Soupçons d’Asie et d’Afrique au festival Chaumont-Photo-sur-Loire

À l’occasion de la troisième édition de Chaumont-Photo-sur-Loire, les écritures singulières de six artistes internationaux évoquent la douceur des bords de Loire aussi bien que les paysages d’Asie et d’Afrique.

Sur les six créateurs invités à participer à cette nouvelle édition de Chaumont-Photo-sur-Loire, trois d’entre eux y dévoilent leur vision personnelle de la Loire. L’Américain Jeff Blondes a effectué un travail d’enregistrement vidéo, deux heures par jour, pendant une année (six mois consacrés au crépuscule et six autres, à l’aube). Les films présentés rendent compte des variations subtiles d’un même paysage des rives du fleuve, des lueurs matinales aux clairs-obscurs du soir. Les ondulations métalliques de l’eau fascinent également Manolo Chrétien, qui en a retenu la déformation et la distorsion dans ses tirages couleur.

Série Fusions de Manolo Chrétien.
Série Fusions de Manolo Chrétien. © Manolo Chrétien
Série Chaumont-sur-Loire d’Henry Roy.
Série Chaumont-sur-Loire d’Henry Roy. © Henry Roy

Henry Roy, d’origine haïtienne, a réalisé un portrait du domaine, qui marie photos et textes. Dans le cadre d’une résidence et pendant toute une année, il s’est imprégné du rythme des saisons et des fluctuations de lumière pour livrer une image habitée du château et de son parc. Plus austères et délibérément épurés, les grands formats en noir et blanc du Sud-Coréen Bae Bien-U apparaissent comme des peintures abstraites. Sa série « Orums » – collines volcaniques d’une île coréenne – est une invitation à la méditation et à l’évasion.

Série Cycle de Bae Bien-U, immortalisée ici en 2018 lors d’une exposition à la galerie Axel Vervoordt.
Série Cycle de Bae Bien-U, immortalisée ici en 2018 lors d’une exposition à la galerie Axel Vervoordt. Axel Vervoordt Gallery
Tirage numérique de Juan San Juan Rebollar.
Tirage numérique de Juan San Juan Rebollar. © Juan San Juan Rebollar

L’univers numérique du Mexicain Juan San Juan Rebollar nous entraîne dans l’évolution de la vie des plantes. Fasciné par les formes végétales, il saisit le processus d’épanouissement et de dégénérescence des inflorescences. Son approche très graphique joue sur les nuances de noir et de blanc tout en magnifiant les plissés et les froncés des feuilles, des pétales et des corolles des fleurs.

Série « Un voyage dans le temps » de Juliette Agnel.
Série « Un voyage dans le temps » de Juliette Agnel. © J. Agnel

Enfin, la Française Juliette Agnel présente une série inédite, réalisée en février dernier au Soudan du Nord, terre des pyramides et des pharaons. « Un voyage dans le temps » convoque les silhouettes sombres de vestiges architecturaux émergeant du désert avec, dans le ciel, une constellation impressionnante. Les nuits étoilées associées à ces monuments séculaires basculent vers un décor onirique qui nous plonge dans l’antiquité. Ce sont donc, une centaine d’images que l’exposition regroupe, pour illustrer les mystères du paysage au travers de pratiques photographiques inventives et envoûtantes.

> « Chaumont-Photo-sur-Loire ». Au domaine régional de Chaumont-sur-Loire (41), du 16 novembre 2019 au 28 février 2020. Tél. : 02 54 20 99 22. Domaine-chaumont.fr

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