Exposition : A Chapelle XIV, la Nature magnifiée par 5 artistes et designers

La Nature est le thème central d'une nouvelle exposition parisienne réunissant des œuvres singulières. Une promenade sous acides dans un environnement en mutation, qui oscille entre inquiétant et sublime. IDEAT a sélectionné ses 5 œuvres préférés…

La Nature est plus que jamais une source d’inspiration pour les artistes. « SuperNature », la nouvelle exposition de la galerie Chapelle XIV, le démontre en réunissant des œuvres de son portefeuille d’artistes émergents, sous l’égide d’Éléonore Levai, sa co-fondatrice. L’exposition investit les deux étages de cette nouvelle galerie située dans le XVIIIe arrondissement. La salle haute de ce lieu hybride regroupe les œuvres temporaires et permanentes autour d’un disquaire. La salle basse se veut plus immersive, avec des œuvres qui comprennent des éléments sonores et visuels. Chapelle XIV a en effet pour vocation de faire dialoguer différentes disciplines artistiques en son sein, mais surtout des créateurs qui évoluent aux confins de l’art et du design. 

Nature en mutation

Connectée à la situation sanitaire actuelle, l’exposition propose une ambiance post-apocalyptique. « SuperNature » se place dans la continuité de l’exposition précédente « Souvenir de l’été manqué ». La galerie ambitionne à long terme de multiplier les initiatives en faveur de la création en organisant des ateliers pour enfants et des événements. Chacune des œuvres présentées trouve sa place dans la galerie comme un meuble dans l’espace. IDEAT dresse le portrait de 5 artistes repérés dans « SuperNature ».


1/ Jonathan Bréchignac : Le poète du vivant 

Le travail de Jonathan Brétignac prend comme point de départ des phénomènes naturels et physiques comme les algues, la bio-luminescence ou encore la réfraction lumineuse. Il construit autour de ses observations des œuvres qui mêlent sculpture, installation et peinture. Les explorations de la matière occupent une place centrale dans ses réalisations où il emprunte des codes et des protocoles issus de la science (collecte d’échantillons, process et matériel de laboratoire…).

Jonathan Bréchignac est un poète au service de la fascination. Dans le cadre de « SuperNature », il a recréé du vivant à partir de matériaux synthétiques (argile, résine, pigment acrylique, silicone…), mis en scène grâce aux nouvelles technologies. Il questionne ainsi la limite entre artificiel et naturel ainsi que le rapport de notre époque au vivant. L’artiste convoque dans son travail mythes populaires et théories scientifiques.

JONATHAN BRECHIGNAC, Statuette stone balancing, 2021, 28 x 11.5 x 6 cm. Argile, résine, pigments, acrylique.
JONATHAN BRECHIGNAC, Statuette stone balancing, 2021, 28 x 11.5 x 6 cm. Argile, résine, pigments, acrylique. DR

2/ AuchKatzStudio : Aux frontières du design

Elsa Belbacha-Lardy et Thomas Thibout décident de former la structure AKS (AuchKatzStudio) en 2017. Ils proposent dans leur travail une rencontre entre le règne minéral et l’univers du vivant. Leur démarche se place tantôt dans le champ du design, tantôt dans celui de la sculpture, tantôt dans la manipulation de la matière tantôt dans la peinture. Une manière de suggérer au spectateur de devenir un acteur en immersion dans leur espaces picturaux. « SuperNature » expose une sélection de pièces récentes, parfois mises au point avec une imprimante 3D.

AUCHKATZSTUDIO, Type D et C 2021, 19 x 13 x 7 cm. Impression 3D PLA Prototype, délais de fabrication de 5 à 10 jours.
AUCHKATZSTUDIO, Type D et C 2021, 19 x 13 x 7 cm. Impression 3D PLA Prototype, délais de fabrication de 5 à 10 jours.

 


3/ Nitsa Meletopoulos : La céramiste sans œillères

Cette céramiste possède l’un des profils des plus atypiques de cette exposition. Nitsa Meletoupoulos travaille la terre mais positionne aussi sa pratique dans le champ des arts visuels. Depuis son atelier en Ardèche, elle questionne à la fois les formes et les techniques ancestrales. Elle propose ici des pièces en céramique à base de grès émaillé où elle peut exprimer des formes organiques.

NITSA MELETOPOULOS, Soft strangle, 2020, 32 x 19 x 12 cm, grès, dégradés d’engobes.
NITSA MELETOPOULOS, Soft strangle, 2020, 32 x 19 x 12 cm, grès, dégradés d’engobes. DR

4/ Charlotte Gautier van Tour : La Nature alchimiste

Les œuvres de Charlotte Gautier van Tour découlent de diffractions, d’érosions et de mélanges, voire de phénomènes biologiques comme la germination ou la fermentation. Un des enjeux principaux qu’elle s’est fixé pour les années à venir est d’aborder la résilience et l’écologie dans ses installations. Pour ce faire, elle développe ses propres matières bio-sourcées, recycle divers matériaux et privilégie l’économie locale tant pour sa consommation personnelle que pour sa production artistique. L’exposition présente son travail à partir de céramique émaillée et lui consacre une partie du sous-sol pour un voyage immersif.

CHARLOTTE GAUTIER VAN TOUR Éclosion carnivore, 2019 15 x 12 cm.Céramique émaillée.
CHARLOTTE GAUTIER VAN TOUR Éclosion carnivore, 2019 15 x 12 cm.Céramique émaillée. DR

 


5/ Cécile Guettier : Créatures humanoïdes mutantes

Chapelle XIV a donné carte blanche à cette artiste pour investir la salle inférieure. Son œuvre « Série Le loup, la bergère et le jus de pastèque » joue de l’acrylique, de l’encre grasse, des pastels gras et de la craie sèche. Ses différents tableaux parsèment les murs et racontent ainsi une histoire. Les créations communiquent entre elles en faisant défiler différentes créatures presque mythologiques. Dessins enfantins, à la fois doux et violent, ils rappellent les productions en pastels de notre enfance.


> Super Nature, jusqu’au 19 juin 2021 à la Chapelle XIV. 14, boulevard la Chapelle, 75018 Paris. Tél. 01 84 25 13 36.

Delphine Sauvaget a créé l’aménagement intérieur ultra-cosy de Chapelle XIV en distillant des couleurs chaudes et pastels. Oeuvre de l’artiste Odatempo. 
Delphine Sauvaget a créé l’aménagement intérieur ultra-cosy de Chapelle XIV en distillant des couleurs chaudes et pastels. Oeuvre de l’artiste Odatempo.  Alyson Fortes Semedo
Vue de l’exposition « SuperNature ».
Vue de l’exposition « SuperNature ». Alyson Fortes Semedo