir et blanc ou la couleur ?
Les deux, c’est le sujet qui dicte mon choix.

Transept 5 de Friederike von Rauch (2010).
Transept 5 de Friederike von Rauch (2010). DR

Et si vous échangiez votre blouse d’architecte contre celle de photographe ?
Je pense que je ferais des portraits…

Fréquentez-vous-vous les foires et les salons consacrés à la photo ?
Oui, les Rencontres photographiques d’Arles, le meilleur festival, indubitablement, pour sa variété impressionnante et sa grande qualité éditoriale.

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