Retour aux sources au Festival des jardins de Chaumont sur Loire

Organisé par le Domaine de Chaumont-sur-Loire, le Festival international des jardins, est l'un des rares à pouvoir avoir lieu cet été. Dans des conditions sanitaires optimisées, il invite à envisager les espaces cultivés comme une Terre nourricière en miniature, sublime, fertile, mais fragile…

« Les jardins de la Terre, retour à la Terre Mère » : en choisissant ce thème pour la 29e édition du Festival international des jardins de Chaumont-sur-Loire (Loir-et-Cher), sa directrice, Chantal Colleu-Dumond, délivre un message entre lucidité et espoir en ces temps troublés. « Mother Earth, la Terre Mère, est un concept fort qui fait référence à la communauté indivisible de tous les êtres vivants sur la planète, rappelle-t-elle. Il illustre la prise de conscience actuelle d’un sujet fondamental : les blessures de la Terre. Mais, au lieu d’être dans la culpabilisation, nous avons décidé d’adopter une vision positive, volontariste, de mise en avant des jardins comme lieux d’harmonie, de partage. »

Le paysagiste et pépiniériste Éric Lenoir présente un projet qui appelle à la résilience et au respect du biotope.
Le paysagiste et pépiniériste Éric Lenoir présente un projet qui appelle à la résilience et au respect du biotope. DR

Cette année, 24 équipes internationales (sur près de 300 candidates) présentent des scénographies végétales étonnantes et riches de sens : des arbres qui tombent et se relèvent progressivement comme une métaphore du cycle de la vie exprimée en arrêts sur images (Régénération), une demi-sphère posée sur un miroir d’eau qui, par la magie du reflet, recompose une Terre vivante (Souvenir du futur)… Dans ce laboratoire expérimental à grande échelle, les paysagistes, aidés d’architectes, d’artistes, de biologistes, d’ébénistes, osent volontiers les matériaux inédits (la terre compactée, qui crée une stratification), s’approprient les techniques ancestrales (le mur en pisé, à base de terre argileuse et de cailloux, sur une charpente en bois).

L’installation Rainforest de Patrick Nadeau propose une pluie de Tillandsias usneoides traversant sur toute sa hauteur un enchevêtrement des plantes tropicales.
L’installation Rainforest de Patrick Nadeau propose une pluie de Tillandsias usneoides traversant sur toute sa hauteur un enchevêtrement des plantes tropicales. DR

En parallèle, cinq invités ont reçu, non pas carte blanche, mais « carte verte ». L’architecte et designer français Patrick Nadeau a ainsi mis en scène sous serre des tillandsias, plantes tropicales à regarder, à toucher, à sentir. Le paysagiste sud-africain Leon Kluge, star des concours internationaux, a créé un jardin sous la terre inspiré par la force spirituelle de l’Afrique. Pedro Nehring, le chef jardinier du parc Inhotim, au Brésil, mi-jardin botanique, mi-centre d’art contemporain, signe, lui, un éden luxuriant propice à la contemplation et au farniente : la douceur de ne rien faire, entre palmiers et plantes exotiques.
> Festival international des jardins. Au Domaine de Chaumont-sur- Loire (41), jusqu’au 1er novembre. Domaine-chaumont.fr
> Les visites sont ouvertes tous les jours de la semaine, de 10 h à 20 h, et se font dans le respect des normes sanitaires, avec des sens de circulation adaptés.  

 

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