Expos : Villa Noailles, là où les arts convergent

Entre design, photographie, dessin, peinture et sculpture, la Villa Noailles rouvre ses portes dans le Var pour une nouvelle saison estivale placée sous le signe de la création.

C’est un petit miracle. Malgré la crise sanitaire qui a bouleversé ses préparatifs printaniers et l’annulation de son festival Design Parade, la Villa Noailles propose tout l’été sur les hauteurs de Hyères (Var) une programmation qui occupe toutes les pièces de ce chef-d’œuvre architectural signé Robert Mallet-Stevens.

La Villa Noailles fut construite entre 1923 et 1925, à la demande de Marie-Laure et Charles de Noailles, immortalisés ici par Dora Maar et François-Marie Bannier.
La Villa Noailles fut construite entre 1923 et 1925, à la demande de Marie-Laure et Charles de Noailles, immortalisés ici par Dora Maar et François-Marie Bannier. Luc Bertrand

Durant le confinement, les équipes de la villa ont mis en lumière sur le compte Instagram de la Villa les personnes qui, localement, ont continué à faire vivre la région : personnel soignant bien sûr, mais aussi pêcheurs ou boulangers. Autant de héros du quotidien qui se sont fait tirer le portrait par des artistes sélectionnés par l’équipe de Jean-Pierre Blanc, son directeur, et dont les visages s’affichent dans l’exposition « Héros-Héroïnes ».

Portrait d’Albert Ahmed, infirmer à l’hôpital Saint-Antoine de Paris, réalisé par Adrien Pelletier.
Portrait d’Albert Ahmed, infirmer à l’hôpital Saint-Antoine de Paris, réalisé par Adrien Pelletier.

Au rez-de-chaussée, se tient l’exposition permanente sur l’histoire de la Villa, enrichie cette année de nouvelles pièces. Entre les années 1920 et 1960, le couple Noailles, mécènes éclairés, a en effet sollicité une cohorte d’artistes d’avant-garde pour décorer et aménager leur maison suspendue au-dessus de la Méditerranée. Alors que l’on célèbre les 50 ans de la mort de Marie-Laure, on y retrouve ses portraits par Dora Maar, Man Ray ou François-Marie Banier. Le parcours permet aussi de découvrir trois meubles exceptionnels : un secrétaire épuré signé Eileen Gray, un lit de Pierre Chareau, mais surtout un meuble « à téléphoner » du même créateur, merveille d’ébénisterie d’inspiration cubiste.

Lit de Pierre Chareau, conçu spécialement pour la Villa Noailles.
Lit de Pierre Chareau, conçu spécialement pour la Villa Noailles. Luc Bertrand

Enfin, les salles voûtées accueillent une large rétrospective de meubles et objets créés par les participants à Design Parade depuis 2006. L’occasion de redécouvrir les créations de designers désormais reconnus comme un prototype de table signé Constance Guisset, des fontaines d’Arthur Hoffner ou le mobilier de Pauline Deltour. Quant au lauréat 2019, Grégory Granados, il présente les premiers fruits de son année de résidence avec le Cirva de Marseille et la Manufacture de Sèvres.

Prototype de la table Morphose, dessinée cette année par Constance Guisset pour l’éditeur de mobilier Ibride.
Prototype de la table Morphose, dessinée cette année par Constance Guisset pour l’éditeur de mobilier Ibride.

Dans le parc de la villa, ne manquez pas non plus l’œuvre créée in situ par l’artiste Sara Favriau. Cette dernière a installé trois troncs de pins d’Alep extraits d’une forêt proche après avoir été dévorés par des capricornes.
> La Villa Noailles est ouverte jusqu’au 31 août du mardi au dimanche, de 14 h à 19 heures. Le jeudi, de 15 h à 21 h. Entrée libre. villanoailles-hyeres.com

Un aperçu de l’installation extérieure de l’artiste Sara Favriau.
Un aperçu de l’installation extérieure de l’artiste Sara Favriau. Luc Bertrand
Fontaine d’Arthur Hoffner, en porcelaine, grès de Sèvres, laiton et marbre (2018).
Fontaine d’Arthur Hoffner, en porcelaine, grès de Sèvres, laiton et marbre (2018).
Table téléphone de Pierre Chareau, circa 1925.
Table téléphone de Pierre Chareau, circa 1925. DR
Portrait de Chris, infirmière libérale à Hyères, réalisé grâce à une technique de peinture digitale par Xénia Laffely.
Portrait de Chris, infirmière libérale à Hyères, réalisé grâce à une technique de peinture digitale par Xénia Laffely.