Déco et photo (6/12) : Gilles & Boissier, l’humanité derrière le cliché

C’est un ami, Alexandre Percy, cofondateur de l’Acte 2 Galerie, qui les a initiés à la photo. Et depuis, elle fait partie intégrante de tous leurs projets, y compris du showroom qu’ils viennent d’ouvrir.

Qu’apporte la photo, par rapport à d’autres modes d’expression artistique ?
Elle offre une dimension parallèle. Elle a souvent un impact très fort, surtout en noir et blanc. Sa compréhension est immédiate, tout comme son message et son émotion. Enfin, elle modernise d’autant plus un espace lorsque ce dernier est classique, voire ancien.

Dans sa boutique-appartement, le duo présente « Les choses », sa première ligne de mobilier, luminaires et accessoires de déco…
Dans sa boutique-appartement, le duo présente « Les choses », sa première ligne de mobilier, luminaires et accessoires de déco… Serge Leblon

Quel style de photos vous demandent vos clients, lorsque vous en sélectionnez ?
Pour les hôtels, nous définissons les thématiques. Cela dit, on n’y met jamais de photos signées, trop chères, même pas pour le Four Seasons. Pour nos chantiers privés, nous travaillons avec Alexandre Percy qui nous guide dans nos choix et nous propose de belles découvertes.

Faites-vous appel à des sociétés spécialisées dans le placement d’œuvres d’art ?
Non, car nous nous occupons de l’accrochage, afin de réaliser de véritables compositions, dont la réussite peut dépendre de la hauteur d’une photo, de son thème, de sa cohérence avec le passé d’un lieu mais également d’une moulure, d’un meuble…

Achetez-vous des photos à titre personnel ?
Oui. En plus de l’émotion, on recherche avant tout la dimension humaine qu’elles portent : le parcours de celui qui les a prises, sa motivation… Resituer une œuvre dans son contexte est toujours riche de sens, comme pour une peinture.

Dans le showroom de Patrick Gilles et Dorothée Boissier, avenue Montaigne, à Paris. Sur la console est posée La Femme de Nadav Kander.
Dans le showroom de Patrick Gilles et Dorothée Boissier, avenue Montaigne, à Paris. Sur la console est posée La Femme de Nadav Kander. Sisters Agency

Quelle est la plus belle photo, selon vous ?
Sans doute une tirée de la série « Véronique » de John Stewart qui, outre son message mystique, fait voyager et raconte une histoire fascinante. Nous collectionnons aussi Vee Speers, Josef Hoflehner, Josef Sudek, Bruce Weber, Wolfgang Tillmans… et de beaux livres de photo !

Un ou une photographe que vous appréciez particulièrement ?
John Stewart, qui travailla pour Harper’s Bazaar et Vogue, et fut même conseiller technique du film Le Pont de la rivière Kwaï. Il faisait lui-même ses tirages.

Êtes-vous plutôt noir et blanc ou couleur ?
Plutôt noir et blanc mais, dans nos réalisations souvent monochromes, la photo apporte de la couleur.

Dans le couloir du nouveau showroom de Patrick Gilles et Dorothée Boissier, photo Le Cheval de Steven Klein.
Dans le couloir du nouveau showroom de Patrick Gilles et Dorothée Boissier, photo Le Cheval de Steven Klein. sisters agency - Steven Klein

Et si vous changiez votre blouse d’architecte contre celle de photographe ?
Nous choisirions nos projets finis, pour étudier sous quel angle nous pourrions les présenter, mais nous confions la plupart de nos prises de vue à Michael Paul.