Expo : L’esprit de famille d’Éric Schmitt s’expose au Palais-Royal

À l’écart des modes, Éric Schmitt imagine un design essentiel, organique, plébiscité par des clients français et américains. Pour son exposition chorale à l’IBU Gallery, il a convoqué toute sa famille…

Lignes fluides et formes organiques… Éric Schmitt imagine à l’écart des modes un design intemporel, sensible et girond. Des meubles et objets qu’il dessine entre son studio parisien et son atelier de la forêt de Fontainebleau et qui connaissent un grand succès aux États-Unis, où le designer est distribué par le galeriste new-yorkais Ralph Pucci et par la Carpenters Workshop Gallery. Ce que l’on sait moins, c’est qu’Éric Schmitt est au cœur d’une dynastie de créateurs. Son beau-père était le sculpteur Sandu Babeanu (1928-1980), ami de Dalí et de Man Ray, et ses deux enfants se sont spécialisés respectivement dans la joaillerie et la photographie. L’IBU Gallery, au Palais-Royal, a invité les trois générations, à partir du 13 décembre, à confronter leurs œuvres, leurs univers…

L’IBU Gallery a réuni les créations de trois générations d’artistes d’une même famille : au premier plan, les céramiques du designer Éric Schmitt ; à gauche, les sculptures de son beau-père Sandu Babeanu ; au mur, les photos de son fils, Hugo Schmitt. Un dialogue sans heurt, où chacun affirme sa personnalité.
L’IBU Gallery a réuni les créations de trois générations d’artistes d’une même famille : au premier plan, les céramiques du designer Éric Schmitt ; à gauche, les sculptures de son beau-père Sandu Babeanu ; au mur, les photos de son fils, Hugo Schmitt. Un dialogue sans heurt, où chacun affirme sa personnalité. Cristel Jeanne
Eric Schmitt présente une nouvelle collection de céramiques : des cruches traditionnelles revues à travers un prisme cubiste.
Eric Schmitt présente une nouvelle collection de céramiques : des cruches traditionnelles revues à travers un prisme cubiste. Cristel Jeanne

Fourre-tout organisé

Éric Schmitt a travaillé avec des céramistes d’Ultramort, en Catalogne, et présente une série de vases cubistes colorés, inspirés de cruches traditionnelles. Un univers très différent de celui de Sandu Babeanu, qui fut l’un des premiers à réaliser du mobilier sculptural en fer forgé et soudé dans l’esprit de Diego Giacometti. La galerie expose, entre autres, deux soleils décoratifs en bronze du sculpteur, datant de 1970. Un travail qui inspire aujourd’hui sa petite-fille, Jane, qui a créé des bijoux à partir de chutes de sculptures de son grand-père.

La console Arçon (2014) d’Éric Schmitt semble servir de « support terrestre » aux photos de son fils Hugo.
La console Arçon (2014) d’Éric Schmitt semble servir de « support terrestre » aux photos de son fils Hugo. Cristel Jeanne

De cette association naissent des boucles d’oreilles aux formes aléatoires, qui semblent encore en fusion. Quant à Hugo, le benjamin, il accroche ses photos urbaines, où il est question de caméras de surveillance, d’architecture, d’absurdité du quotidien… Des clichés bien dans leur époque avec leur esthétique saturée et grinçante. De cette variété, on pourrait craindre que l’exposition ne vire au fourre-tout. Au contraire, c’est un ensemble cohérent qui nous est donné à voir, porté par une certaine évidence dans le choix des couleurs franches et des formes organiques.

Sandu Babeanu (1928-1980) était le beau-père d’Eric Schmitt. Ses œuvres en fer expriment sa conception dionysiaque du monde.
Sandu Babeanu (1928-1980) était le beau-père d’Eric Schmitt. Ses œuvres en fer expriment sa conception dionysiaque du monde. Cristel Jeanne
Sandu était aussi créateur de bijoux…
Sandu était aussi créateur de bijoux… Cristel Jeanne

> « Family Affair ». À l’IBU Gallery. 166, galerie de Valois, Jardins du Palais-Royal, 75001 Paris. Jusqu’au 5 février. Tél. : 01 42 60 06 41.

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