Best-of : Nos 5 meubles et objets préférés de février 2020

A une période où les voyages se complexifient, notre tour du monde mensuel du design vous emmène en Californie, au Japon et en Scandinavie. Nos cinq meubles et objets préférés de février reflètent des échanges culturels intenses !

 

1/ Gio Ponti californien

Applique Gio, design Ammunition (Gantri).
Applique Gio, design Ammunition (Gantri). DR

Le fabricant de luminaires californien Gantri a choisi de mettre à profit les dernières technologies d’impression 3D pour créer des lampes belles et (relativement) abordables. Dans son usine de Leandro, dans la baie de San Francisco, une machine géante baptisée Dancer fabrique à la chaîne des modèles en PLA (un bioplastique), qui sont ensuite peints à la main et envoyés directement aux clients, sans intermédiaire. La dernière collection est signée du studio Ammunition, rompu aux collaborations avec les grands noms de la Silicon Valley (Beats, Lyft…). Parmi les 18 nouveautés,  la famille Gio se décline en applique, lampe de table, lampadaire… et s’inspire évidemment des lignes pures du maestro Gio Ponti (1891-1979). Avec son diffuseur orientable et sa palette de couleurs élégantes, elle s’affiche à moins de 300 dollars.
> Lampe Gio, Gantri, à partir de 298 $. Renseignements ici.

La Gio dans sa version à poser.
La Gio dans sa version à poser. DR

2/ Matégot le Danois

Matégot Bowl (Gubi).
Matégot Bowl (Gubi). DR

Designer français d’origine hongroise, Mathieu Matégot (1910-2001) a consacré sa carrière aux recherches sur les matériaux. D’abord entiché de tapisserie, de tissu et de rotin, il mélange ensuite ce dernier à des structures en métal. Après-guerre, il développe une tôle perforée particulièrement légère et malléable. La Rigitulle est révolutionnaire car on peut la travailler comme un tissu grâce à des machines-outils qu’il a développées spécifiquement. Grâce à elle, Matégot conçoit des tables, des chaises, des chariots… Aujourd’hui reconnu comme un designer majeur des fifties, ses créations atteignent des sommets dans les ventes aux enchères. Heureusement, un éditeur danois, Gubi, a décidé de rééditer ses pièces les plus emblématiques, comme ce compotier en métal de 1953, froncé comme un rideau.
> Compotier Matégot, 159 €, Gubi.

Le Matégot Bowl dans sa version noire, dans une mise en scène de produits Gubi.
Le Matégot Bowl dans sa version noire, dans une mise en scène de produits Gubi. DR

3/ Maki suédois

Fauteuil Maki (Offecct).
Fauteuil Maki (Offecct). DR

Inutile de rappeler les nombreux liens stylistiques qui unissent la Scandinavie et le Japon en matière de design… Le Suédois Offecct vient en apporter une nouvelle démonstration en s’alliant avec le studio tokyoïte de Jin Kuramoto. S’il collabore habituellement avec des grandes marques japonaises (Toyota, Nikon, Sony…), ce dernier aime aussi se frotter au mobilier, surtout quand l’éditeur est nordique. Pour lui, « la forme doit découle du minimalisme et du rationalisme, une culture du design que l’on retrouve au Japon comme en Scandinavie ». Sa dernière création prend la forme d’un fauteuil au dossier roulé, comme le maki qui lui donne son nom. Il fonctionne aussi bien seul qu’associé dans des compositions sinueuses qui se destinent plutôt aux espaces publics.
> Fauteuil Maki, Offecct, à partir de 2 254 € HT.

Assemblages de fauteuils Maki de Jin Kuramoto (Offecct).
Assemblages de fauteuils Maki de Jin Kuramoto (Offecct). DR

4/ Serpent japonais

La lampe Hebi de Jimmy De Angelis.
La lampe Hebi de Jimmy De Angelis. DR

Pour créer sa dernière lampe, le jeune designer belge Jimmy de Angelis s’est doublement inspiré du serpent (hebi en japonais). D’abord pour la structure : un seul tube de métal se contorsionne de façon très graphique pour soutenir la source lumineuse et son diffuseur. Celui-ci figure une peau de serpent et il suffit d’approcher l’ampoule pour découvrir les écailles de bois tendues sur un tissu élastique. Le designer a choisi de fabriquer cet abat-jour en bois de bouleau, qui affiche une teinte claire quand la lampe est éteinte mais qui prend des reflets rouges quand on l’allume. Initialement, Jimmy De Angelis devait montrer Hebi dans la section du salon Light+Building de Francfort réservée aux talents émergents mais avec son annulation, il cherche plus que jamais un éditeur…
> Lampe Hebi, renseignements ici.

Le bois du diffuseur, rougeoyant sous l’ampoule…
Le bois du diffuseur, rougeoyant sous l’ampoule… DR

5/ Berlin-Delhi

Le Charpai dans sa version indienne, rose et jaune (Schönbuch).
Le Charpai dans sa version indienne, rose et jaune (Schönbuch). DR

Le charpai est une typologie indienne de mobilier faite pour s’asseoir autant que pour se reposer. Par le passé, il a déjà inspiré à Doshi/Levien une collection de « lits de jour » pour Moroso. Cet hiver, c’est un éditeur allemand qui se colle à sa relecture contemporaine en compagnie de la designer Hanne Willmann. Elle en livre une version minimaliste mais pluri-fonctionnelle. Le Charpai peut en effet se transformer en table basse quand on enlève ses coussins, voire en banc… Les multiples coloris disponibles lui permettent en outre de se fondre dans n’importe quel contexte, privé comme public. On a craqué sur le rose et jaune typiquement indien !
> Lit de jour Charpai, à partir de 1 766 €. Schönbuch.

Le Charpai transformé en banc par l’adjonction de coussins.
Le Charpai transformé en banc par l’adjonction de coussins. DR